Discutez le rôle de la présentation de soi dans les interactions sociales, qu’elles se déroulent en présentiel ou qu’elles soient médiatisées

Communication et interactions sociales : textes fondamentaux

Sujet : Discutez le rôle de la présentation de soi dans les interactions sociales, qu’elles se déroulent en présentiel ou qu’elles soient médiatisées.

                     Pour commencer, nous allons tenter de comprendre l’objet de notre réflexion. Etymologiquement, une interaction est un acte qui se fait entre au moins deux objets.

Comme le dit Erving Goffman, « toute personne vit dans un monde social qui l’amène à avoir des contacts, face à face ou médiatisés, avec les autres ». C’est l’interaction sociale.

L’interaction sociale suppose une idée de réciprocité, souvent symbolique. Une conversation est une interaction sociale symbolique, puisque le langage est un système de signe. La présentation de soi se manifeste principalement lors de la première rencontre, ou en amont de celle-ci.

                    Quoi qu’on en dise, lors d’une rencontre en présentiel, la première impression passe notamment par l’apparence physique. Les caractéristiques physiques sont associées à des stéréotypes. Par exemple, on associe souvent le surpoids ou l’obésité à la feignardise. Il semble donc nécessaire de devoir correspondre aux critères physiques qu’impose la société. Cela explique l’importance qui est, aujourd’hui, donnée à la pratique d’un sport et à l’essor des salles de sport. Comme l’explique Oumaya Hidri, on retrouve chez les étudiants une volonté d’accroître son capital corporel, car, selon ces derniers, « la possession d’un tel capital » est « censée faciliter leur insertion professionnelle ». De plus, elle met en lumière les disparités selon les secteurs. En effet, le secteur privé est moins objectif, et de ce fait, l’apparence a une plus grande importance. Effectivement, en premier lieu, et ceux dans n’importe quel entretien d’embauche, nous sommes d’abord jugés sur notre physique, ce qui englobe notre corps, mais aussi notre tenue, notre hygiène. Puis dans un second temps, nous sommes jugés par rapport à nos compétences. La première impression est donc majeure.

Pour donner un exemple personnel, dans le cadre d’un entretien pour une école de communication, des entretiens étaient organisés. Sachant qu’il y aurait de nombreux candidats, et ne doutant pas de leurs compétences, je savais qu’il fallait réussir à se démarquer. J’ai donc pris le parti de porter un ensemble de tailleurs rouge vif. En arrivant sur place, j’ai très vite remarqué que j’étais la seule vêtue d’une couleur vive, les autres étaient plutôt habillés dans des tons neutres. Nous étions face à trois responsables, qui appelaient chacun un candidat. Lorsque ce fut mon tour, la responsable qui m’avait à charge m’a directement dit « Je suis très contente ! Lorsque je vous ai vu, je me suis dit : j’espère que la fille en rouge sera pour moi ! ».

On adapte donc son apparence à ce qu’on peut considérer comme les « attentes sociales ». On façonne notre image selon ces dernières, afin d’obtenir l’approbation. C’est ce qu’Erving Goffman appelle la « mise en scène de soi ».

                 Bien évidemment, la présentation de soi ne passe pas seulement par l’apparence physique. Selon Edmond Marc et Dominique Picard, les interactions sociales passent par la modification de notre comportement en fonction des réactions de notre interlocuteur. Il s’agit donc en partie de se conformer aux règles de politesses et de bienséances. Ces règles sont universelles, car il existe des règles des politesses dans tous les pays, mais elles ne sont pas forcément les mêmes selon les lieux ou les périodes. Comme l’explique très bien Dominique Picard, ces règles sont un système de protection qui facilite le contact social.

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