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Violence dans le monde moderne

Dissertation : Violence dans le monde moderne. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Février 2022  •  Dissertation  •  2 142 Mots (9 Pages)  •  2 325 Vues

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II. Malgré l’impression d’une montée de la violence dans les sociétés modernes, la violence a toujours existé puisqu’elle fait partie de l’espèce humaine, mais les sociétés modernes sont plus sensibles à certaines formes de violence qu’elles répriment

Certains actes violents sont devenus intolérables dans les sociétés modernes, mais comme la violence fait partie de la nature humaine, elles intégrés dans leur structuration ce penchant. Par ailleurs, les techniques modernes d’imagerie cérébrale apportent des éclairages et des perspectives de prise en charge des actes violents.    

1. Les études qui délimitent et contextualisent le phénomène de violence qu’elles étudient démontrent un recul de la violence dans les sociétés modernes qui s’explique par une intolérance à certaines formes de violence

Répondre de façon factuelle à la question de savoir s’il y a plus de violence dans le monde d’aujourd’hui, nécessite de préciser sur quelle échelle de temps on se situe. À l'échelle d'une vie d'être humain, versus à l'échelle de l'humanité, la réponse n’est en effet, pas la même selon les époques. Selon Steven Pinker, (La Part d'ange en nous, 2017), la violence a diminué sur plusieurs échelles : tant au niveau de la durée des conflits que de leur ampleur. Ainsi, les guerres tribales, les homicides, les châtiments cruels, la maltraitance des enfants, la cruauté envers les animaux, les violences domestiques, le lynchage, les émeutes dirigées contre une minorité, ou encore les guerres civiles et entre nations, ont bel et bien réduit. 

Ensuite, les auteurs qui ont tendance à soutenir qu’il y a plus de violence dans la société actuelle ne regardent pas les différents paramètres de ce phénomène de manière analytique. En effet, pour pouvoir étudier correctement la question, il faut se questionner sur ce que l'on cherche précisément à investiguer. S'intéresse-t-on à la violence, aux inégalités hommes-femmes, à la souffrance des animaux non-humains, aux inégalités économiques, à la pauvreté, etc. ? Il y a différentes formes de violences et toutes ne sont pas situées au même niveau de gravité dans la société actuelle en comparaison au moyen âge par exemple. Et ce qui n’est pas tolérable en France, peut-être parfaitement admis et coutumier dans d’autres Etats. En 2016, l’OCDE a entamé un travail de recherche sur les outils d’investigation et de développement de l’esprit critique chez les élèves. Ce travail réunissait 31 pays industrialisés. Stephan Vincent-Lancrin, qui dirigeait le CERI (Centre for Educational Research and Innovation) a témoigné de la difficulté de faire parvenir l’ensemble des chercheurs à adopter un protocole de recherche commun. L’exemple qu’il avait donné était celui de l’Inde ; les chercheurs ont demandé à plusieurs reprises de reformuler les interventions de l’élève auprès de son enseignant, « car telles qu’elles étaient proposées, l’élève allait se faire « frapper » par son enseignant pour motif d’insolence, vis-à-vis d’un adulte ». En France, non seulement l’esprit critique fait partie des compétences pivots à développer chez les élèves, inscrites dans le référentiel de l’Education Nationale, mais aussi les enseignants n’ont plus le droit de pratiquer des châtiments corporels sur les élèves, de même que les parents. En effet, le Sénat a adopté le 2 juillet 2019 la «loi anti-fessée». La France est ainsi devenu, le 56e pays à se doter d’une loi interdisant totalement ce type de violences, déjà adoptée par une large majorité des pays européens. La proposition de loi vise plus largement à interdire les «violences éducatives ordinaires», qu’elles soient psychologiques ou physiques. A l’instar de l’Inde, de telles violences sur les enfants, voire sur les femmes également, étaient tolérées dans les sociétés d’antan et ceci, même en Europe, mais ne le sont plus aujourd’hui. Érasme de Rotterdam (1466-1536) s’était déjà insurgé dans Les Antibarbares (1520) contre les mauvais traitements que font subir les moines aux enfants qui leur sont confiés pour les instruire. Il leur reprochait leur pédagogie désastreuse violente autant que la médiocrité de leur enseignement, mais sans avoir eu, à son époque, un impact sur la législation de son pays.

Tenter de mesurer le recul ou la disparition de certaines formes de violence nécessite aussi de prendre en compte la nature humaine. Selon Steven Pinker, si la violence a diminué, ce n’est pas grâce à une évolution de cette nature, qui demeure la même peu importe la période du temps considérée. Mais, c’est en grande partie dû à la prise en compte par les sociétés modernes, dans leur structuration, des penchants naturels de l’être humain pour la violence. Une nécessité pour garantir le bien vivre ensemble.

2. les sociétés modernes ont fait reculer certaines formes de violences, en prenant en compte les penchants naturels de l’être humain pour la violence dans leurs structuration

A l’unanimité les auteurs qui s’intéressent au phénomène de la violence, qu’ils soient de notre époque, ou des siècles passés, s’accordent à dire qu’il n’y a de violence que lorsque la force est en action, se déchaîne et cause des préjudices. Pour Machiavel, elle fait partie de la nature de l’être humain, tandis que pour Rousseau, elle provient de l’organisation sociale et de l’histoire. A travers l’histoire de l’humanité, elle a constamment été utilisée pour soumettre autrui ou lui faire payer un préjudice. Par exemple, dans les textes des différentes religions monothéistes, des faits de violence sont largement rapportés. En effet, dans le Coran, plusieurs sourates justifient de recourir à la violence pour faire convertir les non-croyants à l’Islam « Et combattez-les jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus d’association et que la religion soit entièrement à Allah » (Sourate 8,39) ou encore dans la sourate N°4 –An-Nisa (les femmes) en accordant le droit aux hommes de battre leurs épouses pour les soumettre. Dans les textes bibliques aussi, Différentes violences se croisent. Ainsi, la Genèse N°4, fait le récit du premier meurtre de l'humanité, celui d’Abel par son frère Caïn, qui sont tous deux les fils d’Eve. Et Caïn, lui-même sera tué par la suite, par vengeance pour la meurtre de son frère, donnant ainsi, l’ébauche de la loi, plus précisément, celle du talion. La violence commise sera sanctionnée par la violence, c’est-à-dire par la peine de mort pour un meurtrier.

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