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Objet de la macroéconomie

Étude de cas : Objet de la macroéconomie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Janvier 2015  •  Étude de cas  •  6 106 Mots (25 Pages)  •  665 Vues

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INTRODUCTION GENERALE

Objet de la macroéconomie

L’objet de la macroéconomie est la compréhension de l’activité économique dans son

ensemble. Cette tâche est très complexe et semble impossible tellement les économies sont

complexes. C’est pourquoi les économistes ont réduit l’économie nationale à un certain

nombre de catégories économiques à propos desquelles ils posent un certain nombre

d’interrogations fondamentales telles que : (i) quelles sont les causes des fluctuations

économiques ? (ii) pourquoi le chômage ou l’inflation augmentent ? (iii) les politiques

économiques sont elles efficaces pour résoudre les problèmes ?....

Ces phénomènes peuvent être conjoncturels ou structurels. Dans ce dernier cas, ils relèvent de

la croissance économique, c'est-à-dire de la longue période. La macroéconomie traite donc

des phénomènes conjoncturels de courte période, avec un stock de capital donné. Les

questions principales abordées par cette discipline gravitent autour du niveau de production,

du chômage, de l’inflation ou enfin des équilibres extérieurs.

Et pour tenter de comprendre ces phénomènes, les économistes se donnent une représentation

simplifiée de la réalité, en recourant à la modélisation. Mais cette tâche est loin d’être aisée, la

représentation pertinente de la réalité n’est pas une évidence. Et la même réalité peut être

représentée de plusieurs manières selon l’objectif visé par l’étude et surtout selon les

hypothèses émises sur le système économique et sur son fonctionnement. Les hypothèses sont

fondamentales parce qu’elles fixent le cadre général de l’analyse, et les fondements des

comportements des variables.

En sciences économiques, la multiplicité des écoles de pensée s’explique en grande partie par

la multiplicité des hypothèses émises sur le fonctionnement de la sphère économique de la

société. Et c’est pourquoi ce cours s’efforce de proposer systématiquement deux approches

différentes des phénomènes étudiés : une approche classique (néoclassique) et une approche

keynésienne. Le clivage fondamental visé par ce cours se rapporte à la pertinence de

l’intervention publique dans la vie économique.

Cette dernière proposition annonce d’ailleurs l’objet de ce cours : qu’en est-il de l’efficacité

des politiques économique dans la résolution des problèmes des fluctuations de la production,

du chômage, de l’inflation ou des déséquilibres extérieurs ?

La réponse à cette interrogation suppose la construction de modèles économiques qui fera

l’objet de la deuxième partie de ce cours. Mais cette construction suppose que les éléments

essentiels qui composent ces modèles soient explicités et ceci nous préoccupera dans la

première partie de ce cours.

Ainsi se cours se déroulera comme suit :

• PARTIE I : LES FONCTIONS DE COMPORTEMENT ET LES MARCHES

o Le comportement de consommation

o Le comportement d’investissement

o Le marché de la monnaie

o Le marché du travail

• PARTIE II : LES MODELES MACROECONOMIQUES

o Un modèle de plein emploi : le modèle classique

o Un modèle de sous emploi : le modèle keynésien Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 6 -

PREMIERE PARTIE

LES FONCTIONS DE

COMPORTEMENT Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 7 -

CHAPITRE PREMIER

LE COMPORTEMENT DE CONSOMMATION

Si nous commençons ce cours de macroéconomie par l’analyse du comportement de

consommation, c’est parce que celle-ci revêt une importance capitale en analyse économique

en général et en macroéconomie en particulier.

En effet, la consommation est un acte fondateur de l’activité économique dans le sens où c’est

elle qui permet de satisfaire nos besoins (individuels et collectifs) et que ces derniers sont à

l’origine même de l’activité économique. Ce sont les besoins qui transforme l’être humain

passif en agent économique actif.

Par ailleurs, la consommation est en général la composante principale de la demande globale

et à ce titre elle est au cœur du débat sur l’efficacité des politiques macroéconomiques de

relance. Et c’est pourquoi son étude est un préalable à toute modélisation des politiques

économiques.

Ceci étant dit, nous définissons la consommation comme un acte de destruction d’un bien ou

d’un service. Cette consommation peut être finale ou intermédiaire.

La consommation intermédiaire se rapporte à un bien ou un service qui n’a pas encore achevé

son itinéraire dans le processus productif et qui est appelé à être transformé en un autre bien.

Elle correspond donc à une destruction créatrice. Mais la consommation finale est un acte de

simple « destruction » destiné à satisfaire un besoin humain.

Cette consommation peut être publique ou privée. Mais dans ce chapitre, nous nous

intéressons exclusivement à la consommation privée des ménages. La consommation publique

sera considérée comme exogène et intégrée dans les « dépenses publiques ».

Notre objectif est de passer en revue les analyses de la consommation globale des ménages en

vue de trouver les variables explicatives de cette évolution, c'est-à-dire de dégager ses

déterminants.

Le déterminant premier qui a été avancé par les économistes est le revenu. Mais ce concept

peut recouvrir diverses réalités : le revenu courant, le revenu relatif ou le revenu permanent.

