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Boileau se fait le dénonciateur de la fureur parisienne.

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Par   •  27 Décembre 2022  •  Étude de cas  •  761 Mots (4 Pages)  •  192 Vues

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Boileau se fait le dénonciateur de la fureur parisienne.

Le début de l’extrait nous fait voir plusieurs marques de sa présence : « Je vois », « Je trouve ». Mais il appartient lui-même au décor qu’il décrit, comme le montre les verbes actifs « aille » et « il faut fendre ». Enfin et surtout, il est victime : « L’un me heurte » ou les autres lui « bouchent le passage ».

On peut également sentir la détresse d’un homme solitaire qui plonge dans une foule anonyme et chaotique. Ainsi, l’enjambement entre les deux premiers vers l’extrait fait ressortir ce contraste, en même temps que le pléonasme « peuple d’importuns ».

On note enfin l’apparition du pronom personnel « on » au vers 31, qui remplace le « je » originel : il vient donner l’impression que la voix du poète est recouverte par le bruit de la ville, et que lui-même devient anonyme.

Une ville à risques

La ville, par son désordre, en devient même dangereuse.

Le poète s’effraie de « l’ardoise et la tuile » qui pleuvent « à foison », avec l’utilisation d’une hyperbole : on imagine en effet les briques tomber du ciel comme s’il s’agissait d’une tempête. On relève en outre dans ce vers les sonorités rudes, avec [c] et [p], comme autant de coups portés au passant.

Un autre passage utilise la sonorité, avec l’enjambement « sur une charrette une poutre branlante » : l’allitération en [r] évoque la vibration incessante de la ville, qui oblige à rester constamment sur ses gardes (avec, aussi, l’utilisation du participe présent « mençant »). On pense immédiatement au bruit du canon et du boulet qui siffle dans l’air.

Enfin, les vers 17 et 18 :

D’un carrosse en tournant il accroche une roue,

Et du choc le renverse en un grand tas de boue

Avec les allitérations en [k] et en [r], font entendre les bruits de l’accident.

Qui ne se tait jamais

De fait, la ville de Paris ne se tait jamais. Outre l’occurrence de nombreuses hyperboles (« plus de mille »), l’utilisation de l’alexandrin veut montrer le vacarme incessant qui ne cesse de se prolonger, les sonorités brutales, omniprésentes, assaillent le poète qui sort de chez lui.

La fin de l’extrait amplifie encore cette impression d’une ville qui se révèle dangereuse pour tous ses habitants. Ainsi arrivent « cent chevaux », pareils aux chevaux de l’Apocalypse sortis de nulle part.

La ville paraît alors maudite, car même le remède, c’est-à-dire l’arrivée de la police, avec ces fameux chevaux, ajoute encore au bruit insupportable. Elle « croît fermer les défilés » mais ne fait qu’empirer le mal : les passants dressent des « barricades », même en temps de « paix ». Et voilà que tous les cris, entre passants et police, viennent se confondre « confusément » - et même Dieu ne pourrait rien y faire (on note l’utilisation de l’adverbe « vainement »).

Paris paraît donc avoir l’aspect d’un Pandémonium, capitale des Enfers, où Dieu lui-même ne peut exercer son pouvoir...

Teinté du registre comique

L’auto-dérision du poète

Boileau fait lui-même partie intégrante des passants qu’il critique. Il présente certains des maux de la ville sous un jour faussement tragique. Ainsi, le malheur du « ais » qui le touche, c’est que son costume s’en retrouve « froissé ».

Il voit également dans une croix qui passe devant lui un « funeste présage », c’est-à-dire le signe d’une mort prochaine. Le poète joue de son rôle divinatoire et fait semblant de considérer réellement la croix comme le signe de la mort, alors qu’elle est habituellement le signe du salut.

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