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Les goûts sportifs

TD : Les goûts sportifs. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Novembre 2023  •  TD  •  2 203 Mots (9 Pages)  •  101 Vues

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TD 1 : Les goûts sportifs

Sujet : Quelle(s) explication(s) sociologique(s) pouvez-vous donner à la fabrication de nos goûts et de nos dégoûts en matière de sport ?

Textes à l’appui :

  • LIZE Wenceslas, ROUEFF Olivier « La fabrique des goûts », Actes de la recherche en sciences sociales, 181-182, 2010, pp. 4-11.
  • MEGHERBI Damien, « Profils socio-économiques des pratiques d'activités physiques et sportives », in Jean-Benoît DUJOL, Les pratiques des activités physiques et sportives en France, Résultats de l'enquête menée en 2010 par le ministère en charge des Sports, de l'Expertise et de la Performance, 2016, p. 21-31.
  • MENNESSON Christine, BERTRAND Julien, COURT Martine, 2016, « Forger sa volonté ou s'exprimer : les usages socialement différenciés des pratiques physiques et sportives enfantines », Sociologie, Vol. 7, n°4, 2016, pp. 393-412.
  • LEFÈVRE Brice & OHL Fabien, « Consuming sports: distinction, univorism and omnivorism », Sport in Society, 15:1, 2012, pp. 44-63, DOI:10.1080/03031853.2011.625276

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 est une réelle opportunité pour la France de montrer sa puissance dans le monde du sport. Cependant, l’arriver de ces JO à Paris suscite de nombreuses d’interrogations, notamment de la part des Français. En effet, beaucoup mettent en avant le fait que Paris n’est pas en capacité d’accueillir et d’organiser ce type d’évènement aujourd’hui, notamment à cause de la situation économique ainsi que sociodémographique de la France.

L’analyse de Pierre Bourdieu, sociologue français né en 1930 et mort en 2002, démontre que nos jugements ainsi que nos choix sont essentiels dans notre société. Ses travaux menés dans son ouvrage célèbre, La Distinction, publié en 1979, montrent qu’il existe une distinction dans nos goûts sportifs. Ainsi, nos goûts et nos dégoûts peuvent donc être déterminés, en grande partie, par notre espace social. Cet espace social, selon Pierre Bourdieu, représente un ensemble de positions sociales qui sont déterminées par différents capitaux et structurées en fonction des distances sociales entre les différents agents sociaux. Par ailleurs, Pierre Bourdieu, par la suite de ce raisonnement, va mener une analyse pour comprendre les choix et les goûts des différents individus au sein des activités physiques et sportives (autrement dit les APS). Nous pouvons définir le goût, et même le dégoût, comme un jugement de valeur à partir des informations que nous percevons de quelque chose ou de quelqu’un et qui peuvent concerner les caractéristiques de la pratique ou des pratiquants de cette pratique.

Ainsi, quels sont les facteurs qui peuvent influencer nos goûts ? Comment nos choix dans le monde du sport sont-ils fabriqués ? Comment la société influence-elle et agît sur ces différents choix ? Par quels moyens les capitaux déterminent notre position sociale et notre jugement ?

Pour pouvoir répondre à ces différentes questions, nous allons nous demander comment les Activités Physiques et Sportives sont-elles choisies selon notre espace social ?

Nous allons voir, dans un premier temps, qu’il existe différents facteurs influençant les goûts et les dégoûts dans notre société. Pour cela, nous irons analyser 4 facteurs majeures, à savoir l’âge, le sexe, les diplômes et les revenues.

Ensuite, dans une seconde partie, nous allons étudier les facteurs de productions jouant un rôle déterminant dans nos goûts sportifs.

Tout d’abord, il existe différents facteurs dans notre société qui peuvent influencer nos goûts ainsi que nos dégoûts dans le monde sportif.

Le premier facteur important que nous pouvons citer est l’âge. En effet, l’âge permet de situer une personne à un moment donné de sa vie, par rapport au nombre d’années que cette personne a vécu. C’est donc une donnée biologique qui est socialement manipulée et manipulable, comme le cite Pierre Bourdieu, en 1978. Ainsi, selon la catégorie d’âge, les individus ne vont pas pratiquer et choisir les mêmes activités que les individus ayant une autre catégorie d’âge. Par exemple, les individus âgés, que l’on considère comme sénior dans la société, seront plus attirés par des activités physiques et sportives ayant un engagement modéré. Ces activités modérées sont généralement la pêche, le tir, la pétanque ou encore la gymnastique douce. À l’inverse, les jeunes vont choisir de pratiquer des sports collectifs ou des sports de combat. C’est-à-dire des activités plus intensives et plus compétitives que les personnes âgées. Par ailleurs, le taux de pratique selon les âges est également très différent. Nous remarquons que les jeunes, âgées de 15 à 29 ans, sont les individus les plus sportifs. Ils représentent un taux de pratique de 94 % . Ils sont aussi les individus pratiquant le plus une activité intensive et encadrée. Alors que les seniors représentent les individus les moins sportifs. En effet, nous constatons que le taux de pratique chez les individus les plus âgées diminuent fortement. Le taux de pratique ne représente seulement 39% en excluant des activités telles que la marche utilitaire, de loisir ou la balade. Cependant, il faut noter que le taux de pratique des séniors est certes moins élevés que celui des jeunes, mais ce taux augmente au fil des années. Ainsi, l’âge demeure un facteur déterminant dans le choix et les goûts de la pratique sportive car les jeunes sont attirés par des sports en club, des sports collectifs et de compétition alors que les plus âgées s’orientent vers des activités physiques plus douces et solitaires.

Le deuxième facteur que nous allons étudier est le genre. En sociologie, le genre peut être définit comme les rapports de différences sociales entre les hommes et les femmes. Le genre est souvent confondu avec le sexe, qui lui représente les différences biologiques entre les hommes et les femmes. Contrairement au sexe, le genre n’est pas une variable. Les sociologues avaient depuis longtemps intégrer la variable dans les études statistiques mais il a fallu attendre pour que les différences entre homme et femme (liées à la variable sexe) puis entre ce que l’on se représente être un homme ou une femme soit analysé scientifiquement comme des enjeux de pouvoir et de domination. Ainsi, le monde du sport et les choix des pratiques physiques sont très influencer par ce facteur. En effet, la société dans laquelle nous vivons est une société très stéréotypée, notamment dans les pratiques sportives. Les hommes sont très représentés dans les sports collectifs telles que le football ou le rugby, ainsi que les sports de combat. À l’inverse, les femmes sont représentées par des pratiques telles que la danse, la gymnastique ou encore l’équitation. Ces différents peuvent s’expliquer car dès l’enfance les filles intériorisent les stéréotypes donnés par les parents qui avaient également intériorisé pendant leur enfance. C’est pour cela que les femmes sont moins reconnues dans certaines professions telles que la politique ou dans certaines activités sportives comme le rugby. Par exemple, la part des hommes représente 91% parmi l’ensemble des pratiquants au rugby. Au contraire, en danse les femmes représentent 77% sur l’ensemble des pratiquants. Enfin, il existe un important écart dans les taux de pratiques entre les hommes et les femmes. Nous pouvons constater les hommes ayant 18 ans ou moins sont plus sportifs que les femmes ayant la même tranche d’âge. Par ailleurs, plus les âges augmentent et plus l’écart se creuse. Par exemple, après 55 ans, il y a un écart de 15 points de pourcentage entre les hommes et les femmes sur la pratique d’une activité physique ou sportive.

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