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Texte De Metaphysique

Dissertation : Texte De Metaphysique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Octobre 2014  •  550 Mots (3 Pages)  •  731 Vues

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Tous les hommes ont , par nature [ φύσει], le désir de connaître ; le plaisir causé par les sensations en est la preuve, car, en dehors même de leur utilité, elles nous plaisent par elles-mêmes, et, plus que toutes les autres, les sensations visuelles. En effet, non seulement pour agir, mais même lorsque nous ne nous proposons aucune action, nous préférons, pour ainsi dire, la vue à tout le reste. La cause en est que la vue est, de tous nos sens, celui qui nous fait acquérir le plus de connaissances, et qui nous découvre le plus de différences._ Par nature, assurément, les animaux sont doués de sensation, mais, chez les uns, la sensation engendre la mémoire, tandis qu’elle ne l’engendre pas chez les autres. C’est pourquoi les premiers sont plus intelligents et plus aptes à apprendre que ceux qui sont incapables de se souvenir ; l’intelligence, sans la faculté d’apprendre, est le partage des êtres incapable d’entendre , tels que l’abeille et les autres genres d’animaux pouvant se trouver dans le même cas ; au contraire la faculté d’apprendre appartient à l’être qui, en plus de la mémoire, est pourvu du sens de l’ouïe.

Les animaux autres que l’homme vivent donc réduits aux images [φαντασία] et aux souvenirs ; à peine possèdent-t-ils l’expérience [έμπειιρία], tandis que le genre humain s’élève jusqu’à l’art [τέχνη] et jusqu’au raisonnement [λογισμός]. C’est de la mémoire que naît l’expérience chez les hommes ; en effet, de nombreux souvenirs d’une même chose constituent finalement une expérience ; or l’expérience paraît être presque de même nature que la science [έπιστήμη] et l’art, mais, en réalité, la science et l’art viennent aux hommes par l’intermédiaire de l’expérience (…) En effet, former le jugement que tel remède a soulagé Callias, atteint de telle maladie, puis Socrate, puis plusieurs autres pris individuellement, c’est le fait de l’expérience ; mais juger que tel remède a soulagé tous les individus atteints de telle maladie, déterminée par un concept unique, comme les flegmatiques, les bilieux ou les fiévreux, cela appartient à l’art. Or, par rapport à la vie pratique, l’expérience ne paraît différer en rien de l’art ; nous voyons même les hommes d’expérience l’emporter sur ceux qui ont la notion [λόγος] sans l’expérience. La cause en est que l’expérience est la connaissance des choses individuelles, et l’art celle des choses universelles, et, d’autre part, que toute pratique et toute production portent sur l’individuel : ce n’est pas l’homme, en effet, que guérit le médecin, sinon par accident, mais Callias, ou Socrate, ou quelque autre individu ainsi désigné, qui se trouve être, en même temps, homme. Si donc on possède la notion sans l’expérience, et que, connaissant l’universel, on ignore l’individuel qui y est contenu, on commettra souvent des erreurs de traitement, car ce qu’il faut guérir avant tout c’est l’individu. Toutefois nous pensons d’ordinaire que le savoir et la faculté de comprendre appartiennent plutôt à l’art qu’à l’expérience, et nous considérons les hommes d’art comme supérieurs aux hommes d’expérience, la sagesse, chez tous les hommes, accompagnant plutôt le savoir : c’est parce que les uns connaissent la cause et que les autres ne la connaissent pas. En

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