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Secteur Cimentier Au Maroc

Mémoire : Secteur Cimentier Au Maroc. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Novembre 2012  •  2 078 Mots (9 Pages)  •  2 350 Vues

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L’industrie des matériaux de construction, dont le ciment qui constitue la matière de base, détient une place importante dans le secteur des industries de transformation, avec un pourcentage de 8.6% du total des entreprises du secteur industriel marocain. L’industrie du ciment est ce qu’on appelle une industrie de base parce qu’elle se situe à la source du développement économique. De son principale dérivé, le béton, dépend tout l’équipement du pays : logements, écoles, ponds, barrages, routes…

C’est aussi une industrie lourde du fait qu’elle traite une grande masse des matières premières de faible valeur initiale pour aboutir à un produit également d’un faible prix mais dans des installations d’un coût élevé.

L’industrie cimentière est l’une des activités industrielles les mieux structurées et les mieux réparties sur le territoire national. Elle réalise, en moyenne, 46% de la production et 50% de la valeur ajoutée du secteur «matériaux de construction».

La libéralisation du secteur ainsi que les investissements réalisés durant les années quatre-vingt-dix ont permis au Maroc de faire face aux besoins du marché qui atteignait, par le passé, le tiers de la consommation nationale.

Avec la première usine construite à Casablanca au début du XXe siècle, l’industrie cimentière nationale est l’une des plus anciennes industries implantées au pays.

Celle-ci se caractérise donc par la modernité de ses centres de production, l’ouverture de son capital, une politique d'investissement soutenue et des capacités suffisantes pour répondre à la croissance du marché.

Les principaux acteurs du secteur

Le secteur cimentier marocain compte 5 entreprises, toutes adossées à des groupes internationaux, qui exploitent 11 usines d’une capacité de production annuelle de 11 M.T. Ces usines sont réparties sur les quatre coins du royaume : Agadir, Safi, Marrakech, Oujda, Fès, Bouskoura, Meknès, Tanger, Temara et Tétouan.

Les acteurs principaux du ciment marocain sont au nombre de cinq : Lafarge Maroc (groupe français Lafarge), Ciments du Maroc (groupe italien Italcementi), Holcim Maroc (groupe suisse Holcim), Asment Temara (groupe portugais Cimpor) et le dernier né, 100 % marocain, les Ciments de l’Atlas (CIMAT), propriété d’Anass Sefrioui et non de son groupe Addoha (le patron tient à la nuance). On est dans une situation d’oligopole et il n’existe pas un grand écart entre les acteurs dans le secteur. Ainsi, la concurrence est très forte.

Ces cinq firmes sont un peu au secteur cimentier marocain ce que sont les « sept soeurs » au secteur pétrolier mondial. Les 15 milliards Dhs générés annuellement en chiffre d’affaire par les 5 entreprises, équivalent le budget alloué par la Loi de finances au Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique pour ses dépenses en matériel et en investissement. C’est dire le poids économique des cimenteries.

« Seize millions de tonnes de ciment sont sorties en 2011 des fours des cimenteries marocaines. Autant que la production annuelle française, mais pour deux fois moins d’habitants.»

La production de ciment en chiffres

Comme toutes les industries lourdes, celle du ciment fait dans la quantité. Ce sont 16,1 millions de tonnes qui sont sorties en 2011 des fours des cimenteries marocaines, soit presque autant que la production annuelle française pour deux fois moins d’habitants. La consommation moyenne de ciment par marocain et par an, stagne depuis trois ans aux alentours de 460 kg, alors que la production ne cesse d’augmenter.

La répartition géographique de la consommation de ciment sur l’ensemble du territoire est disparate. Quatre régions sur 16 absorbent presque la moitié de la production nationale : Grand Casablanca (15 %), Tanger-Tétouan (11,6 %), Marrakech-Tensift- Haouz (11,4 %), Souss-Massa-Draa (9,6 %).

La superficie de ces 4 régions ne représente pourtant que 16 % du territoire national. Les quantités consommées sont dédiées à 80 % au logement, à 14 % aux travaux publics et à 6 % aux bâtiments non résidentiels.

Quand le secteur du logement se porte bien, celui du ciment affiche donc lui aussi une bonne santé.

Un financement lourd

Si l’on se réfère aux 5 milliards Dhs, coût d’installation des deux dernières cimenteries du Royaume (l’usine de Ben Hmed et celle de Beni Mellal, toutes deux appartenant à CIMAT), le calcul est vite fait. Actuellement, pour produire un million de tonnes de ciment au Maroc, il faut investir 1,56 milliards Dhs. Ce montant correspond au chiffre d’affaire des 2 unités sur une période de 3 ans d’activité. C’est dire la barrière financière d’entrée dans ce secteur, ce qui explique aussi sa relative concentration. Pour poser un premier pied, ou plutôt une première pierre, dans le cercle très fermé de l’industrie cimentière, il faut être un colosse, et un colosse aux pieds de béton.

Des implantations étudiées

Pour en revenir aux cinq frangines du secteur cimentier marocain, les implantations géographiques de leurs unités de production a été bien étudiée. Les installations couvrent la majorité du territoire. Elles sont présentes dans 11 régions sur 16. Toutefois, un certain ordre « naturel » de répartition est à relever.

Au vu de la cartographie de l’ensemble du dispositif industriel des cimenteries marocaines, il est clair que certaines sociétés (si pas toutes) ont leurs zones de prédilection. A une exception près, aucun cimentier n’empiète sur la région de l’autre.

Au total, les 12 usines appartenant aux 5 groupes sont réparties sur onze régions distinctes :

• Tanger-Tétouan, Meknès-Tafilalet et Grand Casablanca (pour Lafarge qui occupe le nord-ouest),

• Doukkala-Abda, Marrakech-Tensift et Souss-Massa-Draa (pour Ciment du Maroc qui a investi le Sud),

• Oriental, Fès-Boulemane et Chaouia-Ourdigha (pour Holcim qui s’est installé dans le nord-est),

• Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (pour Asment Temara).

• Seul Ciments de l’Atlas a fait exception en s’implantant dans la région de Chaouia-Ourdigha

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