• Keynes retient la notion du revenu courant. Mais d’autres auteurs introduisent certains

décalages :

o Duesembery introduit ce décalage au niveau du revenu avec l’hypothèse du

revenu relatif :

Ct = aYt + bYt-1

o Brown l’introduit au niveau de la consommation pour tenir compte des

habitudes :

o Ct = aYt + bCt-1 + C0.

Ces deux dernières propositions rejoignent celle de Keynes dans la mesure où elles se

réfèrent à des facteurs psychologiques.

• A l’opposé de la théorie keynésienne, nous trouvons la théorie du choix intertemporel

proposée par Fisher qui prend en compte le long terme et donc l’évolution de la richesse.

Cette théorie va donner naissance à plusieurs interprétations dont :

o Celle du revenu permanent de Friedman et

o Celle du cycle de vie de Modigliani.

Dans ce cours, nous limiterons nos investigations aux propositions de Keynes, Fisher,

Modigliani et Friedman. Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 8 -

SECTION I - L’HYPOTHESE DU REVENU COURANT : LA FONCTION DE

CONSOMMATION KEYNESIENNE

A) LES FONDEMENTS ET LES CARACTERISTIQUES DE L’HYPOTHESE DU

REVENU COURANT

Selon Keynes, la consommation des ménages s’explique essentiellement par le revenu

disponible courant (Yd), c'est-à-dire le revenu national brut net d’impôts et des charges

sociales : Yd = Y – T (où Y est le PIB ou le PNB1

, et T constitue les charges fiscales et parafiscales).

Le point de départ de la théorie keynésienne est une loi dite loi psychologique de Keynes qui

s’énonce comme suit : « la loi psychologique fondamentale sur laquelle nous pouvons nous

appuyer en toute sécurité, à la fois à priori en raison de notre connaissance de la nature

humaine et à posteriori en raison des renseignements détaillés de l’expérience, c’est qu’en

moyenne et la plupart du temps, les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure

que le revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du revenu »2

.

De cette proposition, nous retenons que, selon Keynes, la consommation est en relation

directe, mais non proportionnelle, avec le niveau du revenu disponible :

Ct = f(Ydt) avec 1

dY

dC 0

dt

t < < . (où Ct est la consommation des ménages de la période t).

Par ailleurs, Keynes remarque que même pour un revenu disponible nul, la consommation est

positive. Il existe un seuil minimum de consommation qui correspond au minimum vital et

qui sera appelé consommation incompressible. Cette remarque et la loi psychologique

permettent de formaliser la fonction de consommation keynésienne comme suit :

Ct = C0 + cYdt (où C0 est la consommation incompressible et « c » un paramètre positif inférieur à 1)

De cette relation, nous pouvons tirer un certain nombre de caractéristiques :

• La consommation des ménages comporte deux composantes : une composante autonome

(C0) et une composante induite (cYd).

• La propension marginale à consommer, qui mesure la variation de la consommation des

ménages conséquente à la variation du revenu disponible d’une unité, est constante et

comprise entre zéro et un : PmC =

dt

t

dY

dC

= c avec 0 < c < 1.

• La propension moyenne à consommer, qui mesure la consommation des ménages par unité

de revenu disponible, est décroissante et supérieure à la propension marginale à

consommer : c

Y

C

Y

C cY

Y

C PMC

dt

0

dt

0 dt

dt

t = +

+ = =

La PMC décroît de ∞ a c, c'est-à-dire que pour des revenus disponibles très élevés, la PMC

tend vers la PmC.

A partir de cette fonction de consommation, nous pouvons déduire celle de l’épargne. En

effet, la partie du revenu disponible qui n’est pas consommée sera épargnée, c'est-à-dire que

la fonction d’épargne est : St = Ydt – Ct = Ydt – C0 - cYdt = – C0 + (1-c)Ydt = – C0 + sYdt (où St est l’épargne des ménages et s = 1-c).

1

Dans ce cours, nous supposons que les transferts extérieurs nets sont nuls et de ce fait PIB = PNB.

2

J.M. Keynes, La Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936). Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 9 -

De cette relation, nous pouvons tirer un certain nombre de caractéristiques :

• L’épargne apparaît comme un résidu.

• La propension marginale à épargner, qui mesure la variation de l’épargne des ménages

conséquente à la variation du revenu disponible d’une unité, est constante et comprise

entre zéro et un : PmS =

dt

t

dY

dS

= s avec 0 < s < 1.

• La propension moyenne à épargner, qui mesure l’épargne des ménages par unité de

revenu disponible, est croissante et inférieure à la propension marginale à épargner :

s

Y

C

Y

C sY

Y

S PMS

dt

0

dt

0 dt

dt

t + − = − + = =

La PMS croît de -∞ a s, c'est-à-dire que pour des revenus disponibles très élevés, la PMS

tend vers la PmS.

