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Les émeutes De 2005 ( bac Au Bade-Wurrtemberg )

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Par   •  24 Mai 2013  •  4 823 Mots (20 Pages)  •  677 Vues

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Dans la ville où les incidents ont commencé, certains se désolidarisent des émeutiers

Karim met le contact. À 21 ans, le jeune homme partage son temps entre la fac et « un taf (travail) au noir» pour aider sa mere à payer le loyer. Aujourd'hui, son camion de livraison roule sur les rues de Cli¬chy-sous-Bois, fenêtres ouvertes. II fait beau. Les HLM défilent.

5 Murs lépreux, vitres cassés, boîtes aux lettres défoncées, escaliers et murs tagués. Le véhicule dépasse le Bur¬ger King Muslim, un nouveau fast-food halal, très prisé dans cette ville où près de la moitié des 25 000 habitants ont moins de 25 ans. Il n'y a personne dans l’allée Maurice-Audin, où s'affrontaient il y a dix jours les jeunes et les forces de l’ordre au milieu de voitures en flammes ou renversées. Ici et là, des traces de voitures brûlées

10 restent.

Karim qui appelle au calme depuis le début des violences gare la voiture. Une dizaine de ses camarades discutent au pied d'une HLM dans le quartier du Chêne pointu, d'où sont parties les premières émeutes, juste après la mort de deux jeunes Clichois qui se croyaient poursuivis par la police. La contagion des violences à toutes les banlieues de France,

15 personne ici ne l'avait prévuee. «Au début, ça nous a fait chaud au cœur,» dit Karim. «Même les cités rivales ont été bouleversées par la mort des deux petits!»

Karim a participé aux premières nuits d'émeutes avant d'arrêter parce que «ça dégénérait». «Au début, on était tous ensemble et on poursuivait le même objectif: venger nos deux amis. Après, cha¬cun brûlait dans son coin, et c'était brûler pour brûler. Ça ne vaut pas la

20 peine de risquer la prison pour ça.» À Clichy-sous-Bois, les jeunes sui¬vent les évènements au jour le jour, ne parlent plus que de ça. Mais si beaucoup sont «fiers» que tout ait commencé ici, certains trouvent aussi que «ça va trop loin». «Ils brû¬lent des bus qui sont là pour nous rendre service, s'énerve Mohamed. Ils tapent des gens. Ici, c’était nous contre la police, c'est tout. Il ne faut pas s’en prendre aux écoles, encore moins aux gens!

25 Il ne faut pas tout mélanger!»

D'après Karim et Mohamed, ceux qui continuent les émeutes dans les banlieues sont «des radicaux». Des «gens qui profitent de la situa¬tion pour s'amuser», parce qu'ils «n'ont rien à faire» dans leur «cité pourrie». Comme les irréductibles qui ont incendié le nouveau gym¬nase de Clichy, à côté du collège Henri-Barbusse. «C’est n'importe quoi, dit Karim. Tout

30 le monde ici le condamne. Chacun en profitait, de ce gymnase!»

Pour Aziz, la contagion des vio¬lences urbaines a néanmoins «per¬mis à la France entière de découvrir ce qui se passait en banlieue». Em¬mitouflés dans leurs blousons, les mains dans les poches, les jeunes Clichois font la liste de leurs frustrations. Pas de travail. Des discriminations à l'emploi ou au logement, à raison de leur nom ou de celui de leur ville,

35 qui «fait peur». Des bus en nombre insuffi¬sant pour desservir leur quartier, enclavé. Un stade de foot fermé. Pas de piscine, pas de cinéma. Pas même pas «un bac à sable pour les petits». Des contrôles policiers répétés et musclés. L'insalubrité des logements qui font de Clichy «un territoire à part», «coupé du monde», un «endroit qui n’est pas vraiment la France». «On était oubliés», exprime Hakim. «Là, au moins, les ministres se mettent

40 autour d'une table pour parler de nous.»

À Clichy-sous-Bois, cela fait plusieurs jours que le calme est revenu. Les parents en avaient «vraiment marre», dit Karim. Les plus grands en avaient «marre aussi» et les petits sont retournés à 1'école. «Pour nous, c'est fini», ex¬plique Aziz. «On s'est fait entendre, on a parlé de nous. Maintenant, on attend.» Ils attendent de voir les ef¬fets des

45 mesures annoncées lundi par Dominique de Villepin. Ils at¬tendent le résultat de l'enquête qui dira si leurs amis étaient ou non poursuivis par la police quand ils ont decidé d'aller se cacher dans le transformateur. «Mais si rien ne change, » prévient Aziz, «les violences peuvent repartir d'un moment à l’autre. »

Les prénoms ont été modifiés..

Solenn de Royer

La Croix, 10 novembre 2005

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Wortangaben zur Textaufgabe (Dans la ville où les incidents ont commencé, certains se désolidarisent des émeutiers)

1° ligne 1: un émeutier – Randalierer

2° ligne 2: mettre le contact – den Motor anlassen

3° ligne 2 : la fac (fam.) – la faculté, l’université (f)

4° ligne 5 : lépreux, se – abîmé,e

5° ligne 5 : défoncé, e – eingetreten, eingeschlagen

6° ligne 5 : tagué, e – décoré avec des graffitis

7° ligne 6 : halal ( adj.) – la viande d’un animal tué selon le rite musulman

8° ligne 6 : prisé, e – apprécié,e ; estimé,e ; aimé,e

9° ligne 14 : la contagion – ici : das Übergreifen

10° ligne 17: dégénérer – se transformer en quelque chose de plus mauvais

11° ligne 24: s’en prendre à qc – attaquer qc

12° ligne 28: pourri,e – verkommen

13° ligne 28: irréductible – unbezwingbar, unbesiegbar

14° ligne 28: le gymnase – une salle où l’on fait du sport

15° ligne 32: emmitouflé,e – eingemummt

16° ligne 36: un bac à sable – Sandkasten

17° ligne 37: l’insalubrité (f) – Verslumung

18° ligne 41: en avoir marre (fam.) – en avoir assez

19°

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