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Modernité et développement

Dissertation : Modernité et développement. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2018  •  Dissertation  •  1 918 Mots (8 Pages)  •  653 Vues

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Matière : Sociologie du développement

Apportez vos réflexions pour justifier comment les différents auteurs et penseurs avaient interprété différemment les réalités du développement véhiculées, leurs enjeux et les règles du jeu jusqu’à pouvoir affirmer que « la modernité ne produit pas toujours le développement ».

Le « développement » est un concept-valise à sens polysémique dont la définition diffère selon les auteurs. Tout d’abord, un concept-valise étant donné que l’on peut parler de développement humain, développement économique, développement durable, etc. : diverses disciplines peuvent être axées dans ce domaine. Ensuite, sa définition diffère parce qu’il n’existe pas encore de définition universelle du concept et aussi du fait que les auteurs ont chacun une approche différente sur le sujet.

Le concept de « développement » est bien souvent associé à celui de la modernité ; plus précisément celui de la croissance économique. Et qui dit croissance économique dit bien souvent comptabilisation de la richesse via le Produit Intérieur Brut, soit le PIB. En d’autres termes, le citoyen lambda a tendance à mettre les notions de « développement » et de « croissance » dans une même linéarité : la croissance engendrerait donc forcément le développement.

Or, les différents auteurs et penseurs ont établi des théories pour enfin affirmer que la modernité n’aboutit pas toujours au développement. Affirmé autrement, l’accumulation de richesse ne conduit pas obligatoirement à une amélioration des conditions de vie dans une société donnée.

Mais dans ce cas, dans quelle mesure peut-on affirmer que « la modernité ne produit pas toujours le développement » ? Pourquoi affirme-t-on cela? Quels sont les enjeux du développement ?

Si la modernité et le développement sont des notions connexes, elles sont toutefois différentes (I). La modernité étant une conception essentiellement ethnocentriste, elle n’engendre pas forcément le développement (II).

Comme nous l’avons affirmé précédemment, la définition du développement diffère selon les auteurs et les penseurs. Afin de cerner ce qu’est réellement le « développement », nous allons nous focaliser sur les définitions données par certains d’entre eux dont François Perroux, Walt Whitman Rostow et Gilbert Rist.

  1. La relation entre modernité et développement
  1. Le développement, une notion complexe

Dans les années 50, le développement était associé au concept de « développement économique », dans la mesure où le développement désignait la richesse créée par un pays pendant une période donnée.

Les économistes, comme Rostow par exemple, associaient le développement à la pure et simple croissance économique. C’est pourquoi la principale idée de son ouvrage The stages of economics growth indique que le stade final de la transformation d’une société de tradition en société moderne est la société de consommation de masse, c’est-à-dire une société ayant une économie très développée, basée sur le secteur du service. Sa théorie est ici empreinte d’un aspect économique qui sous-entend que le développement ne peut être acquis que d’une manière quantitative, à savoir de par l’accumulation de la richesse.

Or, pour François Perroux, le développement est « l’ensemble des transformations des cultures économiques et sociales, institutionnelles et démographiques qui accompagnent la croissance, la rendent durable et améliore les conditions de vie de la population »[1]. 

L’approche de François Perroux ne se cantonne pas à une vision économique, contrairement à celui de Rostow. Au contraire, il affirme que le développement ne peut se faire uniquement par l’économie ; il faut, de ce fait, prendre en compte les réalités socio-culturelles. Une politique de développement entreprise au Japon ne pourrait pas convenir aux réalités états-uniennes par exemple, à cause de la différence de culture, de valeurs, de société et d’institutions. En d’autres termes, il faut prendre en compte les variables culturelles inhérentes à toute société.

Toutefois, selon Perroux, le développement est une condition de la croissance. Affirmé autrement, sans le développement, il n’y aurait pas de croissance. La croissance serait alors une conséquence du développement ; mais également, une exigence afin que celle-ci perdure : la croissance, c’est-à-dire l’enrichissement conduirait à une amélioration des conditions de vie de la population.

Gilbert Rist, quant à lui, appréhende le développement comme « l’ensemble des pratiques contradictoires qui, pour assurer la reproduction sociale, obligent à transformer et à détruire le milieu naturel et les rapports sociaux en vue d’une production croissante de marchandises destinées, à travers l’échange, à la demande solvable ». Rist reconnait ici que la finalité du développement n’est autre que la croissance économique. Néanmoins, pour atteindre cette croissance, il faut assurer la reproduction sociale. L’auteur fait ici une approche à la fois économique et sociale du développement.

  1. Rapport entre modernité et développement

Selon l’Encyclopédie Universalis, la modernité se définit comme « le mode de civilisation caractéristique qui s’oppose au monde de la tradition »[2]. Elle recherche principalement la croissance économique, et est une voie menant à la société de consommation de masse, comme le conçoit Rostow. Ce dernier stade de sa théorie serait donc l’image de la société idéale afin d’accéder au développement. La modernité est surtout une caractéristique, voire un symbole du monde occidental. Par analogie donc, le mode de vie occidental serait le modèle afin d’atteindre le développement.

Cette forme d’ethnocentrisme efface les formes de sociétés dite « traditionnelles » pour laisser place à des sociétés plus « évoluées » - ici, la société de consommation de masse : on y retrouve alors en prépondérance les activités issues du tertiaire. Il existe donc un processus, une évolution, des changements, de la société traditionnelle à la société dite « moderne ». Et c’est ce processus que Rostow a spécifié dans son ouvrage The stages of economics growth.

Contrairement à la croissance (soit la modernité) qui est une donnée purement quantitative, le développement, lui, est qualitatif : en effet, nous avons pu voir d’après les définitions précédentes que le développement renvoie au bien-être de la population par exemple, ou encore à l’organisation sociale. Ces deux notions sont liés, mais totalement différents. L’une étant la conséquence de l’autre, comme l’affirme Perroux.

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