LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Max Weber

Documents Gratuits : Max Weber. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Février 2014  •  6 413 Mots (26 Pages)  •  972 Vues

Page 1 sur 26

Max Weber

Max Weber, né le 21 avril 1864 et mort le 14 juin 1920, est un sociologue et économiste allemand. Il est l'un des fondateurs de la sociologie moderne.

Introduction

Max Weber est considéré comme le fondateur de la sociologie compréhensive, c'est-à-dire d'une approche sociologique qui fait du sens subjectif des conduites des acteurs le fondement de l'action sociale.

Son œuvre est dominée par une recherche sur la rationalité, et, plus spécifiquement, sur le processus de rationalisation. Il lui semble, en effet, que l'Occident est marqué par l'extension d'un type particulier de rationalité -la rationalité en finalité- à l'ensemble des actions sociales. Ce qu'il nomme la rationalisation de l'action pratique dans le monde lui semble ainsi être la spécificité de l'Occident moderne — processus marqué, en particulier, par la naissance et le développement du capitalisme et de la bureaucratie. Il travailla aussi sur de nombreux objets, souvent liés à sa réflexion sur la rationalité, comme la domination, l'État, le droit, la musique etc.

Toutefois, la part la plus importante de son œuvre de sociologue est constituée par une sociologie des religions : il considérait, en effet, que les religions ont apporté une contribution décisive à la rationalisation du monde.

« Ce qui importe donc, en premier lieu, c'est de reconnaître et d'expliquer dans sa genèse la particularité du rationalisme occidental […]. L'apparition du rationalisme économique […] dépend de la capacité et de la disposition des hommes à adopter des formes déterminées d'une conduite de vie caractérisée par un rationalisme pratique. Là où une telle conduite de vie a rencontré des entraves d'ordre psychique, le développement d'une conduite de vie rationnelle dans le domaine économique a rencontré, lui aussi, de fortes résistances intérieures. Or, parmi les éléments les plus importants qui ont façonné la conduite de vie, on trouve toujours, dans le passé, les puissances magiques et religieuses ainsi que les idées éthiques de devoir qui sont ancrées dans la croyance en ces puissances1. »

C'est avec L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, publié sous la forme de deux articles en 1904 et 1905, que naît son projet d'analyse des facteurs religieux dans le processus de rationalisation. Cet ouvrage, qui analyse les effets de la réforme protestante sur l'activité économique capitaliste, est devenu, par son modèle d'analyse du social, centré sur les individus et leurs motivations à agir, un classique de la sociologie, sur laquelle il a exercé une influence considérable. Après 1905, Weber va s'intéresser aux autres religions du monde, faisant ressortir, dans une série d'études comparatives (Confucianisme et Taoïsme, Hindouisme et Bouddhisme, Le judaïsme antique), la spécificité du processus de rationalisation qu'a connu le monde occidental, et l'influence des croyances religieuses chrétiennes sur celui-ci.

Réception de son œuvre

La réception de l'œuvre de Max Weber n'a été que progressive, particulièrement en France. Sa stature ne s'impose, en Allemagne, qu'une dizaine d'années après sa mort, de même qu'aux États-Unis, notamment grâce au sociologue Talcott Parsons qui s'inspire de Weber dans sa théorisation de l'action sociale et qui traduit L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme en anglais.

En France, la domination de l'école durkheimienne avant guerre, puis la prégnance de la pensée marxiste après guerre permettent d'expliquer la lenteur de la réception d'une œuvre qui était, pour une large part, en opposition avec ces deux courants de pensée. C'est essentiellement à Raymond Aron que l'on doit (en majeure partie grâce à son ouvrage La sociologie allemande contemporaine paru en 1936) la découverte, en France, de Max Weber. Depuis, l'œuvre weberienne n'a cessé d'exercer son influence sur l'ensemble de la sociologie française : ainsi, des figures aussi opposées que celle de Raymond Boudon et de Pierre Bourdieu s'en réclament. Les traductions françaises, longtemps lacunaires et de mauvaise qualité, ont connu, depuis une dizaine d'années, un fort développement, notamment sous l'impulsion du traducteur Jean-Pierre Grossein qui a proposé, en 2003, une nouvelle traduction de L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme. On peut voir, dans cette activité éditoriale, l'importance toujours croissante et l'actualité jamais démentie d'une pensée sociologique de premier plan.

Influences philosophiques

La philosophie contemporaine, notamment l'École de Francfort, a été marquée par sa caractérisation de la modernité comme rationalisation de la vie.

Par les travaux de Catherine Colliot-Thélène, les lectures de Weber ne sont plus perçues comme anti-Marx. On sait que Weber a en effet lu Marx. Dans son Max Weber et l’histoire, elle cite entre autres une confidence faite par Max Weber peu avant sa mort à un de ses amis : « La sincérité d’un intellectuel aujourd’hui, singulièrement d’un philosophe, peut se mesurer à la façon dont il se situe par rapport à Nietzsche et à Marx. Celui qui ne reconnaît pas que sans le travail de ces deux auteurs, il n’aurait pu mener à bien une grande partie de son travail se dupe lui-même et dupe les autres. Le monde intellectuel dans lequel nous vivons a été en grande partie formé par Marx et Nietzsche. ». Le chapitre 2 de cet ouvrage fait le point sur « Max Weber et le marxisme ». On trouve déjà chez Bourdieu cette idée que Weber peut être lu comme une prolongation de Marx2.

Sa sociologie politique, en particulier sa définition de l'État moderne comme groupement politique détenant le monopole de la violence physique légitime, exerce toujours une influence considérable sur la pensée politique moderne.

Biographie

Karl Emil Maximilian Weber, aîné de huit enfants, né dans une famille de la bourgeoisie protestante. Un de ses frères cadets, Alfred, deviendra également un éminent sociologue. Son père (également Max), initialement haut fonctionnaire, sera élu député du Parti libéral-national au Reichstag après l’unification allemande. Sa mère (Hélène, née Fallenstein), d'origine huguenote par sa famille maternelle (les Souchay), était une femme cultivée et profondément croyante. Max Weber grandit ainsi dans un milieu riche et cultivé :

...

Télécharger au format  txt (44.8 Kb)   pdf (449 Kb)   docx (26.8 Kb)  
Voir 25 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com