Comment George Sand, femme de lettres, s'engage-t-elle en politique pendant la 2ème République ?
Étude de cas : Comment George Sand, femme de lettres, s'engage-t-elle en politique pendant la 2ème République ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar louise11111 • 14 Janvier 2024 • Étude de cas • 1 487 Mots (6 Pages) • 263 Vues
Comment George Sand, femme de lettres, s'engage-t-elle en politique pendant la 2ème République ?
Vous pourrez montrer qu'elle est proche des révolutionnaires de 1848, qu'elle est une républicaine convaincue et quels sont ses engagements politiques.
L’historien Georges Duveau décrit les débuts de la seconde république comme une “euphorie lyrique”, soulignant les espoirs démocratiques et sociaux suscités par cette période. A la suite des soulèvements populaires du printemps des peuples en février 1848, la monarchie laisse place à cette nouvelle république, proclamé par Lamartine le 24 février. Sous un gouvernement provisoire et dans l’objectif de réconcilier les Français, des mesures novatrices tels que liberté de la presse, de conscience et de réunion furent prises. Dans ce contexte plusieurs femmes, dont Aurore Dupin, connue sous le nom de George Sand exprimèrent courageusement leurs revendications. En tant qu’auteur à succès et ardente révolutionnaire, elle navigua entre les lignes de la littérature et de la politique. Elle se distingua aussi par son pseudonyme masculin, son habitude de s’habiller en homme et ses fréquentations en tout genre, révélant une personnalité avant-gardiste. Ces traits singuliers font d’elle une figure marquante de l’époque. Ainsi nous nous demanderons, comment en tant que femme de lettre, elle s’immisce dans l’arène politique au cours de la seconde république. Nous montrerons d’abord que George Sand était une femme de lettre très proche des révolutionnaires de son époque, puis qu’elle peut surtout être décrite de républicaine convaincue et enfin nous explorerons ses divers engagements.
Tout d’abord, George Sand s’imposa comme une femme de lettre liées aux révolutionnaires de février 1848. En effet, elle était une écrivaine talentueuse, mais aussi une actrice active de de son époque. Ainsi, sa notoriété naît dès 1832 avec des œuvres remarquables comme "Indiana" et "Valentine", démontrant son talent narratif et sa capacité à explorer les complexités des relations humaines. Avec plus de 70 romans et 50 ouvrages dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques, elle se distingue parmi les écrivains les plus prolifiques de son temps. Cependant, son engagement dépasse le domaine littéraire. Son château de Nohant devient un foyer intellectuel où résonnent les idées révolutionnaires, accueillant de nombreux artistes tels qu'Eugène Delacroix, Frédéric Chopin, et des personnalités politiques comme le socialiste Louis Leblanc, membre du gouvernement provisoire de 1848. Dès les années 1840, elle s’associe elle-même au socialisme, soit l’ensemble des doctrines critiquant les inégalités sociales nées des transformations ouvrières. D’ailleurs, elle partage pleinement les idées du gouvernement provisoire, allant jusqu'à rédiger anonymement des articles pour les Bulletins de la République, organe de ce gouvernement. La proximité se manifeste également lors de ses représentations théâtrales, auxquelles les révolutionnaires de 1848 assistent. On peut alors citer la pièce "Le roi attend," jouée en avril 1848 à Paris devant les membres du gouvernement provisoire. Utilisant sa plume, elle participe à populariser la république à travers des articles dans plusieurs journaux comme "La Vraie République" et en créant son propre journal, "La Cause du Peuple." Ainsi, George Sand incarne une femme de lettres profondément enracinée dans les bouleversements politiques de son temps.
Cette immersion dans les cercles intellectuels et politiques trace le chemin vers une facette essentielle de George Sand : son engagement profond en tant que républicaine convaincue.
Par ailleurs, George Sand était persuadée de la nécessité d’un système politique républicain. Elle défendait avec ferveur la souveraineté du peuple, le suffrage universel et les droits sociaux. Effectivement, ses écrits dépassent la simple chronique politique, ils dévoilent une vision profonde d’une république émancipatrice. Dès les années 1830, elle devient une ardente défenseuse de la république démocratique et sociale, une forme de république fondée sur le suffrage universel et sur l’octroi à la population d’un certain nombre de droits sociaux, tel que le droit au travail. Ainsi elle mettait son art au service de la République et exprimait ses convictions dans son journal "La Cause du Peuple", portant l'idéal socialiste et républicain. Elle utilisa divers supports pour faire populariser ses idées. A titre d’exemple, le 8 mars 2018, elle proclame la beauté de la nouvelle république dans les colonnes du journal La Vraie République en déclarant que “La république est la plus belle et la meilleure forme des sociétés modernes”. Elle souligne aussi l’importance de la confiance entre le peuple et la bourgeoisie, affirmant que le peuple sera juste, calme et sage tant que la classe moyenne donnera l’exemple. Enfin, elle croit en la nécessité d’une représentation directe du peuple dans les organes gouvernementaux, proposant fermement “Pour que les élections satisfassent le peuple, il est de toute nécessité que le peuple soit personnellement représenté à l’assemblée de la nation, ce serait une faute [...] de ne pas encourager en fait l’élection de deux citoyens au moins […] choisis dans le peuple même”. Ainsi pour George Sand, la nation devait reconnaitre et prendre en compte les réalités des ouvriers des villes et des paysans, chose que les précédents régimes laissaient souvent de côté. On retrouve ici ses idées socialistes. De surcroit, elle ne se cantonne pas aux écrits mais représente ses idées dans des théâtres. On pourrait par exemple citer son théâtre politique “Le roi attend”. Dans cette pièce, elle substitue le roi par le peuple souverain, illustrant sa vision républicaine. Pour elle, il s’agit de la meilleure solution : “Ce souverain-là est grand aussi, plus grand que tous les rois, parce qu’il est bon, parce qu’il n’a pas intérêt à tromper [...]”. Elle rejette ainsi la monarchie mettant en lumière le risque pour les droits publics et sous-entendant des évènements antérieurs comme la restriction des libertés de réunion et de presse par Louis-Philippe qui mena à la chute de la monarchie. Ainsi, George Sand, à travers ses écrits et son engagement, défend la suprématie des systèmes républicains, en particulier celui de la Seconde République.
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