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Rationalité limitée

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Par   •  2 Octobre 2013  •  Cours  •  735 Mots (3 Pages)  •  1 067 Vues

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L’organisation a longtemps été pensée comme un ensemble d’engrenages. Les ingénieurs du bureau des méthodes prescrivent le travail à travers des modes opératoires selon un « one best way » qui ne laisse rien au hasard. Il y a, pour chaque situation, une solution optimale mise en œuvre par les opérateurs sous le contrôle des managers, de véritables superviseurs.

Un premier niveau de complexification apparaît quand on prend acte qu’il n’est pas possible, raisonnable, voire souhaitable, de prescrire la réponse à chaque problème que l’on est susceptible de rencontrer dans toutes les situations possibles. L’organisation apparaît alors comme un gruyère rempli de trous. Des trous que Michel Crozier et Erhard Friedberg nomment zones d’incertitude.

La rationalité limitée

Dans ce gruyère, les acteurs agissent et prennent des décisions non plus selon une rationalité absolue (le « one best way » du bureau des méthodes), mais seulement limitée. Dans un contexte pour partie incertain, l’information est incomplète. Il n’est donc pas possible de prendre des décisions optimales, mais seulement satisfaites au regard des critères de choix des acteurs.

Cette notion de rationalité limitée, qui a valu un prix Nobel d’économie à Herbert Simon, ouvre des perspectives déterminantes pour le management. Au sein de l’organisation, l’accès à l’information dépend pour beaucoup du mode de division du travail retenu et, ce faisant, du rôle de chacun. Les rationalités sont limitées, mais pas toutes de la même manière. Et du coup, au sein d’une organisation, il n’y a pas une rationalité unique, mais plusieurs ! Là où il y avait une rationalité absolue, il y a des rationalités limitées dont on peut, par ailleurs, aisément constater qu’elles sont convergentes pour une partie, divergentes pour une autre.

Le rôle du manager ne consiste alors plus seulement à contrôler a posteriori que les comportements des subordonnés sont bien conformes à la rationalité absolue du bureau des méthodes. Le manager se substitue aux zones d’incertitude de l’organisation en prenant les décisions et en résolvant les problèmes dont les solutions ne figurent pas dans les modes opératoires. Dans sa prise de décision, il favorise la convergence des rationalités limitées à l’œuvre en arbitrant entre les différentes options envisageables.

La rationalité inférée

Un second niveau de complexité apparaît, entre autres, quand :

•l’incertitude est telle qu’il y a plus de trous que de fromage dans le gruyère ;

•la nécessité de poursuive simultanément plusieurs objectifs stratégiques pour partie contradictoires génère des paradoxes ;

•l’accélération des rythmes rend le changement continu.

Cela amène à changer radicalement de perspective dans la manière de penser l’organisation et, ce faisant, le management. En effet, l’organisation ne peut plus être appréhendée comme une réalité indépendante de ceux qui la vivent et la font au quotidien. Les acteurs ne font pas simplement que s’adapter en faisant face aux zones d’incertitude de l’organisation,

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