• La somme des propensions marginales à consommer et à épargner est égale à un :

PmC + PmS = c + s = c + (1 – c) = 1

• La somme des propensions moyennes à consommer et à épargner est égale à un :

PMC + s c s c (1 c) 1

Y

C

c

Y

C PMS

dt

0

dt

0 + = + = + − = ⎟

⎛ − + + ⎟

⎛ =

Représentation graphique

C, S, Yd

S>0

C0

S< 0 S>0

0 Yd

S < 0 YdE

- C0

• L’épargne peut être négative ou positive selon le niveau du revenu disponible. Il y a donc

un niveau du revenu disponible pour lequel l’épargne est nulle, c’est le seuil d’épargne. Le

seuil d’épargne YdE est tel que Ct = Ydt ⇔ C0 + Yd = Yd ⇔ Yd(1-c) = C0 1 c

C

Y 0

dE +

⇔ =

Remarquons qu’au seuil d’épargne, la propension moyenne à consommer est égale à un et la

propension moyenne à épargner est nulle.

Yd

C

S Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 10 -

Remarque : Les fonctions de consommation et d’épargne définies ci-dessus suggèrent que la

somme des propensions marginales à consommer et à épargner est égale à un, mais ne

permettent pas de savoir laquelle est supérieure à l’autre. Toutefois, dans une économie

« viable », la PmC est nécessairement supérieure à la PmS. Le revenu est destiné

essentiellement à la consommation et non à l’épargne.

Exemple :

Yd 0 10 20 30 40 50 60 70 80

C 4 12 20 28 36 44 52 60 68

PMC ∞ 1,2 1 0 ,93 0,9 0,88 0,87 0,86 0,85

PmC - 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8

S -4 -2 0 2 4 6 8 10 12

PMS - ∞ - 0,2 0 0,07 0,1 0,12 0,13 0,14 0,15

PmS - 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

A partir de cet exemple, nous pouvons constater que :

- La PmC = 0,8 = une constante et la PmE = 0,2 = une constante.

- La PMC est décroissante de ∞ à 0,85.

- La PMS est croissante de - ∞ à 0,85.

- La PMC + PMS =1.

- Le seuil d’épargne est : YdE = 20

B) LES IMPLICATIONS ET LES LIMITES DE L’HYPOTHESE DU REVENU COURANT

a) Les implications

• Si nous considérons des ménages à revenus différents, nous observons une PMC de plus en

plus faible et une PMS de plus en plus élevée à mesure que le revenu disponible augmente.

• Pour un pays donné, la PMC doit diminuer au fur et à mesure que le niveau de vie de la

population s’élève.

• La comparaison entre pays doit faire ressortir une PMC plus faible et une PMS plus élevée

pour les pays les plus riches et inversement.

PMCP

MS

PmC

PmS

1

c

s

0

PMC

Pmc

PmS

PMS

Y Yd dECours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 11 -

Yd

C

• La consommation est la composante principale de la demande, et de ce fait elle constitue le

moteur de la croissance économique. Par conséquent, la baisse de la PMC ne manquerait

pas, à terme, de mener les économies qui s’enrichissent vers une stagnation séculaire.

b) Les limites

La théorie keynésienne de la consommation va être critiquée sur plusieurs flancs.

• La première critique est d’ordre empirique. Nombreux sont les travaux empiriques qui

remettent en cause l’hypothèse de Keynes. Mais les travaux les plus significatifs sont ceux

menés par Kuznets sur l’économie américaine. Ce dernier livre des résultats contrastés : la

thèse de Keynes n’est confirmée qu’à court terme où on observe effectivement une baisse

du taux de consommation. Mais les tests empiriques relatifs à des séries historiques

révèlent, au contraire, une stabilité du taux de consommation et du taux d’épargne. Par

ailleurs, l’histoire concrète n’a pas confirmé la stagnation séculaire qui devrait survenir si

l’hypothèse keynésienne était suffisamment robuste.

• La fonction de consommation keynésienne ne tient pas compte de la répartition du revenu.

En effet, si nous considérons deux catégories de ménages ayant des fonctions de

consommation différentes : les riches avec une PmC faible, et les pauvres avec une PmC

élevée. Et étant donnée que la fonction de consommation globale est une agrégation des

fonctions de consommation des différentes catégories sociales, alors toute variation au

niveau de la répartition des revenus entre riches et pauvres se traduit immanquablement par

une modification de la fonction de consommation et donc de la consommation elle-même.

• L’hypothèse du revenu courant ne peut rendre compte du comportement de consommation

des ménages dont les revenus subissent des variations aléatoires importantes tels que les

exploitants agricoles soumis aux aléas climatiques ou certaines activités soumises à des

variations saisonnières importantes. En effet, ces catégories de ménages procèdent souvent

à un lissage de leurs revenus en épargnant durant les années « grasses » et en désépargnant

durant les années « maigres » comme dans le graphique suivant :

• La théorie keynésienne donne une explication statique du comportement des ménages dans

la mesure où elle ne rend pas compte de l’arbitrage entre la consommation présente et la

consommation future et donne à l’épargne un statut de simple résidu. Par ailleurs, il n’ya

aucun fondement microéconomique à la formulation macroéconomique du comportement

de consommation.

L’ensemble de ces limites rend nécessaire la reformulation de la théorie de la consommation.

La contribution de Fisher semble l’alternative la plus exhaustive et celle qui a donné

naissance à plusieurs interprétations alternatives. Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 12 -

SECTION II – LA THEORIE DU CHOIX INTERTEMPOREL DE FISHER

Cette approche a été présentée par Irving Fisher3

en 1930 dans le but de donner un fondement

microéconomique à la fonction de consommation macroéconomique.

