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Les Chomeurs Du Marienthal

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Par   •  6 Janvier 2015  •  2 301 Mots (10 Pages)  •  1 529 Vues

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Sociologie du Chômage et de la Précarité

Fiche de Lecture :

« Les chômeurs de Marienthal »

Avant de parler d’un ouvrage et de son contenu, il convient de parler de son auteur. Paul Lazarsfled est un sociologue autrichien né en 1901 à Viennes et décédé en 1976 à New Jersey. Il est d’abord un statisticien et mathématicien reconnu avant de s’inscrire dans la discipline sociologique. En plus de maîtriser la psychologie sociale, ce dernier utilise ses connaissances en mathématiques appliquées et les met à disposition de la sociologie très peu développée à cette époque en Autriche. De fait, l'étude sociographique qu'il réalise en 1931 sur les chômeurs de Marienthal lui permet de décrocher la bourse Rockfeller destinée à promouvoir le progrès scientifique dans tous les pays du monde. Possédant des convictions politiques affirmées et militant dès son plus jeune âge, Paul Lazasfeld milite notamment en faveur du parti Social-démocrate de Vienne. Toutefois, la montée du nazisme et du totalitarisme l'oblige à quitter le continent européen pour les États-Unis. C'est de ce pays qu'il constituera de nombreux travaux sur la sociologie des médias.

Son ouvrage donc « les chômeurs de Marienthal », qu’il a écrit en collaboration, ne l’oublions pas, avec Marie Jahoba et Hanz Zeisel en 1932, est donc « l’étude sociographique » (nous reviendrons sur ce terme plus loin) des effets du chômage vécu collectivement par l’ensemble d’une population, celle de la ville de Marienthal. Mais avant de parler du fond de ce livre et de ce que l’enquête à révéler il est bon de se remettre dans le contexte de l’époque.

En effet, Marienthal est une petite ville proche de Viennes en Autriche. La ville, comme beaucoup à cette époque en Europe, connait un essor industriel important. Elle se bâtit donc à partir des années 1830 autour d’une industrie du textile, plus précisément de lin au départ, et notamment autour d’une grande usine dirigé par un Todesko qui deviendra vite le maitre du village dont chacun pourra raconter l’histoire. L’usine se spécialise ensuite dans le coton, elle s’agrandit, le nombre de salarié également et c’est toute la ville qui connait la réussite grâce à celle-ci. L’usine par la suite ne cessera de s’agrandir se spécialisant, changeant de direction… Jusqu’en 1926, la vie de la ville tourne autour de cette à présent grande entreprise. Les associations et organisations de salariés sont nombreuses, l’implication politique est très forte. A partir de 1926 donc, la situation commence à s’inverser. En effet se manifeste dès cette date, les premiers signes d’une crise à venir, les effectifs sont d’abord réduits de moitié. Et en 1929, c’est toute l’activité qui s’arrête et en 1930, les habitants commencent à assister à la démolition d’un emblème, leur lieu de travail, le rythme de leur vie. Marienthal n’est pas un cas isolé, en effet l’impact du Krach boursier de 1929 à eu des effets sur toute l’Europe laissant derrière son passage de nombreuses fermetures d’usines et mettant au chômage un grand nombre de travailleurs.

Au moment de l’enquête donc en 1931, Marienthal est une ville dévastée par le chômage et la précarité. La ville compte environ 1500 habitants et les actifs représentent 65% de la population. On compte 478 ménages. La vie politique et social de cette ville reste assez conséquente mais s’affaisse de jours en jours laissant les effets du chômage et la morosité prendre le dessus petit à petit.

Dans un second temps, on peut parler de la méthodologie de recherche qu’ont utilisé les auteurs durant cette enquête qui aura durée exactement 120 jours selon eux, car elle se trouve innovante et en quelque sorte, pour certains, pionnière de la recherche sociologique de ce type.

Pour la mener à bien donc, les chercheurs se sont munis de nombreuses données qualitatives mais aussi quantitatives en nommant cette enquête « essai sociographique » . Déjà, un premier point très important dans la compréhension de l’enquête que l’on peut citer est la volonté des chercheurs à vouloir faire de cet objet un phénomène collectif, en effet il s’agit bien d’enquêter, pour eux, sur un village au chômage et non sur des chômeurs isolés. A partir de ce postulat, c’est bien toute la méthodologie qui s’en voit prise d’effets. L’objectif étant en quelque sorte de combler un certain vide entre statistiques officielles et impressions de toutes sortes. La méthode étant donc d’associer un matériel chiffré à une observation participante. Les chercheurs dans une volonté d’entière objectivité et désirant se faire connaitre non pas dans un rapport de force mais plutôt en essayant de s’intégrer le plus naturellement possible à la vie collective en remplissant une fonction, comme qui dirait utile, à la population se sont donc fait passer pour des travailleurs sociaux et ont récolté leurs données à travers des actions, des discussions, des observations et des questionnaires de toutes formes. Durant donc 120 jours d’enquête, les chercheurs ont donc réalisés des distributions de vêtements, ont participé à la vie politique, ont réalisé des cours de « coupe », des cours de gymnastique, ont réalisé des consultations médicales. Et à côté de cela, ils ont aussi relevé des fiches individuelles de 478 familles, des entretiens individuelles sous forme de biographies, des fiches de budgets et de gestion du temps, des rédactions faites à l’école (sous le thème, « mon plus grand désir »), des rédactions pour les adolescents (« comment je vois mon avenir »), des inventaires de repas et des données statistiques diverses comme l’implication dans la politique ou la participation à la bibliothèque… Le matériel récolté était donc extrêmement conséquent et, pour l’anecdote pesait à lui seul 30 kilos selon les auteurs.

A travers la méthode de recherche qualitative et quantitative et avec tous ces moyens de récolte de données les chercheurs ont donc désiré voir avancer leurs recherches sur des thèmes bien particulier que nous allons exposer dès à présent en expliquant les résultats de leur enquête en plusieurs points dans un troisième temps.

Dans un premier point on peut parler du niveau de vie de la population de Marienthal. Après la fermeture de l'usine de textile, les habitants n'ont eu d'autre choix que de vivre grâce à des allocations de chômage. Rendant leur situation et leur niveau de vie particulièrement précaire. Les allocations,

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