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Les pauvres et la consommation

Commentaire d'oeuvre : Les pauvres et la consommation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Octobre 2023  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 293 Mots (10 Pages)  •  152 Vues

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Les pauvres et la consommation

intro

Lutter contre la pauvreté au 19e siècle revenait à combattre la pauvreté absolue. Les mouvements sociaux se concentraient sur l’amélioration des conditions de travail et l’augmentation des salaires, avec pour objectif d’offrir des conditions de vie décentes. Au 20e siècle, le Front populaire puis la naissance de l’État providence changèrent la donne : le travail devint un moyen d’obtenir un revenu stable et d’accéder aux protections collectives. La misère semblait éradiquée.

appartenant au vaste ensemble des classes populaires, les plus démunis, grâce à l’élévation du niveau de vie et l’acquisition de biens, s’intégreraient à terme dans une société de classes moyennes.

pour être défini le terme de pauvre nécessite d'être historiciser car il est quantifié et perçu de façon différente au file de l'histoire notamment en fonction de la place que prend la consommation dans la société.

Les téléphones portables et les téléviseurs à écran plat sont des exemples de pratiques consommatoires « déraisonnables » voire « incompréhensibles » des ménages à bas revenus. Les pauvres de la France du début du 21e siècle ont un accès relatif aux biens de consommation, c’est-à-dire aux biens achetés sur le marché et produits par d’autres. Ce n’était pas le cas dans la France d’après-guerre, où la pauvreté monétaire se combinait à une pénurie de biens disponibles. Une alimentation suffisante y était en soi problématique. Entre-temps le pays a connu une croissance économique marquée au cours des « Trente Glorieuses » et l’État providence a instauré des minima sociaux. La pauvreté absolue cessa d’être l’unique préoccupation, l’écart au « mode de vie “courant” » devenant problématique.(C’est d’ailleurs à cette période que la notion de seuil de pauvreté commença à être utilisée : il représente la moitié du revenu médian soit, en 2005, six cent cinquante euros mensuels environ. )

la consommation posséde un rôle essentiel dans la définition du terme de pauvres et elle semble être un bon indicateur de la capacité des sociétés à intégrer les plus démunis.

pblm

ainsi on peut se demander en quoi le groupe social qui peut être qualifié de pauvre s'inscrit il dans sa définition et son rapport à la société à travers sa consommation.

I. consommation comme source d'intégration

Une première façon d’analyser la consommation des pauvres est de considérer que la croissance économique et la massification de la consommation ont éradiqué la pauvreté et intégré les classes populaires à la société selon deux mouvements : la « moyennisation » et l’aspiration vers le haut. La « moyen- nisation » de la société désigne la réduction des écarts entre les extrémités de la hiérarchie sociale et l’essor numérique de la partie centrale de la population, de sorte que la société peut être représentée sous forme de losange ou de tou-pie. L’aspiration vers le haut décrit la baisse des emplois d’exécution non qualifiés et la hausse des emplois d’encadrement.

Les écrits de Jean Fourastié compare les deux France, celle de 1945 et celle du début des années 1970 . La première, pauvre, subit de rudes conditions de travail et de logement, et consacre la quasi-totalité de son budget aux besoins de première nécessité. La seconde, riche, vit dans des logements confortables, plus grands, également mieux chauffés et mieux équipés. Les préoccupations relatives à la survie ont définitivement disparu et l’être humain, sûr de ses deux mille sept cents calories quotidiennes, peut se consacrer à des activités d’ordre moral et intellectuel. Fourastié validait les lois d’Engel : l’augmentation du revenu permet de diminuer la part consacrée à l’alimentation et d’accroître les dépenses diverses (éducation, santé, culture, loisirs, etc.) Il ne s’agissait pas de la dénonciation désormais familière du dualisme de la société. selon Fourastié, c’est tout un pays qui fut pauvre et qui devint riche. Les biens de consommation sont entrés dans les foyers. des machines à laver (8,4 % en 1954 ; 72 % en 1975), des réfrigérateurs (3 % en 1946, 91 % en 1975) ou des téléviseurs (1 % en 1954 ; 86 % en 1975). Jean Fourastié présente une société homogène, organisée autour du salariat, qui donne accès à des droits sociaux, à des prêts bancaires et à l’investissement dans les biens d’équipement.

Les sociologues américains des années 1920, devant l’enrichissement des ouvriers, avaient proposé de nouveaux types de classification des groupes sociaux, fondés sur la consommation et la certitude que l’essor de la classe moyenne avait homogénéisé les modes de vie et les aspirations. Les pauvres n’étaient alors plus considérés comme un groupe social à part, aux stratégies de consommation principalement tournées vers la survie. Lloyd Warner, divisa la population en six classes en fonction des niveaux de consommation. Cette description de la société ignorait les relations de pouvoir et les possibles conflits entre classes. La société était représentée sous la forme d’un losange. En son centre, le common man désigne un Américain de la classe moyenne inférieure ou de la classe inférieure supérieure, qui vit confortablement et possède les biens de consommation permettant de profiter de l’American way of life.(moyen +confort) Dans ce modèle, seul le revenu et le pouvoir d’achat qui lui était associé structuraient la société. Les classes sociales ne résultaient plus des rapports de production, mais des styles de consommation. De par son fonctionnement, le marché de grande consommation renforça le sentiment d’intégration de tous à la société. Le marketing se développa autour d’une définition apaisée de la structure sociale, divisée en strates et en segments : au début des années 1920, Albert Sloan, le président de General Motors, lança l’idée d’« une voiture pour chaque bourse et pour chaque but », considérant chaque membre de la société américaine comme un consommateur potentiel. Selon cette vision, les pauvres ne constituaient pas un groupe social aux pratiques distinctes, mais un segment du marché : la théorie du segment permettait de penser tous les citoyens comme des consommateurs.

II. La consommation ne dépend pas uniquement du revenu mais traduisent des différences socioculturelles

Cependant

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