D’inspiration néoclassique, cette théorie suppose des agents rationnels qui agissent dans un

environnement de concurrence parfaite. Ces agents raisonnent en terme réel et adoptent un

comportement calculateur de maximisation de la fonction objectif sous contrainte.

L’hypothèse de base de cette théorie est que la finalité de la consommation des ménages est la

maximisation de l’utilité. Mais il ne s’agit pas de maximiser l’utilité pour une période donnée,

mais plutôt pour toute la durée de vie. Autrement dit, un ménage serait prêt à sacrifier une

certaine quantité de consommation au présent en vue d’avoir une quantité plus élevée au futur

et inversement.

Si l’espérance de vie d’un ménage représentatif est de n années, ses revenus disponibles réels

annuels anticipés sont : Y1, Y2, Y3, …,Yn, et ses consommations réelles annuelles sont : C1,

C2, C3, ……,Cn, alors son plan de consommation intertemporel est celui qui maximise son

utilité sous contrainte de richesse.

A) LE PLAN DE CONSOMMATION INTERTEMPOREL

Pour simplifier notre raisonnement, nous supposons un ménage représentatif :

- dont l’espérance de vie est de deux périodes : le présent (période1) et le futur (période 2),

- qui n’a pas de richesse initiale et qui ne lègue rien à ses héritiers4

.

Supposons que ce ménage a une préférence pour le présent (ρ) c'est-à-dire qu’entre une unité

de consommation au présent et la même unité au futur, il préfère consommer au présent.

Le taux d’intérêt réel (r)

5

est la récompense de la renonciation au présent, c'est-à-dire la

récompense de l’abstinence. Autrement dit, ce ménage obtiendrait (1 + r) unités de

consommation au futur s’il accepte de renoncer à une unité de consommation au présent.

Ce ménage peut donc, à chaque période, avoir une consommation inférieure à son revenu

courant et épargner le reste ou avoir une consommation supérieure à son revenu courant et

emprunter la différence.

Sous ces hypothèses, l’objet de cette section est d’expliquer les mécanismes d’élaboration du

plan de consommation intertemporel.

a) La notion de richesse

Nous désignons par richesse d’un ménage (W), la somme de ses revenus disponibles réels

actualisés. L’équation de richesse :

1 r

Y

W Y 2

1 + = +

b) La contrainte budgétaire

Par contrainte budgétaire d’un ménage, nous désignons l’égalité entre ses ressources et leur

emploi. Il s’agit, ici, de l’égalité entre la somme de ses revenus disponibles réels actualisés et

la somme de ses consommations annuelles réelles actualisées.

3

I. Fisher, The theory of interest, 1930.

4

Le raisonnement que nous allons mener et les résultats que nous allons obtenir seront les mêmes avec n

périodes ou en supposant l’existence de richesse initiale et de legs.

5

Le taux d’intérêt créditeur est égal au taux d’intérêt débiteur. Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 13 -

C2

(1+r)W

W C1

C2

C1

U1

U2

U3

2 1

1

2 2

1

2

1

C (1 r)W (1 r)C

W C

1 r

C W

1 r

Y

Y

1 r

C C

= + − +

= − ⇔

+ = ⇔

+ = +

+

+

Cette dernière relation est l’équation de la contrainte budgétaire ou de richesse. Nous

remarquons que c’est une droite décroissante de pente – (1+r).

c) La fonction d’utilité

L’objectif du ménage représentatif est de maximiser sa fonction d’utilité inter temporelle :

U = U( C1 , C2)

Cette fonction peut être représentée, dans un espace à trois dimensions, par une colline

d’utilité ou, dans un plan, par une carte d’indifférence qui représente l’ensemble des courbes

d’indifférence.

Une courbe d’indifférence intemporelle est le lieu géométrique de toutes les combinaisons de

consommation (C1 , C2) qui donnent le même niveau d’utilité.

d) L’optimum

Maximiser la fonction d’utilité sous la contrainte de richesse revient à maximiser l’équation

de Lagrange suivante : ( ) ⎟

⎞ ⎜

+

ℑ = + λ − − 1 r

C U C ,C W C 2

1 2 1 .

ℑ est maximum lorsque : Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 14 -

C2

C1

C2*

Y2

C1* Y1

Agent créditeur

C2

C1

Y2

C2*

Y1 C1*

Agent débiteur

( )

( )

( )

1 r

C

C

(2)

(1)

3

1 r

C W C

2

C 1 r

U

1

C

U

0

1 r

C W C

0

C 1 r

U

C

0

C

U

C

2

1

2

1

2

1

2

1

2 2

1 1

= +

∂ℑ

∂ℑ

=

+ = −

+

λ = ∂

= λ

= + = − − ∂λ

∂ℑ

= +

λ − ∂

∂ = ∂

∂ℑ

− λ = ∂

∂ = ∂

∂ℑ

TMSI

dC

dC

UmC

UmC

C

C Or

1

2

2

1

2

1 = − = =

∂ℑ

∂ℑ

Le TMSI (le taux marginal de substitution inter temporel) mesure la quantité de

consommation future que le ménage serait prêt de céder pour avoir une unité supplémentaire

de consommation présente et garder le niveau d’utilité constant. C’est le taux d’échange

subjectif entre la consommation future et la consommation présente.

