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Vulgarisation De La Crise Financière De 2008

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Par   •  8 Février 2013  •  4 915 Mots (20 Pages)  •  957 Vues

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Introduction

Lors de la crise économique de 2008, des millions de personnes ont sombré dans la pauvreté, perdant maisons, emplois et parfois toutes leurs économies. Cette crise du crédit, que l’on appelle aujourd’hui la Grande Récession, a pris naissance aux États-Unis et s’est rapidement propagée dans le monde entier. Les grandes lignes de ce qui s’est passé sont bien connues. Les États-Unis vivaient dans une bulle immobilière et lorsque celle-ci a éclaté, les prix des maisons ont chuté brusquement, laissant ainsi les propriétaires pris à la gorge avec leur contrat de prêt puisqu’ils devaient maintenant plus que la valeur reconnue à leur maison. Le nombre de faillites personnelles a donc explosé et les banques se sont retrouvées avec des milliers de contrats de prêt non remboursés. Par contre, tout n’est pas si simple. Les États-Unis avaient déjà connu des effondrements boursiers, des resserrements du crédit, des crises de l’immobilier et des ajustements de stocks, mais jamais depuis la Grande Dépression, tous ces facteurs n’étaient arrivés en même temps. Croire que cette crise a été causée uniquement par un excès d’offre de maisons serait un manque de compréhension des événements.

Le présent travail a pour but de mettre en lumière les éléments déclencheurs de cette crise et de comprendre comment celle-ci a pu toucher aussi lourdement l’économie à un niveau international. Par la suite, nous allons nous concentrer sur la situation d’après crise afin de comprendre pourquoi il est si long de s’en sortir et quelles sont les principales leçons que nous devrions en tirer.

Selon Joseph Stiglitz (2010), la seule surprise de la crise, c’est qu’elle ait tant surpris. «Un marché déréglementé, saturé de liquidités et de taux d’intérêt faibles; une bulle planétaire de l’immobilier; une hausse astronomique des prêts à risque : le mélange était explosif. Ajoutons les deux déficits des États-Unis, le budgétaire et le commercial, et l’accumulation correspondante de gigantesques réserves de dollars en Chine, et il était clair que tout allait affreusement dérailler » (Stiglitz, 2010). S’il était possible de l’anticiper, il était peut-être possible de l’éviter, ou du moins d’en atténuer les effets, contrairement à ce que plusieurs défendeurs des marchés prétendent en qualifiant la crise d’ouragan. Nous allons voir que cette crise est loin d’être un événement naturel qui serait tombé inévitablement sur les marchés financiers : «Wall Street se l’est lui-même infligé, à lui et au reste de la société » (Stiglitz, 2010). Une chose est sûre, ce tragique événement vient remettre en question certaines idées prédominantes qui soutenaient que seuls les libres marchés sans entrave peuvent être efficaces et que la réglementation ne fait que nuire à l’innovation. Le libre jeu des marchés n’est peut-être pas la source de la prospérité et les erreurs ne se résorbent peut-être pas aussi rapidement que prévu.

Les causes de la crise du crédit

Un retour en arrière

Comme nous le savons, la crise de 2008 a été engendrée par une accessibilité trop grande au crédit. Il faut faire un retour en arrière, jusqu'à l’éclatement de la bulle technologique, pour bien comprendre les causes de cette politique laxiste du crédit et pourquoi cela a conduit à une bulle immobilière. Sans entrer dans les détails des causes de la crise technologique, lorsque les cours des titres technologiques ont grandement chuté au début des années 2000, l’Amérique est entrée en récession. Pour en sortir le plus rapidement possible, Greenspan (Président de la Réserve fédérale à cette époque) introduit une politique monétaire expansionniste en réduisant les taux d’intérêt, inondant ainsi le marché de liquidités. Un jeu possible grâce, entre autres, au financement asiatique. L’épargne asiatique avait augmenté drastiquement et la Chine défendait le Yuan contre toute appréciation étant donné de leur politique de taux de change fixe. Cela laissait place à beaucoup de liquidités bon marché. En injectant des Yuan aux États-Unis (par l’achat de titres américains comme des obligations), la Chine s’assure que le dollar américain reste fort et stable par rapport au Yuan. Ainsi, la Chine favorise ces exportations et les Américains arrivent à se financer à bas prix (car l’augmentation de la demande de titres américains cause des pressions à la baisse sur les taux d’intérêt). On peut donc dire que la Chine finance les Américains pour qu’ils achètent leurs produits. Prisonniers d’une monnaie de référence, les Américains verront leur balance courante devenir fortement négative (OCDE, 2006). La baisse continuelle des taux d’intérêt incite la consommation et l’endettement. À quoi bon placer son argent s’il ne rapporte pratiquement aucun intérêt. C’est pour cette raison que le taux d’épargne atteindra un niveau moyen de 0% en 2007 au même moment où la consommation à crédit est à son plus haut point.

(Federal bank of st-louis, 2012)

(Charting the economie, 2009)

Les gens vivent visiblement au-dessus de leurs moyens et la croissance des États-Unis repose sur l’endettement. Pour parvenir à des rendements intéressants, il faut maintenant prendre plus de risque. Selon Pascal Bédard (2011) on pouvait constater la présence de risque sur le marché américain en regardant les « spread » fortement en baisse. En d’autres mots, il s’agit de regarder la différence de rendement entre un actif sans risque (comme une obligation américaine) et un autre actif de même maturité considéré plus risqué. Plus il y a de demandes pour les actifs risqués, plus leur rendement se rapproche de celui des obligations.

La frénésie immobilière

Cet appétit pour le risque, l’accès au crédit et la quête de rendement poussent les gens à abandonner les actifs financiers pour des actifs réels. Le prix des maisons en hausse constante et la présence de taux hypothécaires historiquement bas incitent les gens à investir massivement dans l’immobilier. Tout le monde cherche à faire un gain en capital en achetant maintenant dans le but de revendre plus tard à un prix plus élevé. L’augmentation du prix des maisons permet donc aux propriétaires de tirer profit de leur maison. Les extractions hypothécaires ont atteint 975 milliards de dollars, soit 7% du PIB en 2007 (Kennedy, 2008). Cette pratique permet aux

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