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La remise en cause de la coutume

Cours : La remise en cause de la coutume. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2013  •  Cours  •  1 360 Mots (6 Pages)  •  1 098 Vues

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Objectifs : étudier :

la remise en cause de la coutume

le récit d’un combat

la satire de la vie monacale

Rappel de la situation de l’extrait dans l’œuvre :

L’apparition de frère Jean dans l’œuvre a une fonction comique : au moment où Gargantua se débarrasse de ses vices et devient moins comique et plus exemplaire, le moine paillard, glouton et grossier apporte le comique qui n’est plus attaché au personnage de Gargantua.

Le personnage de frère Jean a donc une fonction comique. Grâce à lui, le narrateur et son personnage se livrent à une satire et une condamnation de tous les moines.

Trouver la composition du passage :

l.1-12 : le portrait des moines et de frère Jean des Entommeures.

l.13-32 : l’inaction des moines pendant le pillage des vignes par les ennemis

l.33-57 : le combat de frère Jean et des ennemis.

Problématique : la satire des moines et de la vie monacale et la parodie des combats épiques

I – La satire des moines et de la vie monacale

Il s’agit là d’une abbaye bénédictine, à « Seuillé », ordre auquel Rabelais appartenait encore malgré tous ses manquements à la règle.

Le jeu de mots initial « les pauvres diables de moines » se moque des moines en les associant à leur opposé, le diable. Il s’agit de dénoncer la nature proprement diabolique des moines (l’expression ne peut passer pour un simple juron dans le contexte du XVIe siècle).

Ironie / Moines par le jeu de mot, l.2, qui juxtapose la réunion des moines – les moines se réunissent « ad capitulum » - et leur capitulation : « ils firent sonner au chapitre les capitulants ». De fait, la vie monacale est marquée par l’inaction :

Le narrateur insiste sur l’impuissance et l’inutilité des actions des moines : ces actions ne sont que paroles là où il faudrait des actes. L’ironie est particulièrement perceptible dans l’insistance sur les qualifications mélioratives : « une belle procession », « de beaux psaumes et de litanies », « de beaux repons ». « A grand renfort » est ironique par le contraste entre l’activité déployée et la vacuité de celle-ci. Il y a un décalage entre la tonalité admirative, le lexique élogieux et l’inutilité des actions. Faussement admiratif, la narrateur souligne la vacuité et l’inutilité des actions des moines. Rabelais suggère qu’ « il n’y a aucun mérite dans une piété purement verbale que n’accompagne pas une action guidée par la morale » (M. Screech, Rabelais).

La suite du récit montre la vacuité des occupations : les prières sont des textes sans signification ânonnés bêtement par des moines qui ne les comprennent pas : exagération des ânnonements, l.18-19. De plus, le discours est ici pris d’un bégaiement en contraste avec ce qui est dit « tu ne craindras pas l’assaut des ennemis ». L’absurdité constatée vient d’une parole religieuse en contradiction avec les sentiments profonds des moines.

Le commentaire de frère Jean, fondé sur l’homophonie renforce par son caractère antiphrastique la dépréciation de ces prières : « C’est […] bien chien chanté. », l.20.

Plaisanterie sur le caractère soiffard des ordres monastiques par la transformation de la formule de prière « donnez-nous notre pain quotidien » en « Seigneur Dieu donnez-nous notre vin quotidien ! » (l.25-26).

Dénonciation de l’hypocrisie des moines qui sous couvert de religion et de mortification, sont en fait des soiffards : « le service divin » (l.29) devient le « service du vin » (l.30), prolongé par la maxime comique : « Jamais un homme noble ne hait le bon vin : c’est un précepte monacal » (l.31-32).

Dénonciation du caractère intolérant des ordres religieux et de leur violence : frère Jean doit être mis au cachot pour avoir interrompu un service au demeurant inutile et sans signification, l.27-28.

L’ironie fait ici apparaître les anomalies de la vie monastique. Elle détruit l’image ordinaire d’homme pieux, au service de la communauté, occupés de choses spirituelles.

Le portrait de Fère Jean est un portrait plein d’humour. L’humour réside ici sur le contrepoint

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