(1+r) mesure la valeur future d’une unité de consommation présente. C’est le taux d’échange

objectif entre la consommation future et la consommation présente. Autrement dit, l’optimum

est tel que le taux d’échange objectif est égal au taux d’échange subjectif :

TMSI = 1+ r et

1 r

C W C 2

1 + = +

Cet équilibre implique quelques suggestions et remarques :

• Contrairement à l’hypothèse de Keynes, la consommation des ménages ne dépend pas

uniquement du revenu disponible, elle dépend également du taux d’intérêt.

• Cet équilibre peut déboucher sur deux catégories de ménages :

o un ménage créditeur caractérisé par une épargne positive, c'est-à-dire par une

consommation présente inférieure au revenu présent : C1* < Y1 ⇔ S > 0.

o un ménage débiteur caractérisé par une épargne négative, c'est-à-dire par une

consommation présente supérieure au revenu présent : C1* > Y1 ⇔ S < 0.

• Comme le ménage considéré ne lègue rien à ses héritiers, sa richesse doit être épuisée à la

fin de la deuxième période, c'est-à-dire qu’il ne doit avoir à la fin de sa vie ni une épargne,

ni des dettes. Autrement dit son épargne à la deuxième période est égale à moins son

épargne de la première période. Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 15 -

C2

C1

C2*’

C2*

C1* C1*’

U’

U

B) DEPLACEMENT DE L’EQUILIBRE

Nous avons montré ci-dessus que la consommation dépend du revenu disponible et du taux

d’intérêt, mais nous n’avons pas précisé la nature de la relation (croissante ou décroissante).

Pour ce faire, nous devons analyser les conséquences des variations du revenu disponible et

du taux d’intérêt, lesquelles variations se traduisent par un déplacement de l’équilibre.

a) variation des revenus disponibles et déplacement de l’équilibre

Toute variation des revenus disponibles (r restant constant) se traduit par une variation dans le

même sens de la richesse. La droite budgétaire va subir un déplacement parallèle, puisque la

pente [– (1+r)] ne varie pas, et par conséquent les consommations présentes et futures ainsi

que l’épargne vont aussi varier dans le même sens :

ΔY1 > 0 et/ou ΔY2 > 0 ⇒ ΔW > 0 ⇒ ΔC1 > 0 et ΔC2 > 0 et ΔS > 0

ΔY1 < 0 et/ou ΔY2 < 0 ⇒ ΔW < 0 ⇒ ΔC1 < 0 et ΔC2 < 0 et ΔS < 0

b) variation du taux d’intérêt et déplacement de l’équilibre

Toute variation du taux d’intérêt réel (Y1 et Y2 restant constants) implique un déplacement

non parallèle de la droite budgétaire et par la même un déplacement de l’équilibre. Ce

déplacement de l’équilibre résulte d’un double effet : un effet substitution et un effet richesse.

• L’effet richesse résulte du fait que le ménage va se sentir plus riche ou plus pauvre selon

le sens de variation du taux d’intérêt et selon que l’agent soit débiteur ou créditeur : une

augmentation du taux d’intérêt enrichit l’agent créditeur et appauvrit l’agent débiteur et

inversement. Et tout enrichissement (appauvrissement) implique une augmentation (une

baisse) de C1 et de C2.

• L’autre effet de la variation du taux d’intérêt est la modification de la récompense de la

renonciation au présent, c’est à dire du prix de C1 en terme de C2. Ceci se traduit par un

effet de substitution qui est le mêmes quelle que soit la situation de l’agent : une

augmentation du taux d’intérêt incite à l’épargne et a donc un effet négatif sur la

consommation présente et positif sur la consommation future, et inversement.

• Les effets conjugués (effet global) sont donc relativement complexes sur les

consommations présentes et futures et sur l’épargne. Ils dépendent du sens de variation du

taux d’intérêt et de la situation de l’agent. Toutefois, les tenants de ce modèle font

l’hypothèse que lorsque l’effet revenu et l’effet substitution ne vont pas dans le même

sens, c’est ce dernier qui l’emporte de sorte que, par exemple, si l’effet revenu est positif

et l’effet substitution est négatif, l’effet global sera négatif. Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 16 -

C2

C1

C2*

Y2

Equilibre initial : Point A

Equilibre final : Point C

Point intermédiaire : Point B

Effet substitution : de A à B

Effet revenu : de B à C

Effet global : de A à C

U

A

B

C

C2*’

C1*’ C1* Y1

U’

Le tableau suivant récapitule les conséquences des variations du taux d’intérêt réel selon la

situation de l’agent.

Δ r > 0 Δ r < 0

Agent Créditeur Agent Débiteur Agent Créditeur Agent Débiteur

ES ER EG ES ER EG ES ER EG ES ER EG

Δ C1 - + - - - - + - + + + +

Δ C2 + + + + - + - - - - + -

Δ S + - + + + + - + - - - -

Remarque : Pour représenter graphiquement l’effet substitution, il faut créer un point

intermédiaire en traçant une droite parallèle à la nouvelle droite budgétaire, tangente à la

courbe d’indifférence initiale. Le graphique suivant illustre le cas d’une augmentation du taux

d’intérêt pour un agent créditeur.

