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Que Nous Apprend L'économie Sur La Figure De L'entrepreneur ?

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Par   •  28 Mars 2014  •  2 159 Mots (9 Pages)  •  880 Vues

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Introduction

L'entrepreneur se définit communément comme celui qui engage des capitaux et utilise une main-d'œuvre salariée en vue d'une production déterminée.

Ce terme est apparu en France à la fin du 17e siècle, mais il était alors utilisé pour désigner les fournisseurs aux armées. L'analyse de l'entrepreneur tel qu'on le connaît actuellement est plus tardive, car les économistes classiques ne distinguent pas les entrepreneurs comme des agents économiques spécifiques.

En effet, ils considèrent l'investissement et la production comme des processus plus ou moins automatiques, n'impliquant donc pas de risques particuliers, puisque pour eux toute offre trouve naturellement un débouché.

A partir de 1730, de nombreuses théories voient le jour, mais aucune définition de l’entrepreneur unanimement reconnue ne se démarque, car chaque économiste met l’accent sur une dimension particulière de l’entrepreneur.

En outre, le statut de l'entrepreneur a beaucoup évolué depuis ses premières analyses.

Ainsi, quelle place l'économie a-t-elle accordé à la figure de l'entrepreneur de son émergence à nos jours ?

Nous étudierons tout d'abord les premières figures de l'entrepreneur, avant de nous intéresser au passage du capitalisme entrepreneurial au capitalisme managérial. Enfin, nous verrons que l'entrepreneur connaît actuellement un certain renouveau grâce à de nouvelles possibilités qui s'offrent à lui.

I –La montée en puissance et les premières figures de l’entrepreneur

1) La théorie élitiste de l'entrepreneur

La tradition dite ''Cantillon - Knight - Schumpeter'' définit l'entrepreneur comme un preneur de risques capable de gérer l'incertitude et d'innover. Il est ambitieux et sait mettre à profit ses qualités pour toujours avancer.

* La figure du preneur de risque

Richard Cantillon est le 1er économiste qui étudie vraiment l'entrepreneur vers 1730 dans son Essai sur la nature du commerce en général. Il définit son profil, sa place sociale et sa fonction, et le place comme un acteur essentiel de la dynamique économique, qui s'engage sur le marché dans un univers d’incertitude.

Pour lui, l'entrepreneur est agent de direction de la production et du commerce dans l'entreprise, celui qui "est disposé à acheter à un prix certain et à vendre à un prix incertain". ll supporte seul les risques liés aux contraintes du marché et aux fluctuations des prix. Grâce à cette prise de risque, il se donne les moyens d’accéder à la richesse et à la mobilité sociale.

Par la suite, Frank Knight, en 1921, reprend la définition de Cantillon, mais en s’attachant à distinguer plus clairement risque et incertitude. Pour lui, le risque est une situation où les évènements futurs sont prévisibles, il est donc possible d'affecter à chaque éventualité une probabilité.

Au contraire, l'incertitude est une situation nouvelle où rien n'est prévisible, il n'est donc pas possible d'établir des probabilités. Cette distinction rappelle que le calcul économique ne sera jamais une science exacte, et l'entrepreneur est souvent amené à faire des choix dont il ne peut pas mesurer par avance toutes les conséquences.

* L’entrepreneur innovateur

Joseph Schumpeter met quant à lui l'accent sur la fonction d'innovation de l'entrepreneur, c'est-à-dire l'introduction de nouveaux procédés techniques, de nouveaux produits, de nouvelles matières premières et de nouvelles formes d'organisation industrielle. Il doit proposer de nouveaux marchés et des manières de rendre ses projets plus attractifs.

L'innovation est à l'origine de la dynamique de l'économie capitaliste, l'entrepreneur est donc un agent économique moteur qui doit faire preuve d'initiative et d'imagination.

Chez Schumpeter, la représentation de l'entrepreneur est empreinte d'une conception héroïque, puisqu'il se sacrifie pour son entreprise. Être entrepreneur est davantage qu'une profession, il doit être un leader et restructurer en permanence l'économie.

En cela, Schumpeter distingue deux aspects dans l’activité d’entreprise, ce qui est de la routine et relève du management et ce qui est exceptionnel et constitue la véritable fonction de l’entrepreneur.

Cette conception d'un être hors du commun disposant de grandes qualités n'est cependant pas partagée par tous les théoriciens.

2) La théorie du bon jugement

La tradition dite ''Say – Mises – Kirzner'' définit plutôt l’entrepreneur par la qualité de son jugement, qui doit lui permettre de bien anticiper l'avenir sur les marchés. Cette définition ne s'oppose pas à la précédente mais est plus générale et plus apte à intégrer toutes les fonctions de l’entrepreneur.

* Une posture qui serait accessible à tous

Jean-Baptiste Say soutient que la principale qualité de l’entrepreneur est donc son bon jugement.

Son raisonnement est complété par celui de Jean-Gustave Courcelle-Seneuil, qui explique que l'entrepreneur doit savoir saisir un échange mutuellement avantageux, et maîtriser l’art de combiner le plus utilement possible le capital et le travail.

La connaissance mobilisée par l’entrepreneur peut alors être connue de tous, il ne s'agit donc pas d'une figure exceptionnelle. Il est simplement un agent qui a perçu une opportunité que les autres n’avaient pas vue.

Cela laisse penser qu'il serait possible d’apprendre à avoir de bons jugements et à être un entrepreneur. Say et Courcelle-Seneuil ont ainsi été à l’origine de la création de formations en économie politique et des premières écoles de commerce, pour former le jugement des entrepreneurs et limiter leurs erreurs.

* La notion d’alertness

Au 20e siècle, les économistes Ludwig Von Mises et Israel Kirzner vont prolonger cette définition selon laquelle l’entrepreneur est celui qui a un coût d’œil plus efficace que les autres.

Kirzner établit ainsi le concept d'alertness, souvent traduit en français par le terme de vigilance.

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