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Crise économique et immigration

Thèse : Crise économique et immigration. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  2 Novembre 2017  •  Thèse  •  1 480 Mots (6 Pages)  •  787 Vues

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Après de nombreuses années de croissance relativement forte au niveau de l’économie et de l’emploi, la crise économique mondiale a ramené l’UE à des niveaux de croissance auxquels on n’avait plus assisté depuis des décennies affectant ainsi son marché de l’emploi. Les 5,6 millions des migrants qui ont contribué incontestablement à son épanouissement au cours des cinq dernières années, se retrouvent particulièrement vulnérables en cette période de crise.

Il est important, donc, d’évaluer avec prudence l’impact de cette crise économique sur la question migratoire.

Non seulement la crise financière, en Europe, a engendré des retombées économiques néfastes sur les immigrés, mais aussi a rendu complexe leur intégration dans une société hostile, renforcée par des politiques draconiennes à même de limiter les flux migratoires.

Pour cerner cette problématique un inventaire des incidences sur les plans économique social et politique sera présenté.

La crise économique a non seulement privée de nombreux migrants de leur emploi, mais aussi a  réduit les transferts de fonds vers les pays d’origines, ralentissant, dans certaines mesures, leur développement économique.

En effet, dès que le chômage a explosé en Europe, les travailleurs migrants sont parmi les premiers à se retrouver sans emploi. Souvent concentrés dans des secteurs d’activité qui sont beaucoup plus sensibles aux fluctuations du cycle économique comme le bâtiment et le tourisme. Ayant des contrats de travail, en général, plus précaires, les immigrés sont les premiers à avoir perdu leurs emploies. Dans un pays comme l’Espagne, un migrant en situation régulière sur quatre (28 %) est officiellement au chômage contre 15,2 % pour les non-migrants. Parmi les autres pays de l’Union européenne dans lesquels les migrants ont été plus durement frappés par le chômage que les nationaux, on peut citer la France (18,5 % de chômage chez les migrants contre 9 % pour la population autochtone) et le Portugal (17,2 % contre 8,5) 

En outre, cet impact de la crise est perceptible d’une manière plus significative aux niveaux des transferts des fonts. En fait, après avoir significativement augmenté au début de ce siècle, les transferts de fonds sont en recul. En Europe comme partout dans le monde, la croissance exceptionnelle des transferts de fonds observée au cours des récentes années a été ralentie de 6%. Par manque d’emploi les immigrés se retrouvent acculés à réduire tout transfert de fond vers les pays d’origine. Le chiffre officiel des envois de fonds vers la Turquie ou l’Arménie, par exemple, a chuté de 43 % depuis 2008.

De surcroît, les répercutions de la crise dépassent les frontière pour affecter financièrement les pays de départ de l’immigration. En réalité,  en contraignant indirectement les immigrés à réduire leur transfert de fonds vers les pays d’origine, des effets néfastes se pointent sur les principaux bénéficiaires. D’abord les familles avec une incidence apparente sur leur niveau de vie, mais surtout le domaine économique et financier des Etats de départ, dans la mesure où les fonds des immigrés sont devenus une source de devises contribuant fortement à la réduction des déficits de la balance des paiements. Ainsi, la situation actuelle a provoqué également un repli des dépôts bancaires, un abaissement dans l’épargne nationale et l’investissement, affectant directement le taux de développement des pays d’origine.

En plus de pénaliser de nombreux migrants par le chômage la crise financière a  réduit les transferts de fonds vers les pays d’origines retardant leur essor. A ses retombées économiques s’ajoutent d’autres d’ordre social

Dans un contexte de crise, les immigrés deviennent plus vulnérables, compte tenu de la dégradation du niveau de vie, la réaction sociale qui s‘en suit associées a des difficultés d’intégration.

De prime abord,  confrontés au chômage le niveau de vie des immigrés tend à la baisse. En fait, privée d’emploi pour subvenir à leurs besoins quotidiens, la main-d’œuvre immigrée vit dans une situation sociale stressante.  Le cas de l’Espagne illustre parfaitement ce constat, puisque non seulement le taux de chômage des immigrés, en 2012, a avoisiné (47%), mais aussi  une bonne partie a été privée soit d'allocation de chômage soit de sécurité sociale. Devant cette dégradation de revenue les migrants, en particulier les irréguliers et les réguliers qui basculent dans l’illégalité, sont forcés d’accepter les salaires les plus bas et les conditions de travail les plus difficiles par crainte du chômage durable et du dénuement.

Ensuite, la crise a pour effet d’attiser les attitudes de discrimination dans la sphère du travail et dans la sphère sociale. En effet, dans le continent européen, l’actualité montre une montée des sentiments xénophobes et de la discrimination à l’encontre des travailleurs migrants. Cette montée se traduit par une grave augmentation des meurtres et des lynchages de migrants dans certains pays, par l’expression généralisée de sentiments xénophobes, par des discours politiques hostiles et par des appels à exclure les migrants de l’accès à l’emploi et aux prestations sociales de base. Dans de nombreuses parties d’Europe, ce type d’attitude a pour effet de justifier les licenciements illégaux sans paiement de salaires.

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