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Étude de l'article « Étudiants en fastfood: les usages sociaux d'un petit boulot »

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Par   •  17 Avril 2012  •  4 002 Mots (17 Pages)  •  6 254 Vues

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L'article date de 2000 et est tiré de travail et emploi, revue de recherches en sciences sociales. Il s'intitule « Étudiants en fastfood: les usages sociaux d'un petit boulot ». Plusieurs auteurs ont co-écrit cet article, il s'agit de Vanessa Pinto, Damien Cartron et Guillaume Burnod, tout trois alors étudiants. L'article s'appuie sur trois monographies réalisées indépendamment des autres et réalisés dans le cadre de leur formation.

Damien Cartron s'est immergé pendant trois mois dans un fastfood à Paris, il y mène une observation participante et étudie le lien entre organisation et intensité du travail. Vanessa Pinto et Guillaume Burnod se sont immergés dans deux restaurants d'enseignes concurrentes et ont effectué leur travail sur une base d'entretiens. Ils s'intéressent au travail d'équipier et cernent « les caractéristiques sociales et les trajectoires des employés ». Ce travail de terrain tire une analyse fine des ajustements entre les propriétés sociales des étudiants et le mode d'organisation du travail centré sur la polyvalence, la flexibilité et l'intensité.

Article Le fastfood reste un tremplin pour les jeunes en matière d'accès à l'emploi. Il procure aux étudiants un job qui leur permet de subvenir à leurs besoins matériels et de leur assurer une rentrée d'argent régulière. D'ailleurs il s'agit souvent pour la plupart de leur premier job déclaré.

Cet article met en lumière la forme de management propre à la restauration rapide et les conséquences physiques et psychologiques engendrées par ce type d'organisation. Souvent appelés emplois kleenex, relatif à la façon dont sont traités les salariés, le poste d'équipier est ainsi considérés durant tout l'article comme un poste peu qualifié et "dégradant", terme employé par les interviewés. On apprend que la restauration rapide a recourt massivement à la main d'oeuvre étudiante et use des temps partiels. On s'interroge alors sur l'investissement et l'implication que consacre l'étudiant à ce job qui n'est censé être que provisoire. Il peut paraître paradoxale que ce « petit boulot » soit vécu par l'étudiant comme un véritable engagement, alors que ce job d'étudiant recouvre des activités non valorisées. Par ailleurs, le poste d'équipier véhicule une image peu glorieuse et est souvent

dénigrée. Les étudiants ont un statut particulier, le fastfood représente une situation de travail déqualifié, ces étudiants n'ont pas de réseaux professionnels et leurs formations sont celles dont on dit qu'elles sont dévalorisées ou floues. Il semble qu'ils se trouvent dans un entre deux, pris entre les aspirations entretenues par l'université et en même temps rattrapés par la réalité, celle de ne pas pouvoir accéder au métier de leur choix malgré le diplôme.

Comment la population employée parvient elle à s'investir alors même que son comportement tend au maximum vers la distanciation? Comment leur prise de recul par rapport à ce poste tant dévalorisé, parfois même méprisé permet paradoxalement un comportement hyper productif ?

Il convient de s'intéresser d'abord au profil des équipiers pour ensuite observer l'application du management sur cette population employée.

I / Le profil des étudiants.

A. Le milieu d’origine.

1) Le milieu social.

La population dans un fast-food a entre 18 et 25 ans et on constate que les deux tiers sont des filles. Prenons pour exemple le Macdonald où la moyenne d’âge des employés est de 22 ans, ce qui correspond à un effectif très jeune. Les parents sont issus du milieu ouvrier ou employés peu qualifiés. Leur bagage scolaire / universitaire est pauvre. Ils font partie de la première génération de ceux qui accèdent aux études supérieures. Ils sont dans une logique d’ascension scolaire qui est en opposition avec le travail déqualifié des fast-foods. Les jeunes veulent s’assumer tout seul afin d’être moins dépendants de leur parent. Sinon, ne touchant pas les bourses, ils en ont besoin pour poursuivre leurs études. Il est possible qu’il y ait également des jeunes étrangers issus de l’immigration. Ils sont ici pour leurs études et leur statut ne leur permet pas de trouver un emploi qualifié.

2) Le parcours scolaire.

On retrouve dans les fast-foods une grande majorité d’étudiants dont quelques lycéens. Les étudiants présentent cet emploi comme temporaire en l’opposant au travail qualifié. Les jeunes ont un statut particulier. Le fast-food représente une situation de travail déqualifié. Ces étudiants n’ont pas de réseaux professionnels et leurs formations sont celles dont on dit qu’elles sont dévalorisées ou floues. Ils suivent majoritairement des études de sciences humaines ou encore de droit qui ne présentent pas réellement de débouchés. Le fait que les étudiants aient une connaissance approximative du fonctionnement de l’université laisse penser que leur formation a été choisie par défaut.

3) Pourquoi et comment ont-ils été choisis ?

Nous allons nous intéresser aux critères d’embauche. On peut, dans un premier temps, constater que tous les fast-foods embauchent prioritairement des étudiants. En effet, en cas de besoin, il est facile de trouver de nouveaux équipiers, la demande étant importante. De plus, d’après les managers, il est plus intéressant de faire appel à des jeunes, ceux-ci étant plus travailleurs.

C’est en général un manager qui s’occupe des recrutements. Celui-ci fait comprendre que, malgré qu’il s’agisse d’un « boulot de jeunes », il n’est pas question d’accepter n’importe qui. Il met également en valeur les avantages d’un tel travail qui sont les horaires modulables, les week-ends entre collègues. Le manager s’assure ensuite de sa motivation. Il le découvre d’avantage en demandant quelques précisions sur le contenu du formulaire. La sélection est rapide et basée sur certains critères. Il est d’abord important que le postulant ait une apparence sérieuse, agréable surtout lorsqu’il s’agit d’un poste de caisse. L’un des critères les plus importants est celui de la disponibilité. Plus le jeune sera disponible et plus il aura de chances d’être pris. En effet, lorsque le rush est intense, il est possible que les managers demandent aux équipiers de rester plus longtemps. Afin d’être efficace dans son travail, le jeune doit être capable de s’intégrer et s’adapter à cet environnement

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