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Critique de la notion d'ethnie

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Par   •  19 Octobre 2022  •  Dissertation  •  782 Mots (4 Pages)  •  208 Vues

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"Après avoir donné une ou deux définitions typiques de l'ethnie, vous montrerez en quoi et comment

cette notion peut être critiquée."

D'un point de vue anthropologique, l'ethnie est un groupe fermé descendant d'un ancêtre commun ayant une culture et une langue commune mais qui peut aussi avoir en commun une histoire ou une religion le tout formant un groupe homogène.

Max Weber au début du XXe siècle appelle « groupes ethniques » des groupes humains qui font preuve d'une "croyance" qui pourrait agir comme une pensée auto-réalisatrice, les groupes ethniques croient subjectivement à "une communauté d’origine fondée sur des similitudes de l’habitus extérieur ou des mœurs, ou les deux, ou sur des souvenirs de la colonisation ou de la migration, de sorte que cette croyance devient importante pour la propagation de la communalisation – peu importe qu’une communauté de sang existe ou non objectivement."

La notion d'ethnie peut être critiquée car elle pose certains problèmes.

Tout d'abord, on peut critiquer la pertinence du terme d'ethnie aujourd'hui. En effet, ce terme a été utilisé par les Européens pour parler des civilisations inconnues lors des découvertes de ces dernières, plusieurs siècles en arrière. Ainsi, étaient qualifiée d'ethnie toute civilisation avec une autre langue, habitant dans un autre lieu ou possédant une autre culture que celle des Européens.

Selon Michel Agier (ethnologue et anthropologue français), le concept d'ethnie est "historiquement situé. Il correspond au moment, à partir du XVe siècle, mais plus encore à partir des conquêtes coloniales du XIXe siècle, de la découverte par les Européens de sociétés autres."

Malheureusement, cette ancienne définition est toujours d'actualité de manière non-officielle. Pour exemple, rappelons qu’en 1994 lors du génocide des Tutsis au Rwanda, plutôt que de parler d'un conflit entre différentes populations africaines, les Européens ont préféré évoquer un « conflit ethnique » sans tenter de comprendre les tenants et les aboutissants de ce conflit.

Cette notion d'ethnie est également critiquable car elle est plutôt vague dans sa définition et donc peu objective.

Par exemple, il est possible de qualifier les Asiatiques d'ethnie de par leur position géographique mais il est également possible de qualifier d’ethnie la communauté hispanique des États-Unis de par sa langue. Or ces deux populations se distinguent de manière très différente. Le problème est que cette définition du terme « ethnie » catégorise selon des critères très variés (culture, mœurs, langue, couleur de peau, lieu de vie, de naissance, religion, niveau d'études...) et qui sont l'objet de choix très spécifiques pour les analyses statistiques : on "biaise pour faire dire".

C'est cette catégorisation de la population en ethnies qui emmène certains partis politiques à désigner les jeunes des cités comme une ethnie car ils leur sont inconnus, afin de légitimer des choses comme leur échec scolaire ou dans une moindre mesure les traitements qu'ils subissent au quotidien.

De plus, cette notion d'ethnie crée une sorte de frontière entre nous Européens et toutes les autres formes de civilisation. Elle délimite ce que nous connaissons et l'inconnu, ce qui est de plus en plus faux dans notre société actuelle.

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