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La Ronde Des Jours De Bernade Dadié

Mémoire : La Ronde Des Jours De Bernade Dadié. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Janvier 2014  •  601 Mots (3 Pages)  •  3 962 Vues

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Abstract : L’apport de la négritude dans l’émancipation des peuples noirs fut incommensurable et l’éloge de la femme chez les poètes de ce mouvement fut édifiant mais les femmes qui galvanisèrent ce mouvement furent ignorées. Pourtant, leur contribution ne fut pas des moindres. Ainsi, Les sœurs Nardal et Suzanne Césaire, grâce à leur bouillonnement intellectuel et leur activisme scripturaire impulsèrent le mouvement qu’inconsciemment ou consciemment, elles initièrent. Le but de cet article est de leur rendre hommage tout en nous appesantissant sur ces actions méconnues. Finalement, il pose avec acuité, le débat sur la difficile reconstruction et préservation de la mémoire féminine.

INTRODUCTION

Et ma mère dont les jambes pour notre faim inlassable pédalent, pédalent de jour, de nuit, […] Et la morsure âpre dans la chair molle de la nuit d’une Singer que ma mère pédale, pédale pour notre faim et de jour et de nuit.

Aimé Césaire

L’émergence des trois mousquetaires de la négritude dans le Paris des années 30, à savoir, Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire et Léon- Gontran Damas occulta les consoeurs martiniquaises qui organisèrent les rencontres littéraires et intellectuelles et furent, à n’en pas douter, leur source d’inspiration. Il s’agit des sœurs Nardal : Paulette, Jane et Andrée et de Suzanne Roussi qui deviendra plus tard Suzanne Césaire . La relégation aux calendes grecques de l’activisme culturel et politique de ces quatre femmes à poigne qui amorcèrent l’éveil de la conscience raciale au moment où l’homme noir était considéré comme un renégat, un sous-homme laisse penser à une tradition d’injustices séculaires faites aux femmes doublée d’une certaine amertume quant’ à la reconnaissance de leurs actions. C’est cette perspective que Jacqueline Aubenas, parlant des révolutions, constate qu’ « elles ont toujours mis un fusil entre les mains des femmes, les hommes ne se sont pas empêchés de dresser les barricades avec elles, mais une fois, les révolutions terminées et les gouvernements constitués, les hommes monopolisent le pouvoir. »

CONCLUSION

En définitive, derrière un père fondateur se cache une mère fondatrice. Autrement dit, les brillants essais théoriques et philosophiques des Nardal et Suzanne Roussi influencèrent incontestablement les chantres de la négritude. Leurs orientations conceptuelles étant complémentaires, les genres masculin et féminin regardaient ensemble dans la même direction, à savoir la quête d’un humanisme de la différence. Si la nègresse Nardal qui vouait une admiration sans précédent à L.S. Senghor, l’apôtre de l’universel, prônait un internationalisme noir, Suzanne Césaire, la métisse, voulait se recentrer dans son île, consciente du fait qu’elle est le fruit de plusieurs apports culturels. Tropiques, outil à la fois poétique et idéologique, se transforma alors en une tribune identitaire et un hymne à la tolérance. En visionnaire, cette dernière projetait que ces identités multiples qui, pour les peuples à peine sortis de l’esclavage, étaient, en apparence, meurtrières, pouvaient également devenir une source de vitalité culturelle. C’est dire qu’avec la mondialisation rampante aux contours confus, son héritage d’éthique socio-politique

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