Δ r > 0 (Agent créditeur)

c) Conclusion

Si nous supposons que l’effet substitution l’emporte sur l’effet revenu, nous pouvons conclure

que l’approche de Fisher établit une relation croissante entre la consommation présente et la

richesse (la richesse elle-même est fonction croissante des revenus) et décroissante entre la

consommation présente et le taux d’intérêt réel.

( )

0

r

C 0 et

Y

C

avec

C f Y,r

<

>

=Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 17 -

SECTION III – L’HYPOTHESE DU CYCLE DE VIE DE MODIGLIANI

Dans les années 1950, Franco Modigliani va se référer aux conclusions du modèle de Fisher

de la consommation pour tenter de résoudre l’énigme de la consommation et expliquer la

contradiction entre la théorie keynésienne et les faits observés.

Comme nous l’avons vu, le modèle de Fisher suppose que la consommation d’une période

dépend des revenus de toutes les périodes. L’hypothèse que va poser Modigliani est que le

revenu est cyclique, qu’il est variable le long de la vie et que les ménages vont transférer une

partie de leurs revenus des années « grasses » vers la consommation des années « maigres ».

L’objectif de ces transferts de revenus est d’avoir une structure de consommation relativement

stable durant toute la vie.

La principale raison à l’origine des fluctuations des revenus est l’existence d’une période

d’activité où les revenus sont relativement élevés, et d’une période d’inactivité (la retraite) où

les revenus sont relativement faibles, voir nuls. Le rôle de l’épargne, dans ce cas, est de

répondre au désir des ménages de ne pas voir leur consommation baisser substantiellement

durant la période de retraite. Cette incitation à épargner va avoir des implications sur la

fonction de consommation.

Pour illustrer la contribution de Modigliani, nous supposons un ménage qui dispose d’une

richesse initiale égale à Wo. Ce ménage s’attend à vivre encore n années dont e années

d’activité et (n - e) années de retraite. Il perçoit, durant la période d’activité, un revenu annuel

constant égal à Y. Il ne lègue rien à ses héritiers.

Question : quel niveau de consommation doit-il avoir pour être en mesure de « lisser » sa

consommation durant toute la durée de vie ?

Pour simplifier le raisonnement, nous supposons que le taux d’intérêt est nul6

.

Les ressources de ce ménages s’élèvent à : Wo + e Y

Sa consommation annuelle sera donc : Y

n

e

n

W

n

W eY C 0 0 = +

+ =

Exemple : pour n = 40 et e = 20, la fonction de consommation est : C = 0,025 W0 + 0,5 Y.

Cette dernière relation indique que la consommation dépend de la richesse et du revenu.

Toute unité supplémentaire de richesse implique une augmentation de la consommation de

0,025 unité, et toute augmentation du revenu se traduit par une augmentation de la

consommation de 0,5 unité.

Si tous les ménages adoptent un comportement similaire, la fonction de consommation

agrégée sera : C = α W + β Y

Où : α = propension marginale à consommer une partie de la richesse

β = propension marginale à consommer une partie du revenu

6 Cette hypothèse ne modifie en rien les résultats du modèle. Nous aboutirons aux mêmes résultats si le taux

d’intérêt était positif. Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 18 -

A priori, nous pouvons supposer que la richesse est constante à court terme. Elle ne varie qu’à

long terme suite à l’accumulation de l’épargne.

Au niveau individuel, la richesse augmente, puis baisse. Mais pour l’ensemble des ménages,

c'est-à-dire au niveau macroéconomique, la richesse suit un trend ascendant. Ainsi :

• à court α W = α W0 (une constante) et la fonction de consommation est :

C = α W0 + β Y. Cette fonction de consommation est similaire à celle de Keynes où

α W0 est la consommation autonome et β Y la consommation induite.

Et la PMC = + β α

Y

W0 décroissante par rapport au revenu.

• Mais, à long terme, au fur et à mesure que la richesse augmente, la fonction de

consommation va se déplacer vers le haut. L’accroissement du revenu va être

compensée par l’accroissement de la richesse de sorte que la propension moyenne à

consommer va rester constante.

En effet, PMC = + β

α

Y

W

Et comme W et Y vont augmenter en parallèle, rien ne prédispose la PMC à baisser.

Ainsi, la contribution de Modigliani a établi que la consommation des ménages dépend en

partie du revenu courant, mais elle dépend aussi de la richesse. Cette contribution a permis de

résoudre la contradiction entre la théorie de la consommation et l’histoire concrète.

Y

W

C

e n t

Epargne

Désépargne

C

αW2

αW1

αW0

Y Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 19 -

SECTION IV – L’HYPOTHESE DU REVENU PERMANENT DE M. FRIEDMAN

Comme Modigliani et d’autres auteurs, Friedman va fonder son hypothèse sur celle de Fisher

et va élaborer un plan de consommation qui dépasse de loin la période courante. Il va avancer

les notions de revenu permanent et de consommation permanente.

