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Analyse réflexive: Je tutoie (je tue toi) / je vouvoie (je vous vois) ?

Étude de cas : Analyse réflexive: Je tutoie (je tue toi) / je vouvoie (je vous vois) ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Septembre 2018  •  Étude de cas  •  1 580 Mots (7 Pages)  •  1 344 Vues

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Analyse réflexive:

Je tutoie (je tue toi) / je vouvoie (je vous vois) ?

Dans le cadre de mon stage en MAS (Maison d’Accueil Spécialisé), j’ai choisi de m’intéresser au thème de la distance et de la proximité entre le patient et le soignant.

Pour cela, j’ai souhaité m’interroger plus particulièrement, sur l’usage du tutoiement et du vouvoiement, dans la pratique professionnelle du personnel soignant accompagnant des personnes handicapées mentales adultes.

L’accompagnement des résidents m’a conduit à m’interroger sur mon positionnement professionnel. En effet, le quotidien entraîne une certaine proximité et la question de l’usage du tutoiement ou du vouvoiement vint à se poser. En ce qui me concernait, le vouvoiement était de rigueur en début de stage et s’imposait naturellement avec les résidents. En effet, il semblait en quelque sorte « évident » d’utiliser le vouvoiement comme lorsqu’on rencontre une personne pour la première fois, en dehors même de toute relation professionnelle. Mais, ce vouvoiement traduisait aussi, il me semble, une certaine distance qui permettait de me protéger de la personne, de son intrusion par la parole, de son handicap… Ne dit-on pas « l’inconnu fait peur » ?

Le vouvoiement est donc aussi bien une défense intrinsèque du soignant qui marque son environnement, autant qu’une marque de respect envers le résident.

Pour moi, c’était donc une aide au maintien de la bonne distance professionnel.

Je m’interrogeais donc sur l’utilité du vouvoiement dans le service. Les patients de ce service, souffrant de déficience mentale, de troubles de comportement et diverses pathologies psychiatriques, l’utilité du vouvoiement envers ces patients souffrant de ces pathologies était-il une bonne chose pour eux? D’autant plus que c’était un lieu de vie.

Non pas que le non-vouvoiement puisse être un manque de respect mais un outil dans la prise en charge de ces résidents?

I] Deux possibilités de s’adresser à l’autre

A) L’approche linguistique

Le langage est un élément important dans la prise en charge. La langue française possède deux possibilités de s’adresser à l’autre et nous offre un choix.

Le vouvoiement permet de proposer, dans la forme, une distance qui est plus appropriée à la relation soignant/soigné.

Toutefois, le respect du patient ne dépend pas uniquement de cette forme, l’essentiel réside dans le fond et dans l’égard que l’on doit à l’autre.

La définition que donne le dictionnaire « Le Robert » est la suivante : « Tutoyer est s’adresser à quelqu’un en employant la deuxième personne du singulier (s’oppose à vouvoyer). En règle générale, on tutoie de nos jours (en français de France) les personnes auxquelles on est uni par les liens de parenté, d’amitié ou de camaraderie. »

Donc d’après cette définition, l’usage du tutoiement dans la prise en charge d’un résident n’a pas sa place. Je me posais donc la question du pourquoi utilisé le vouvoiement avec les résidents puisque suivant les critères de la définition du robert, précédemment cité, n’était pas présent. Pour moi les résidents n’étaient ni des « parents, amis, ou bien camarades ».

Mais s’attarder à une seule définition ne suffit pas à se faire une opinion pour une telle question.

Je me suis donc permis de chercher des réponses dans les différents décrets et codes établies pour réglementer la profession soignante à plusieurs niveaux.

B) L’approche juridique

La Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé énonce que « la personne malade a droit au respect de sa dignité ». Cette disposition est codifiée à l’article L1110-2 du Code de la Santé Publique (CSP).

En interprétant de passage, le respect a pour marque un usage du vouvoiement selon moi.

S’agissant du personnel médical, le Code de Déontologie Médicale, issu du Décret n° 95-1000 du 6 septembre 1995 dispose dans son article 2 :

« Le médecin au service de l’individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie humaine, de la personne et de sa dignité. Le respect dû à la personne ne cesse pas de s’imposer après la mort. »

Ce passage fait ressortir la pratique morale du médecin envers le patient. La notion de respect est encore mise en avant dans la globalité du patient (c’est-à-dire que le médecin soigne tous les malades de la même façon sans discrimination idéologique, politique, sociale ou physique).

Mais la notion du vouvoiement/ Tutoiement n’est pas explicitée.

S’agissant du personnel infirmier, le Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif à l’exercice de la profession d’infirmier et aux règles professionnelles prévoit également que « Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec les malades ».

La notion de relation et de qualité est de nouveau

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