Discours sur les logos

Logos à gogo !

« Peu importe leur choix de tactique juridique, les fabricants de ces produits symboliques envoient tous le même message incroyablement contradictoire : nous voulons que nos marques soient l'air que vous respirez-mais ne songez même pas à l'expirer. »

Des produits ? Des symboles ? De l'air ? Inspirer ? Expirer ? Ah non, ça non, ce n'est pas autorisé... Inspirez « Axe », n'expirez pas !; inspirez « Ambi Pur », n'expirez pas ! ; inspirez « ViiPoo », n'expirez pas ! Stop ! Laissez-nous respirer ! Vous les producteurs de marques de fabrication, de marques déposées, de marques de commerce ! J'ai besoin d'air ! J'ai besoin d'être !

Je vous dis « Etre » et vous répondez « Avoir »... Avoir, c'est être : avoir un Iphone 6xyz, c'est être smart ; avoir un T-shirt Superdry, c'est être cool ; avoir des Vans, c'est être dans le coup... Ne pas avoir de label, c'est être quoi alors ? C'est être qui ? Rien ? Personne ?

Les grandes enseignes nous poussent, voir nous obligent à consommer leurs produits mais nous empêchent de nous en débarrasser. Les produits de marques sont devenus notre vie. Un iPhone ? Un Samsung ? Un Superdry ? Un iMac ? Rendent-ils les hommes heureux ?

Aujourd'hui, il est difficile d'être accepté sans logo de grands labels. Ceux-qui n'ont pas des vêtements de marques ne sont pas digne d'être accueilli, ils sont exclus, ils ne sont personne. Nous sommes obligés d'exister grâce à celles-ci, mais tous ces produits ne sont-ils pas les mêmes avec ou sans logos. Nous n'achetons plus des vêtements désormais, mais des T-shirt Nike, Addidas, Vans, Ralph Laurent, Lacoste. Nous payons pour des logos qui nous rendent plus acceptables aux yeux de tous. Au niveau technologique, nous devons avoir le dernier GSM qui est sorti, nous avons besoin du meilleur ordinateur. Les enseignes arrivent à faire de produits de consommation, des objets mythiques. Les marques nous donnent seulement une apparence, une étiquette. Elles se servent de nous pour faire leur pub Et tout cela en déboursant des millions d'euros pour des publicités surréalistes qui vendent du « rêve ».

Ce rêve est-il réel ? Il vient des pays du tiers monde. Là où des personnes travaillent pour un salaire ridicule. Des endroits où les sociétés font du bénéfice.  L'esclavage moderne fait son apparition. Elles arrivent à faire, excusez-moi l'expression : « de la thune sur le dos d'esclaves ». Le bien-être des uns passe après le bien-être superficiel des autres. Des gens souffrent à cause de nos caprices, mais nous ne nous rendons pas compte que beaucoup sont exploités pour assouvir tous nos désirs. La tyrannie des marques nous fait oublier tout ce qu'il se passe derrière les belles images qui nous sont présentées.

Les marques sont partout. Elles nous dirigent et font partie intégrante de notre vie. Elles sont sur nos vêtements, nos voitures, nos téléphones et tous nos autres produits de consommation. Dans toutes les mégapoles, le paysage est gâché par des panneaux publicitaires géants. Impossible de se balader sans en voir partout. Nous restons là sans rien dire, sans rien faire. Elles ont une pression tellement importante, que nous sommes à leur merci. Chaque jour de nouveaux produits sortent et nous les achetons. Mais arrêtons d'attendre le changement, soyons-le.

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