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Pierre Bourdieu

Analyse sectorielle : Pierre Bourdieu. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Octobre 2013  •  Analyse sectorielle  •  2 384 Mots (10 Pages)  •  1 044 Vues

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Résumer chaque chapitre du livre :

Avant propos : La télévision fait courir un danger très grand aux différentes sphères de la production culturelle (art, littérature, science, droit, philosophie…) ainsi qu’à la vie politique et à la démocratie. La télévision suivie par une partie de la presse subit la contrainte de la recherche de l’audience la plus large et d’une concurrence sans limites pour l’audimat. Bourdieu explique ensuite la manière dont il va procéder pour son analyse. Cette analyse n’est pas une attaque contre les journalistes et contre la télévision. Elle doit contribuer à donner des outils ou des armes à ceux qui combattent pour que journalisme et télévision qui auraient pu être un extraordinaire instrument de démocratie directe ne deviennent pas un instrument d’oppression symbolique.

1. Le plateau et ses coulisses : Pierre Bourdieu pense qu’il est important d’aller parler à la télévision sous certaines conditions : temps de parole illimité, pas de sujet imposé, pas d’intervention pour canaliser le discours…Si on accepte de participer à des émissions sans que ces conditions soient respectées, c’est que l’on est pas là pour dire quelque chose mais pour de toutes autres raisons, comme pour faire voir et être vu.

1.1- Une censure invisible : L’accès à la télévision a pour contrepartie une perte d’autonomie liée aux conditions de communication imposée. La censure exercée sur les invités et les journalistes a plusieurs origines : politique par la nomination des dirigeants, l’autocensure et le conformisme du a la précarité de l’emploi dans les professions de l’audiovisuel, les contraintes économiques et des mécanismes invisibles. Le règne de l’audimat a donné une place prépondérante aux faits divers qui étaient écartés auparavant par soucis de respectabilité. La télévision attire l’attention sur des faits omnibus qui sont sans enjeux. Ce type d’information prend du temps d’antenne, denrée rare à la télévision. Ainsi, la télévision qui a une sorte de monopole sur la formation des cerveaux d’une partie très importante de la population, en mettant l’accent sur les faits divers, en remplissant ce temps rare avec du vide écarte les informations pertinentes que devrait posséder le citoyen pour exercer ses droits démocratiques. Elle creuse la division entre ceux qui peuvent lire des quotidiens sérieux et ceux qui ont pour seul bagage politique l’information fournie par la télévision.

1.2- Cacher en montrant : La télévision peut cacher en montrant autre chose que ce qu’il faut montrer pour informer, ou en montrant de telle manière que le sens ne correspond pas à la réalité. Les journalistes opèrent une sélection dans l’information, leur principe de sélection étant la recherche de sensationnel. Les journalistes sont en permanence à la recherche du scoop, ils se copient mutuellement en vue de devancer les autres, la recherche de l’exclusivité aboutit à l’uniformisation.

1.3- La circulation circulaire de l’information : Les produits journalistiques cachent des ressemblances profondes, liées notamment aux contraintes imposées par toute une série de mécanismes dont le plus important est la logique de la concurrence. Pour savoir ce qu’ils vont dire, les journalistes doivent savoir ce que les autres ont dit et calquent les sujets qu’ils vont traiter sur les choix journalistiques de leurs confrères. Les journalistes sont tous soumis à la contrainte de l’audimat. L’audimat est la mesure du taux d’audience dont bénéficient les chaînes de télévision. Il y a aujourd’hui une mentalité audimat dans les salles de rédaction, dans les maisons d’édition : on pense en terme de succès commercial. A travers l’audimat, la logique commerciale s’impose aux productions culturelles.

1.4- L’urgence et la fast-thinking : L’audimat à la télévision et la concurrence entre les journaux se traduisent par une pression de l’urgence pour avoir le scoop. Cette pression exercée par les journalistes les uns sur les autres génèrent des conséquences qui se traduisent par des choix, des absences, des présences. La télévision ne favorise pas l’expression de la pensée car il y a un lien entre la pensée et le temps, et, un lien négatif entre l’urgence et la pensée. C’est pourquoi les intervenants à la télévision émettent des idées reçues recevables par tout le monde. Ainsi, la télévision privilégie toujours les mêmes intervenants : des fast-thinkers qui proposent du fast-food culturel, des locuteurs habitués des médias.

1.5- Des débats vraiment faux ou faussement vrai : Il y a des débats vraiment faux où se confrontent des gens qui se connaissent, c’est un monde clos de personnes qui s’opposent mais de manière convenue. Il y a des débats faussement vrais, où l’on voit une série d’opération de censure : les présentateurs pratiquent des interventions contraignantes en imposant le sujet, en distribuant la parole… C’est un problème important du point de vue démocratique : tout le monde n’est pas égal. Des facteurs invisibles interviennent également : aucune liberté de parole, des règles fixant se qui peut se dire et ce qui ne le peut pas…

1.6- Contradictions et tensions : La télévision est un instrument de communication très peu autonome sur lequel pèsent beaucoup de contraintes, cet instrument apparemment débridé est en fait bridé. Lors de sa création, des sociologues estimaient que la télévision allait niveler, homogénéiser tous les téléspectateurs. Aujourd’hui la télévision a une énorme emprise sur les activités de production culturelle, scientifique ou artistique. La télévision a porté à l’extrême la contradiction entre l’autonomie nécessaire à la production culturelle, et, les conditions sociales utiles pour transmettre ces productions à tout le monde, conditions soumises à la pression du commerce par l’audimat. La télévision est un univers où les agents sociaux tout en ayant l’apparence d’être libres sont des marionnettes au sein d’une structure.

2. La structure invisible et ses effets : Pour saisir les mécanismes qui expliquent les pratiques des journalistes, il faut faire intervenir la notion de champs journalistiques. Le monde du journalisme est un microcosme autonome qui a ses lois propres : ce qui s’y passe ne peut être compris de manière directe à partir de facteurs extérieurs.

2.1- Parts de marché et concurrence : Pour comprendre ce qui se passe sur une chaîne de télévision, il faut prendre en compte tous les rapports de force objectifs : interactions visibles et les rapports de force invisibles. Les téléspectateurs et les journalistes ne perçoivent pas cette structure mais seulement ses effets. La

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