La théorie du choix inter temporel montre que la richesse et le taux d’intérêt sont des

variables explicatives de la consommation. Et comme les revenus futurs ne sont pas

observables directement mais anticipés, la richesse elle-même est une notion qui sera, selon

l’approche du revenu permanent, anticipée.

A) LA NOTION DE REVENU PERMANENT :

Le revenu permanent est défini comme « la somme qu’un consommateur peut consommer en

maintenant constante la valeur de son capital ».

Vu sous l’angle des avoirs d’un ménage, le revenu permanent sera considéré comme le reflet

des revenus annuels stables sur une longue période dont la valeur présente actualisée est égale

à la richesse de ce ménage. Quand un ménage épargne, il ajoute à sa richesse et accroît donc

son revenu permanent. C’est pourquoi, nous pouvons dire que ce concept est intimement lié

au concept de richesse (W).

Si la richesse s’écrit : n 1

2 3 n

1 (1 r)

Y ... (1 r)²

Y

1 r

Y

W Y − +

+ +

+

+

+ = +

Le revenu permanent serait ce revenu constant à long terme tel que :

+

+ +

+

+

+ = +

+

+ +

+

+

+ = + − n−1

P

n 1

P P P

P

(1 r)

1 ... (1 r)²

1

1 r

1 Y 1

(1 r)

Y ... (1 r)²

Y

1 r

Y W Y

C’est une suite géométrique de premier terme 1 et de raison 1 r

1

+

⎞ ⎜

+

⎟ ⇒ = ⎠

⎞ ⎜

⎛ + =

⎞ ⎜

+ −

⎞ ⎜

+ −

= 1 r

r Y W

r

1 r Y

1 r

1 1

1 r

1 1

W Y P P

n

P

Mais cette définition théorique du revenu permanent ne permet pas de l’évaluer d’une manière

empirique étant donné l’indétermination des revenus futurs et du taux d’intérêt futur. C’est

pourquoi Friedman a proposé, pour surmonter cette difficulté, une définition empirique qui se

base sur les revenus observés au présent et durant les périodes passées.

L’hypothèse de base est que les revenus courants subissent, d’année en année, des chocs

temporaires aléatoires. Le revenu courant est donc formé par deux composantes : une

composante permanente et une composante transitoire :

T

t

P Yt = Yt + Y (avec Yt : le revenu courant, P Yt : le revenu permanent et T Yt : le revenu transitoire)

Le revenu permanent est la composante du revenu que les ménages s’attendent à conserver à

l’avenir. Il représente donc la partie stable du revenu. Le revenu transitoire est la composante

du revenu dont les agents ne prévoient pas le maintien à l’avenir. Il représente la différence à

court terme entre le revenu courant et le revenu permanent à long terme. Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 20 -

Si le revenu permanent est le revenu moyen, le revenu transitoire apparaît comme l’écart

aléatoire par rapport à cette moyenne. Cet écart peut être positif ou négatif selon que le

revenu courant est supérieur ou inférieur au revenu permanent. Ce dernier est une notion

continuellement ajustée dans le temps en fonction de l’évolution des revenus courants des

ménages. Il peut être estimé à partir d’un processus d’anticipations adaptatives où le revenu

permanent d’une période serait égal au revenu permanent de la période précédente qui sera

ajusté à la hausse ou à la baisse selon que le revenu transitoire est positif ou négatif.

Supposons un coefficient d’ajustement λ (0 < λ < 1). Tout écart entre le revenu courant Yt et

le revenu permanent de la période précédente ( P Yt−1 ) sera ajouté ou retranché à l’évaluation du

revenu permanent dans une proportion égale à λ, c'est-à-dire que si nous considérons que P Yt − Yt−1 est le revenu transitoire, alors le revenu permanent sera :

( ) ( )

() () () [ ]

() () () ()

Y () ( ) 1 Y avec n l'espérance de vie

Y Y 1 Y 1 Y 1 Y .... 1 Y

où Y Y 1 Y Y 1 Y 1 Y

Y Y Y Y Y Y Y Y 1 Y

t i

i

n

i 0

P

t

t n

n

t 3

3

t 2

2

t t 1

P

t

P

t 1 t 2 t 3

P

t 1 t 2

P

t 1

P

t t 1

P

t t 1

P

t 1

P

t t 1

P

t 1

P

t

=

− − − −

− − − − − −

− − − − −

= λ∑ − λ

⇒ = λ + λ − λ + λ − λ + λ − λ + + λ − λ

= λ + − λ = λ + − λ λ + − λ

= + λ − = + λ − λ = λ + − λ

Le revenu permanent est donc la moyenne pondérée des revenus courants des périodes

précédentes. Les coefficients de pondération sont de plus en plus faibles au fur et à mesure

que l’on remonte dans le passé.

B) LA FONCTION DE CONSOMMATION

L’idée de base de la théorie du revenu permanent est que les ménages orientent leur

consommation permanente en fonction de la partie permanente de leur revenu et adoptent un

autre comportement face à leur revenu transitoire. Quand les revenus courants augmentent ou

baissent temporairement, les ménages ne bouleversent pas complètement leurs habitudes de

consommation. S’il s’agit d’une baisse temporaire, ils puisent dans leur épargne accumulée

pour financer leurs dépenses normales de consommation ; s’il s’agit d’une augmentation

temporaire, ils consacrent à l’épargne une proportion plus élevée de leur revenu que

d’habitude.

