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Fiche de lecture; Jean-Louis FOURNIER, Où on va, papa ?

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Par   •  21 Janvier 2019  •  Fiche de lecture  •  1 578 Mots (7 Pages)  •  757 Vues

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DUCHASSIN Mathilde                                             Première année DEASS, novembre 2016

 

FICHE DE LECTURE

Domaine de Compétences n°2 : Expertise sociale

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Le livre que j’ai choisi est un ouvrage de Jean-Louis FOURNIER, intitulé Où on va, papa ? (Éditions Stock, 2008). J-L FOURNIER est un écrivain né en 1938 qui a écrit de nombreux romans, publiés entre 1992 et 2015. Il est également humoriste et réalisateur pour la télévision. Il est le père de deux garçons en situation de handicap, Mathieu et Thomas.

Dans cet ouvrage, il témoigne de son expérience en tant que parent d’enfants handicapés. Il raconte la différence entre les projections, les attentes qu’il a eues vis à vis de ses fils en tant que futur papa et la réalité de leur handicap, qui est toute autre : il parle beaucoup de ce qu’ils ne pourront jamais faire ni comprendre, de ce que lui ne pourra jamais partager avec eux, ce qu’il ne pourra jamais leur apprendre, leur transmettre. Il les compare beaucoup aux autres enfants, aux « enfants des autres » et soulève alors les notions de jalousie, d’injustice. C’est un homme qui a beaucoup misé sur l’humour, parfois noir, souvent absurde, pour pouvoir supporter sa condition, sa souffrance et celle de ses fils. Souvent incompris par les autres personnes, c’est une sorte d’humour thérapeutique, qu’il développe pour relativiser, pour « garder la tête haute » : ce livre en témoigne.

L’extrait suivant montre bien les ambitions que J-L FOURNIER avait pour ses éventuels enfants étant jeune, à l’image de tous les futurs pères :

« Quand j’étais jeune, je souhaitais avoir plus tard une ribambelle d’enfants […] qui me ressembleraient, parcourir le monde suivi par une joyeuse tribu d’enfants curieux au regard vif, à qui j’apprendrais plein de choses, le nom des arbres, des oiseaux et des étoiles.

Des enfants à qui j’apprendrais à jouer au basket et au voley-ball, avec qui je ferais des matchs que je ne gagnerais pas toujours.

Des enfants à qui je montrerais des tableaux et ferais écouter de la musique.

[…]
Des enfants pour qui j’inventerais des histoires rigolotes.

Je n’ai pas eu de chance. »

On constate son envie de partager des choses avec eux, des activités, des loisirs (« parcourir le monde » ; « avec qui je ferais des matchs » ; « pour qui j’inventerais des histoires rigolotes »), et surtout de leur transmettre des éléments de culture, de leur faire découvrir le monde (« à qui je montrerais des tableaux et ferais écouter de la musique »), comme un père d’enfants ordinaires. Cet extrait est particulièrement intéressant car sa chute (« Je n’ai pas eu de chance ») met en valeur le contraste qui existe entre son ancienne vision idéalisée de la parentalité et la réalité de sa vie en tant que père. On assiste à sa déception, sa désillusion et la notion de chance renvoie à la notion d’injustice, qu’il ressent et raconte tout au long du livre.

Dans l’extrait qui suit, on est davantage témoin de la colère qui découle de cette désillusion :

« Je me souviens, une fois, sur la route, avoir eu la tentation de leur parler comme à un père parle à ses enfants qu’il est allé chercher au collège. J’ai inventé des questions sur leurs études. « Alors, Mathieu, ce devoir sur Montaigne ? Qu’est ce que tu as eu comme note à ta dissertation ? Et toi, Thomas, combien de fautes à ton thème latin ? Et la trigonométrie, comment ça se passe ? »

Pendant que je leur parlais de leurs études, je regardais dans le rétroviseur leurs petites têtes hirsutes au regard vague. Peut-être que j’espérais qu’ils allaient me répondre sérieusement, qu’on allait arrêter là la comédie des enfants handicapés, que c’était pas drôle, ce jeu, qu’on allait redevenir enfin sérieux comme tout le monde, qu’ils allaient enfin devenir comme les autres... »

Ici, on voit la souffrance de ce père, qui joue à « avoir des enfants comme les autres ».  Il a tout simplement envie d’avoir des conversations ordinaires avec ses fils. Ce passage est assez touchant puisqu’on assiste à son espoir, son rêve de partager avec eux des moments qui nous paraissent plus que banals : cela rappelle à quel point les choses simples sont précieuses et pas si évidentes pour tout le monde. Cela incite à davantage nous figurer ce que peut être la vie de l’entourage des personnes en situation de handicap, à les comprendre et donc y faire davantage attention. J’ai trouvé cette scène assez poignante car elle montre la lassitude de l’auteur et sa colère, voire son désespoir d’avoir des enfants différents : il paraît presque fou.

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