Laïcité

L'éducation

Il y a une corrélation entre l'éducation et la République. L'un des fondements de la République est l'école. Elle participe à la cohésion sociale, elle est censée diminuer les inégalités, c'est un moyen d'intégration à la société par la langue. C'est à l'école que l'on apprend les coutumes. En France, le contrat social reporte les 3 piliers : le République, l'école et la laïcité. L'école est un outil de transmission des normes et des valeurs. Avec cela, on est sous la coupe de la laïcité qui nourrit la République. La République trouve son prolongement dans la laïcité. On est dans un système qui s'auto-entretient. Qui dit éducation, dit capital humain. Le capital humain comprend le capital social mais aussi la santé, les personnes. Aujourd'hui l'élément le plus important d'un point de vue économique est le capital humain. L'argent on peut le trouver, par contre l'humain c'est celui qui créer l'argent.

Aux EU il y a 3/4% de croissance car il y a de l'argent mais à un moment il y a un gourou des tremblements car il n'y a pas assez de capital humain. Le K humain est la variable qui impacte le

plus la croissance économique.

Mais le K humain présente aussi d'autres aspects. Au delà de l'éducation, le K humain comprend l'intérêt de faire des recherches longues, d'accéder aux connaissances. Ce qui est le plus important est l'altérité : la différence, la connaissance me permet d'accepter la dissemblance, la différence, la recherche. Il faut « mariner » cette connaissance, prendre du recul. Il ne faut pas qu'il y ait de la recherche pour faire de la recherche, il faut qu'elle soit marinée avec les lettres, la beauté, les airs : « la beauté sauvera le monde ». La beauté c'est mettre du sens à notre existence, pourquoi on est là. C'est la beauté de l'âme. On doit tendre vers l'intelligence : il faut arriver à combiner l'intelligence des esprits et l'intelligence du cœur. L'un ne va pas sans l'autre. La recherche scientifique doit pouvoir allier les ressources inventives de la techno-science à l'irréductibilité de la foi, la spiritualité. C'est l'invariant besoin de la transcendance : c'est le dépassement de soi. On ne vit pas comme des animaux. Il faut prendre le temps de la réflexion, de retour sur soi. On a besoin d'être seul, de contempler la beauté du monde, l'intelligibilité du monde : nous avons besoin d’inter-pénétrer les arcades de la matière, de moment d'introspection, de réflexion. On est souvent pris par notre travail, par nos enfants, par les tâches quotidiennes, donc on a une représentation facultative du monde. En discutant avec les autres, je bâtis un récit avec les gens, sans arrêt. Je me raconte ma propre vie. On est des fabricateurs de récit. On raconte à nos amis ce qui nous arrive par exemple. On cherche à trouver les mots le plus juste pour raconter. Chacun a sa manière de raconter son histoire. En racontant toute cette histoire, on a une représentation mentale du monde qu'on peut extérioriser ce que l'on vit dans la journée. Le plus important est l'histoire et pas la manière dont on raconte. Ce récit est la continuité de la vie. On passe du récit au sublime : on sublime ce que l'on vit.

Il y a t il une relation entre l'éducation et la religion ?

Aujourd'hui on est face à une montée de la religiosité du monde. On est dans un monde qui devient de plus en plus religieux. Cette montée peut paraître contradictoire avec l'éducation. Plus on est riche, plus on est éduqué, moins on s'intéresse à la religion. C'est le sécularisme. Le capital humain fait qu'on devient moins religieux car on devient plus objectif avec les recherches. On croit moins à ce qui n'est pas démontrable.

Dans quelle mesure l'éducation peut nous aider à sortir d'une religiosité aliénante ?

La religion va nous aider à ne pas culpabiliser les consciences. Dans la religion il y a des injonctions, des interdictions. L'éducation peut nous aider à ne pas terroriser l'âme de l'humain, on a l'impression qu'on est en présence d'un Dieu tortionnaire. C'est d'abord un travail sur soi-même. On doit ouvrir nos esprits pour une vision du monde fondée sur la patience. C'est l'effort qui est important, c'est la manière de faire, le cheminement et pas le but en soi. Il faut de la patience, de la longanimité, de la bienveillance, de la maniabilité, de l'altruisme, mansuétude, de l'indulgence. C'est un travail quotidien sur nous-même. On doit respecter l'altérité : respect du sexe, de la culture. On doit être curieux du monde. On doit être ouverts sur les autres. Mes connaissances doivent me rapprocher de la culture de l'autre, de ses valeurs..

Antonio Gramsci : « Le vieux monde se meurt. Le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair obscur surgissent les monstres ». On est dans cette période de transition. On a une juxtaposition d'informations : Brexit, gilets jaunes. On est dans une situation de crise Et quand on est dans une situation de crise, le chemin le moins difficile est de reporter la faute sur l'autre. On se déplace d'un pays à un autre, d'un endroit à un autre, on rencontre les autres car on a besoin des autres car c'est un miroir mais aussi d'un point de vue éthique. L'autre en tant qu'autre pour soit.

C'est un autre pour moi, mais comment se projeter soi même pour être un autre pour l'autre ?

Il faut décentrer le regard. Il faut se considérer comme étant l'autre pour l'autre. Il ne faut pas être dans une vision ptoléméenne : la terre est au centre du monde et le soleil la périphérie du monde. On a l'habitude de se mettre en centre. On a l'impression que les événements qui nous touchent sont énormes, que si on a une difficulté particulière c'est la fin pour nous. Pourtant les grosses difficultés dans le monde, on a l'impression que c'est mineur. On se place en fait sur un trône auto-centrique et les autres on les place à la périphérie, encore faut-il qu'ils existent. Il faut donc se considérer comme un autre pour l'autre car on a tous besoin de l'autre et

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