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Commentaire texte de Montesquieu la constitution anglaise

Fiche : Commentaire texte de Montesquieu la constitution anglaise. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Décembre 2020  •  Fiche  •  2 774 Mots (12 Pages)  •  1 010 Vues

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Yagbasan Aylin

Commentaire

"Les doigts qui avaient écrit l'Esprit des lois s'abaissèrent jusqu'à écraser, par la force de la raison et à coups d'épigrammes, la guêpe convulsionnaire qui bourdonnait à ses oreilles quatre fois par mois." dira Voltaire après son analyse de l’œuvre de Montesquieu. De l'esprit des lois est un traité de la théorie politique sans nom à Genève en 1748. Cette œuvre majeure, qui a pris quatorze années de travail, a fait l'objet d'une mise à l'Index en 1751. Elle est divisée en trente et un livres, subdivisés eux-mêmes chacun en un nombre important de chapitres courts. Elle traite par exemple des lois en général ou qui dérivent de la nature du gouvernement, des diverses formes de gouvernement, de l'éducation et des lois politiques, des conditions sociales, de l’esclavage et de la corruption dans l'État. Le texte que nous allons étudier est intitulé de la Constitution d’Angleterre du Livre XI au Chapitre VI. Du livre I à VIII, Montesquieu décrit trois différents types de gouvernements : la république, la monarchie et le despotisme.

Chaque type est défini d'après ce que Montesquieu appelle le « principe » du gouvernement, c'est-à-dire le sentiment commun qui anime les hommes vivant sous un tel régime. La république (qui se subdivise elle-même en république démocratique ou république aristocratique), fondée sur une organisation plus ou moins égalitaire, est animée par la vertu, passion de l'égalité. Ensuite, le despotisme correspondant à la dégénérescence possible de tout régime. Nous sommes face soit à un gouvernement sain (qu'il soit démocratique, aristocratique ou monarchique), garant de la paix et de la liberté ; soit avons-nous affaire à un régime dégénéré, où règne l'oppression (le despotisme).

Montesquieu suit une méthode révolutionnaire pour l'époque : il refuse de juger ce qui est par ce qui doit être, et choisit de traiter des faits politiques en dehors du cadre abstrait des théories volontaristes et jusnaturalistes.

L'auteur expose un système de gouvernement libre et idéale. Pour cela, il donne le modèle de la Constitution d'Angleterre. Une constitution libre est celle où nul ne peut abuser du pouvoir, c’est la condition pour un bon fonctionnement. De là nait le principe de l'équilibre, et de séparation des trois pouvoirs entre législatif, exécutif et judiciaire. Cette séparation, indispensable à la liberté de l’individu. Il convient encore de signaler les grands services que Montesquieu a rendus aux droits de l’Homme en demandant une réforme de la législation criminelle, la suppression de l'esclavage, la fin des persécutions religieuses. Montesquieu apparaît comme le précurseur de la sociologie, comme le fondateur et le théoricien du régime libéral.

Certains lisent dans De l'esprit des lois la promotion d'un système aristocratique très libéral, d'autres une mise en garde envers les dirigeants quant au risque de despotisme s’il n’y a pas de séparation des pouvoirs. Certains pensent que l’œuvre a inspiré la rédaction de la Constitution française de 1791 avec notamment les passages concernant la séparation des trois pouvoirs. Et ainsi que la rédaction de la Constitution des États-Unis d'Amérique avec le principe des « checks and balances ».

Dans un siècle qui se veut modérer mais qui est encore marqué par l’absolutisme mais où commencent à apparaître les débuts des Lumières, l’auteur s'attache à donner un fondement intellectuel à un équilibre des pouvoirs qu'on n'ose encore revendiquer. La révolution anglaise de 1688 apparaît alors comme le premier pas vers un mouvement intellectuel de remise en question de l'autorité royale déséquilibrée.

Cela nous amène à nous poser la question suivante : sur quels fondements s’appuie le célèbre auteur pour marquer les prémices d’un États démocratique ? 

S’il convient d’affirmer que pour l’auteur la base de la liberté politique du citoyen est la séparation des pouvoirs (I), il est aussi important de souligner que le fondement de la mise en œuvre de la démocratie libérale est un équilibre entre les pouvoirs qu’il faut savoir trouver (II).

  1. La séparation des pouvoirs, la base de la liberté politique du citoyen

Pour comprendre en quoi la séparation des pouvoirs est la base de la liberté politique du citoyen pour Montesquieu, il convient d’étudier tout d’abord l’impossibilité démocratique que représente le regroupement des différents pouvoirs en un seul (A). Ensuite, il faut bien sur analyser la coopération entre les pouvoir qui se montre comme une nécessité pratique (B).

  1. Le regroupement des différents pouvoirs en un seul, une impossibilité démocratique

Montesquieu distingue les trois grandes fonctions étatiques : la fonction législative celle exécutrice de l'État et celle de juger. Il expose que les trois pouvoir sont non-cumulable. L’auteur n'emploie jamais le terme de séparation. On peut expliquer cela comme une volonté de l’auteur de montrer plus une répartion des pouvoirs pour qu’il y ait apparition d’une forme de gouvernement modérée et en paix.  

« Lorsque dans la même personne ou dans le même corps de magistrature, la puissance législative est réunie à la puissance exécutrice, il n’y a point de liberté ; parce qu'on peut craindre que le même monarque ou le même Sénat ne fasse des lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement. ». L’auteur ne commence d’abord en ne faisant pas directement la distinction entre les différents pouvoirs mais seulement en montrant ce qu’il pourrait se passer si ses pouvoirs n’étaient pas séparés. Ici, l’auteur montre que si le pouvoir exécutif et législatif ne sont pas séparés et si l’exécutif seul était présent, il n’y aura pas de liberté car les lois seraient édictées par le monarque, cela ferait de lui nécessairement un tyran. Et inversement, l’auteur écrit : « le pouvoir sur la vie et la liberté des citoyens serait arbitraire : car le juge serait législateur » et « Si elle était jointe à la puissance exécutrice, le juge pourrait avoir la force d'un oppresseur. ». A l’inverse, si cette fois si c’est un gouvernement de juge alors il y aurait forcément oppression et plus de liberté car elle serait arbitraire. Il démontre la nécessité de ne pas confier les trois fonctions retenues à un même organe.

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