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Principes organisateurs de la société selon Marx et Tocqueville

Dissertation : Principes organisateurs de la société selon Marx et Tocqueville. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Décembre 2018  •  Dissertation  •  1 871 Mots (8 Pages)  •  1 035 Vues

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« La société n’est point une simple agglomération d’êtres vivants (…) la société, au contraire, est surtout une véritable machine organisée, dont toutes les parties contribuent d’une manière différente à la marche de l’ensemble. »[1]. Cette citation de Saint-Simon illustre parfaitement le fait que la société humaine fonctionne, non pas comme une machine, mais comme un corps organisé. En sociologie, la société est définie comme étant un ensemble de personnes vivant dans un pays ou appartenant à une civilisation donnée, ayant établi des relations, vivant sous des lois communes et soumis à un règlement commun. Ainsi, l’organisation et la structure sociale se voient être le fondement de toute société humaine et leur multiplicité a conséquemment fait naître différents points de vue dont les plus célèbres sont apparus vers le milieu des années 1830 par le biais de deux conceptions opposées et illustrées l’une par Karl Marx, l’autre par Alexis de Tocqueville. Nous tenterons dans un premier temps de discerner les contours de l’analyse de la démocratie en Amérique d’Alexis de Tocqueville avant de poursuivre avec la vision Marxiste[2]  du socialisme Allemand.

Dans une Amérique qui ne comptait que douze millions d’habitants (contre 36 millions en France), Alexis de Tocqueville arrive à New York accompagné de Gustave de Beaumont en mai 1831 afin de mener, initialement, une étude sur le système pénitencier américain. Surpris par la société « sombre mais clairvoyante »[3] qu’il découvre, Alexis de Tocqueville, cet aristocrate sortant d’une France qui vient de traverser l’une des périodes la plus troublée de son histoire va tenter de comprendre les contours de cette société « nouvelle ». De ce voyage de moins d’un an en découlera une analyse souvent dépeinte comme un étant un chef d’œuvre visionnaire  et publié pour la première fois en 1835 sous le nom de La Démocratie en Amérique.

Alexis de Tocqueville, rappelle dans ses réflexions les bonnes choses de la démocratie mais aussi les aspects négatifs et les inquiétudes qu’il portait envers celle-ci. Selon lui, la société démocratique américaine est fondée sur l’absoluité de la souveraineté populaire et sur le pouvoir législatif s’exerçant par le biais de représentants élus renouvelés fréquemment.

Pour l’auteur, cette société est une société d’égalité de conditions, un régime politique aux allures d’organisation sociale où les classes sont certes existantes, mais où les hommes demeurent libres, égaux et semblables dans leurs réflexions, trouvant ainsi leur propre philosophie. Cette nation égalitaire où chaque individu se considère à l’égal de l’autre, érige l’égalisation des droits individuels, la diffusion du bien-être matériel et culturel et l’égalité, au sommet de ses principes. En d’autres termes, la démocratie semble renverser l’ordre aristocratique auquel l’auteur est habitué dans son pays d’origine. Pour autant, « Alexis de Tocqueville ne doute pas de l’existence des conflits économique et des oppositions d’intérêts entre riches et pauvres, mais il pense que ces conflits participent à la dynamique sociale et à l’évolution inéluctable vers une plus grande « égalité des conditions » »[4]

Cette philosophie conduit à une mixité sociale où la valeur de l’intelligence semble s’élever à la valeur de l’argent, où chacun détient les possibilités de s’instruire et ainsi, la possibilité de ne pas rester paralysé dans son rang en saisissant les opportunités culturelles qui semblent impossibles dans une société « figée ».

Sous cette « liberté égalitaire », Alexis de Tocqueville défend, avec force et détails, l’idée que la religion doit se détacher des pouvoirs politiques, celle-ci étant plus favorable à l’égalité des conditions par le biais de l’idée d’un Dieu unique renvoyant à l’unité des peuples et du genre humain, unité semblant être essentielle pour maintenir la liberté. Cependant pour l’auteur, si la liberté de conscience est indispensable, la religion dont être le dénominateur commun, le ciment d’une union pour ne pas que les hommes deviennent totalement indépendants les uns des autres. Pour le précurseur de la sociologie, la liberté ne peut fonctionner sans morale et la morale ne peut fonctionner sans religion.

L’auteur décrira également l’importance de deux autres points : la politique locale permettant à chacun de s’impliquer et de penser à ce qui se passe dans la vie politique et les « institutions intermédiaires » où les gens s’associent, créent des liens sociaux et s’extériorisent. Nous verrons plus tard l’importance des ces deux points car, de cette organisation aux allures utopiques, Tocqueville n’omet pas de souligner que la démocratie américaine reste menacée par des dérives nées en son sein.

        La vision de Karl Marx et de Friedrich Engels au sujet de l’organisation sociétale aborde un angle différent et s’oppose ainsi à la vision de Tocqueville. Dans l’Idéologie Allemande, œuvre rédigée entre 1845 et 1846, les deux théoriciens constituent dans cet ouvrage une critique de la philosophie allemande mettant ainsi en lumière leur conception du matérialisme historique. Pour eux, le matérialisme historique est le mouvement de l’évolution de la société dans l’histoire : évolutions des forces productives, des échanges et des rapports sociaux. De ce fait, il s’agit de ne pas penser « l’Homme » mais le « mouvement réel de l’histoire ».

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