L’idée maîtresse derrière la théorie du revenu permanent est que la consommation courante

est une proportion du revenu disponible courant, mais cette proportion est plus importante

pour la partie du revenu qui est permanente et plus faible pour celle qui est transitoire. Les

ménages épargnent une plus grande proportion de leur revenu transitoire que celle relative à

leur revenu permanent. Si leurs revenus transitoires deviennent négatifs, ils puisent dans leurs

épargnes pour maintenir leurs niveaux de vie.

L’une des conséquences de la distinction entre le revenu permanent et le revenu transitoire est

la variation de la PMC et de la PmC à court terme par rapport à leurs valeurs de long terme au

cours du cycle économique7

. En effet, en période d’expansion économique, les ménages

réalisent des revenus transitoires positifs et importants, ce qui les incite à l’épargne ; leur

richesse va donc augmenter. Ils ont un comportement inverse en cas de récession et de

revenus transitoires négatifs.

7

Un cycle économique est une fluctuation récurrente de la production et de l’emploi comprenant une oscillation

à la hausse et une oscillation à la baisse par rapport à une tendance. Cours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 21 -

Deux forces contraires agissent ainsi sur la PMC. La première tend à favoriser une baisse du

ratio

Y

C à court terme en période d’expansion et une hausse en période de ralentissement.

Cela est dû au fait que la consommation est relativement stable dans le temps, mais les

revenus le sont moins. Mais ces tendances sont contrecarrées par la tendance des ménages à

épargner une forte proportion des revenus transitoires. La conséquence de ces mécanismes est

que la fonction de consommation n’est stable qu’à long terme. A court terme cette fonction

est instable.

Si nous désignons par P Ct la consommation permanente de long terme, on peut écrire la

fonction de consommation permanente de long terme comme suit : P

t

P Ct = k Y

où k est la propension marginale à consommer le revenu permanent anticipé.

Ce coefficient est, selon Friedman, proche de l’unité, mais il peut varier d’un pays à l’autre et

d’une catégorie de ménages à l’autre. Dans ses études empiriques, l’auteur trouve une valeur

égale à 0,88 pour les Etats-Unis.

Et comme ( ) P

t t 1

P

t 1

P Yt = Y − + λ Y − Y − , nous pouvons déduire la fonction de consommation à

court terme des revenus transitoires : [ ( )] ( ) P

t t 1

P

t 1

P

t t 1

P

t 1

P Ct = k Y − + λ Y − Y − = kY − + kλ Y − Y −

Pour (k = 0,9) et (λ = 0,25) : la propension marginale à consommer le revenu permanent est

égale à 0,9 et la propension marginale à consommer le revenu transitoire est égale à 0,225.

Ceci veut dire que l’épargne normale représente 0,1 du revenu permanent et l’épargne

spéciale représente 0,775 du revenu transitoire.

La dernière équation peut être exprimée différemment de manière à établir une relation entre

la consommation permanente ( P Ct ) et le revenu disponible courant (Yt) :

( ) t

P

t 1

P Ct = k 1 − λ Y − + kλY .

Y

C

YP

CP

Y

Epargne

Spéciale Désépargne

spéciale Epargne

normale

tCours de Macroéconomie KHEMAKHEM Jamel - 22 -

Les conclusions de la théorie du revenu permanent de Friedman sont très semblables à celles

de la théorie de la consommation en escalier de Duesenberry qui explique la variabilité de la

PMC à court terme et sa stabilité à long terme par le fait que les ménages deviennent habitués

à un certain niveau de vie et résistent à tout changement brusque de ce dernier.

Par ailleurs, il est également possible d’établir une relation de proximité entre les conclusions

de Friedman et celles de Brown. En effet :

[ ( ) ( ) ( ) () ]

[ ] () () () ()

[ ] () () () ()

() () () () () () [ ]

( )

( ) P

t t 1

P

t

t

P

t 1

P

t

t n

n

t 4

4

t 3

3

t 2

2

t 1

P

t 1

t n

n 1

t 4

3

t 3

2

t 1 t 2

P

t 1

t n

n

t 3

3

t 2

2

t t 1

P

t

t n

n

t 3

3

t 2

2

t t 1

P

t

P

t

C kY 1 C

C 1 C kY

1 C k 1 Y 1 Y 1 Y 1 Y .... 1 Y

C k Y 1 Y 1 Y 1 Y .... 1 Y

C k Y 1 Y 1 Y 1 Y .... 1 Y

C kY k Y 1 Y 1 Y 1 Y .... 1 Y

− − − − − −

− − − − −

− − − −

− − − −

⇔ = λ + − λ

⇒ − − λ = λ

− λ = λ − λ + − λ + − λ + − λ + + − λ

= λ + − λ + − λ + − λ + + − λ

= λ + − λ + − λ + − λ + + − λ

= = λ + λ − λ + λ − λ + λ − λ + + λ − λ

Cette dernière relation ressemble fortement à la relation établie par Brown :

Ct = cY + αCt-1 + β.

...

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