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Peut-on parler d'une révolution industrielle?

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Par   •  31 Mai 2019  •  Dissertation  •  4 654 Mots (19 Pages)  •  515 Vues

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Peut-on parler d’une révolution numérique ?

DM de sciences sociales

        Le 20 février 2019 l’entreprise Samsung annonçait la commercialisation prochaine d’un smartphone à l’écran pliable. Ce nouveau produit est l’emblème d’une course à l’innovation engagée par les grandes entreprises des technologies numériques. Le smartphone en lui-même est devenu un emblème de la numérisation de nos sociétés ; outil véritablement indispensable pour communiquer, il était pourtant inexistant il y a quarante ans. Dès lors il apparaît clair que notre société a été soumise à des transformations majeures et incontournables liées à l’apparition du numérique. Mais, peut-on parler de révolution numérique ?

Interroger la notion de révolution numérique suppose donc d’étudier les conséquences de la numérisation sur nos sociétés ; c’est-à-dire le passage d’une gestion de l’information sous forme d’ondes, une gestion analogique, à une gestion de l’information sous formes de chiffres, sous forme bits. Cette révolution numérique concerne donc principalement les progrès considérables réalisés dans les domaines de la télécommunication et de la gestion de l’information mais également l’apparition fondamentale d’Internet. Par ailleurs l’idée d’une révolution numérique a été construit sur un parallèle avec les deux premières révolutions industrielles à l’origine de transformations économiques, avec l’apparition de nouvelles énergies mais également de nouvelles techniques de production, et sociales, avec une forte hausse du niveau de vie de la population et un changement important dans ses comportements, fondamentales ayant bouleversées sur un terme relativement court nos sociétés. Questionner cette révolution numérique, revient donc à questionner l’existence de ruptures importantes causées par l’apparition du numérique, si on la prend dans le sens d’une « 3ème révolution industrielle ». Il apparaît évident que l’apparition du numérique a changé nos sociétés ; dès lors il faut interroger la notion de révolution ; de quelle importance doivent-être ces ruptures ? En effet, la notion de révolution demeure confuse. Elle sous-entend néanmoins des transformations importantes et relativement rapides changeant en profondeur la société et affectant la majorité des acteurs. En somme, une interrogation émerge ; l’apparition de la technologie numérique est-elle à l’origine d’une véritable rupture aussi bien économique que sociale qui justifierait l’appellation « révolution numérique » ?

Il apparaît en premier lieu que le numérique peut être pris comme une révolution dans le sens de révolution créatrice puisqu’il est source de véritables ruptures sous forme de technologies, de phénomènes et de transformations nouveaux, jamais observées auparavant.  Par la suite, les innovations du numérique en recomposant, voir en supprimant le modèle précèdent peut-être pris comme une révolution, dans un sens plus destructeur. Cependant ces changements sont à nuancer dès lors qu’ils n’affectent pas tous les domaines économiques et sociaux de la même façon et à la même vitesse.

Il s’agit dans un premier temps, de montrer que le numérique est une révolution en lui-même par les innovations qu’il apporte. De fait il est créateur. Tout d’abord sur le plan économique il est à l’origine d’une économie nouvelle de l’information et de l’immédiateté ne correspondant pas toujours aux explications classiques du fonctionnement de l’économie. Dans un second temps, le numérique est également créateur de phénomènes culturels puisqu’il est source de nouveaux traits culturels mais également de contact entre les cultures.  En dernier lieu, l’apparition du numérique s’auto-entretient puisqu’elle a en son sein des instances de socialisation propres facilitant l’apprentissage des nouveaux traits culturels et permettant donc aux évolutions sociales et économiques d’être mieux et plus rapidement acceptées par les individus.

 L’apparition des technologies du numérique peut être prise comme une véritable révolution dans le domaine de l’économie, en cela qu’elles créent une nouvelle économie de l’information et de l’immédiateté. De fait, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NIC), accompagnant le numérique, sont à l’origine de bouleversements dans l’économie qui ne répond plus aux mêmes règles que précédemment. Ainsi, en premier lieu ces nouvelles technologies permettent au consommateur d’avoir un accès plus facile et plus rapide à l’information sur le marché, il existe même des sites se chargeant eux-mêmes de comparer les différentes offres disponibles. De même la multiplication des marchés biface, on peut citer Amazone ou Uber, rendue possible par l’apparition du numérique et d’internet facilitent l’accès à l’information et la rapidité de cet accès. Dès lors, l’apparition du numérique permet à l’économie mondiale de fortement se rapprocher de la situation de concurrence pure et parfaite théorisée par les néoclassiques. En effet, pour ceux-ci une situation où la concurrence est pure et parfaite nécessite une information parfaite et immédiate pour le demandeur, condition atteignable avec internet. Dès lors, le fonctionnement de l’économie se rapproche des modèles. Par la suite, outre les conséquences pour les autres marchés, les technologies du numérique forment en elle-même un véritable marché, en effet sont apparus des marchés des produits électroniques (ordinateurs, …) mais également des marchés numériques, sur lequel se vendent des services tels que la messagerie instantanée ou la navigation Web. Or on observe sur ces nouveaux marchés des dynamiques propres et nouvelles, inconnues dans l’économie pré-numérique. Ainsi, M.Chevallier dans l’Alternatives Economiques de décembre 2018, explique-t-il les « «effets de réseau : un mécanisme spécifique à l’univers numérique ». Ces marchés fonctionnent ainsi sur le modèle du Winner takes it all, dans le sens ou des monopoles se forment très rapidement puisque l’utilité d’un service s’accroit avec son utilisation. Ceci est bien un phénomène nouveau qui bouscule la vision habituelle du phénomène de concurrence puisqu’ici la concurrence se fait « pour le marché » et non « dans le marché ». Ceci explique d’ailleurs l’intérêt porté aux « Start-ups » numériques puisqu’elles sont susceptibles d’obtenir très rapidement un monopole et une taille considérable si elles arrivent à créer un nouveau marché. En somme, il est clair que les innovations du numérique sont créatrices de phénomènes économiques nouveaux et importants, véritablement en rupture avec le modèle économique précédant, justifiant l’usage du terme de « révolution numérique »

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