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Bioéthique

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Par   •  16 Février 2013  •  2 351 Mots (10 Pages)  •  1 051 Vues

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Introduction

Les récents progrès de la science, et de la génétique en particulier, ont suscité de nombreux débats, fait l'objet de nombreuses craintes, de fantasmes plus ou moins fondés. La génétique qui est au coeur de la problématique de la bioéthique, entendue comme l'éthique des sciences du vivant, a heurté profondément l'imaginaire collectif en remettant en cause de vieilles certitudes et en ouvrant des possibles particulièrement effrayants qui ont pour nom : manipulation génétique, clonage ou eugénisme.

De la confiance illimitée, de l'optimisme inébranlable dans la science, il semble que l'on soit passé à une attitude de méfiance et de peur à son égard. Notre société est passée du scientisme à l'antiscience. La compatibilité du développement de la science avec la limitation de ses impacts négatifs peut être considérée comme l'un des plus grands défis de notre temps, c'est l'objet de la bioéthique.

La bioéthique pose de nombreuse questions, qui portent tant sur sa nature - s'agit-il d'une morale de la science ou d'un droit de la science ?- que sur sa fonction, et nous ramène finalement à la même problématique de la science et pas seulement de la science du vivant, et de ses malaises, c'est à dire de ses rapports à l'homme, à la politique et à Dieu. La thématique de la bioéthique est une question qui se pose à la Woody Allen : " je vois bien la réponse, mais qu'elle est la question ? "

Le progrès en crise, est victime de lui même

1. Peur de la science :

Jusqu'à récemment, et depuis la fin du XVIIIème siècle, la croyance dans le progrès a été absolue. Les positivistes et Auguste Comte en particulier appelaient de leurs voeux un système ayant l'ordre pour base et le progrès pour but. Victor Hugo affirmait, " le pas collectif du genre humain s'appelle le progrès ", tandis que plus près de nous Sartre écrivait que " le progrès est la notion qui rapproche l'homme indéfiniment d'un terme idéal ".

Aujourd'hui en revanche la sciences est tenue en suspicion. Il serait faux de dire que cette méfiance apparaît avec la génétique, elle apparaît dans la consciences collective, et avec force, avec Hiroshima. Sans doute sait-on depuis longtemps que l'homme peut indifféremment sublimer comme corrompre la science : lorsque la longue vue de Galilée, par exemple, fut présentée aux sénateurs de la République de Venise, on ne parla pas des voies nouvelles qu'elle ouvrait dans la connaissance du cosmos, mais de la faculté qu'elle offrait d'apercevoir de loin les navires ennemis avec deux heures au moins d'avance par rapport au moment où ils discerneraient les Vénitiens (Lettre du 24 août 1609 de Galilée à Léonard Donato, Doge de Venise).

Camus, au moment de l'explosion d'Hiroshima, écrit ceci : " le XVIIème siècle a été le siècle des mathématiques, le XVIIIème siècle celui des sciences physiques et le XIXème siècle celui de la biologie. Notre XXème siècle sera celui de la peur ; on dira que ce n'est pas une science. Mais d'abord la science y est pour quelque chose, puisque ses derniers progrès théoriques l'ont menée à se nier elle même et puisque ses perfectionnements pratiques menacent la terre entière de destruction. De plus, si la peur elle-même ne peut être considérée comme une science, il n'y a pas de doute qu'elle soit cependant une technique ". Le parallèle entre l'arme nucléaire et la bioéthique, que font aujourd'hui tous les scientifiques, se justifie, parce que l'avenir de l'homme se trouve engagé.

2. La génétique suscite des peurs d'une nature nouvelle :

La peur de la science génétique est d'une nature nouvelle parce qu'elle a un caractère métaphysique et ontologique. On a " raison d'avoir peur du génie génétique, dit Axel Kahn encore, puisque, appliquée à l'homme, son objet est de répondre à des questions qui ont justement une valeur ontologique considérable : d'où venons nous, que nous ont légué nos parents ". Le fantasme vient de ce qu'à ses débuts, la génétique a été prise en otage par des idéologies qu 'elle n'a pas créées : l'eugénisme et le racisme conduisent aux pratiques eugéniques racistes et à la barbarie nazie que l'on sait. Le problème est que la génétique a servi de caution scientifique à des pratiques antihumanistes et qu'effectivement, la science ouvre autant d'espoirs que de perspectives inquiétantes ; on pense en particulier depuis Dolly, au clonage humain.

La génétique pose des questions d'ordre métaphysique, parce que l'on voit dans l'intromission du savant dans l'ordre naturel des gènes que la nature -sinon Dieu lui-même a voulu, un danger pour les générations futures. La casuistique de la transgression que l'on pensait désormais réservée à l'Eglise (comme indice de la transcendance) et à la psychanalyse (comme source de névrose) resurgi au cœur de la science du vivant. La controverse de Valladolid même semble trouver de lointains échos : le clone a-t-il une âme ? le clone de l'homme est-il un homme ? Quel est l'inconscient du clone ?

Y-a-il une éthique des sciences et de la science du vivant en particulier ?

1. Responsabilité des scientifiques ?

Le parallèle entre la biologie moléculaire et la création de la bombe H, capable de supprimer plusieurs fois l'espèce humaine, introduit une nouvelle dimension dans les problèmes posés par la science, dimension non plus seulement politique, mais précisément éthique, au sens où la prise de conscience par les scientifiques de leur " responsabilité sociale " se prolonge en un enjeu pour l'Humanité. La question qui se pose est celle de la responsabilité des scientifiques eux-mêmes à l'égard de l'objets de leur recherche. La Charte de la Royal Society, n'est pas très éclairante, et nous rappelle que l'enjeu de la science est " le perfectionnement de la connaissance des choses naturelles et de tous les arts utiles, manufactures, pratiques mécaniques, engins et invention par expérimentation sans se mêler de théologie,

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