Le harcélement de rue

Le harcèlement de rue, ce sont ces comportements (voire attouchements) adressés aux femmes la plupart du temps, dans les espaces publics et semi-publics, visant à les interpeler verbalement parfois même physiquement, leur envoyant des messages intimidants, insistants, irrespectueux, sexistes, menaçants, insultants...

En abordant le sujet avec les hommes, la majorité de ces derniers répondent que se comporter ainsi n’est pas un harcèlement, mais plutôt de la « Drague ». La question qui se pose est : les interpellations dans la rue sont-ils un harcèlement ou de simples compliments ?

D’abord, il faut savoir que la société algérienne a subit des transformations sociales, économiques, et culturelles très importantes : l’exode rural, l’émancipation de la femme sont des facteurs qui ont beaucoup influé sur le comportement des jeunes, vis-à-vis des normes sociales et surtout vis-à-vis des femmes. L’espace public autrefois réservé à la gent masculine est désormais envahi par des femmes. Pourtant elles n’ont généralement pas la même utilisation de ces endroits que les hommes ; elles s’y activent, y font des courses, accompagnent leurs enfants... « Il est exceptionnel que dans l’espace public elles soient dans une position de flânerie, et cela, quel que soit le quartier », observe Chris Blache, ethno-sociologue.

Mais hélas, les jeunes qui n’ont pu s’adapter à cette nouvelle donne ont une réaction agressive à l’égard des femmes que ce soit dans la rue, dans le monde du travail ou à l’université.

La répétition ou parfois même la violence de ce comportement génère un environnement hostile à ces femmes et porte une atteinte à leur dignité et à leur liberté. Nombre de femmes apprennent à baisser la tête, changer de trottoir, opter pour un pantalon plutôt qu’une jupe, et si elles sont à pied, veillent à ne pas croiser le regard d’un inconnu. Bref, elles se sentent en insécurité, et pour répondre à ce sentiment, elles développent des stratégies d’évitement. Des gestes, devenus des réflexes. Par peur des représailles, La femme harcelée n’ose même pas déposer plainte, n’ose pas dénoncer son agresseur à ses parents et sa famille par crainte d’être vue comme responsable par rapport à ses tenues vestimentaires et sa coquetterie !

Ces femmes embêtées par des regards inquisiteurs, des mots déplacés et même des attouchements vulgaires partout où elles se trouvent en plein jour au vu et au su de tout le monde sans que personne ne réagisse. La femme souffre en silence et en solitaire.

Ceci étant, en interrogeant les hommes, comme l’a fait d’ailleurs un journaliste new-yorkais, en réalisant un micro-trottoir qui a été publié sur le web-site Gothamist.

Il avait pour but de savoir pourquoi les hommes se permettent des commentaires et remarques désobligeantes lorsqu'ils croisent une femme qu'ils trouvent à leur goût.

Ce qui en ressort est plutôt consternant. Un homme explique que "si une fille porte un vêtement serré et que vous pouvez voir à travers, je fais une remarque". Un autre, plus âgé, confie : "Si elle a un beau corps, pourquoi ne pourrais-je rien dire ?"

Certains disent que ça leur permet de faire le dur devant leurs amis, d'autres estiment qu'il s'agit de liberté d'expression et d'autres encore d'exprimer leur attirance. Un homme estime que pour ne pas être harcelées, les filles devraient éviter de

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