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Maroc, le royaume du cannabis

Cours : Maroc, le royaume du cannabis. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Janvier 2013  •  Cours  •  1 285 Mots (6 Pages)  •  817 Vues

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C’est connu, le Maroc est le royaume du cannabis. Au fil des décennies, au nord du pays, le Rif, montagneux et rebelle s’est transformé en petite Colombie du hashish.

La culture du cannabis serait apparue dans la région au XVe siècle.

Elle remonterait même, selon certains historiens, à l’arrivée des immigrants arabes dans la région, à partir du VIIe siècle, où ils introduisirent sa graine dans la région deKetama, enclavée dans le Rif oriental.

A la fin du XIXe siècle, l’explorateur français Moulieras qui visitait la région, signalait que le cannabis était produit, quoique à un niveau limité, dans la tribu des Beni Khaled.

Le sultan Moulay Hassan Ier (1873 – 1894) avait donné l’autorisation de le cultiver à cinq douars (division administrative rurale) du pays sanhaja (un ensemble de tribus berbères).

Le cannabis du nord du Maroc était alors essentiellement produit pour l’autoconsommation.

A l’origine du trafic, Tanger, la frondeuse

En 1906, la Conférence d’Algésiras (qui plaça le Maroc sous la protection des puissances européennes) avait concédé le monopole du commerce du tabac et du cannabis dans le pays à la Régie marocaine des kifs et tabacs, une compagnie multinationale à capitaux français.

Cette entreprise avait son siège à Tanger où étaient transformés le cannabis et le tabac.

Le kif, un mélange des deux, traditionnellement fumé en calumet au Maroc, était aussi fabriqué dans une usine de Casablanca.

La Régie contrôlait les terres allouées à la culture du tabac et du cannabis, en signant des contrats avec les paysans. Ces contrats garantissaient les prix, les qualités, les méthodes de transformation, les quantités, etc. Mais le cannabis cultivé dans les régions montagneuses du Rif, se trouvant en zone espagnole, échappait à son contrôle.

Tanger la frondeuse, alors ville au statut international, était devenue au début du XXe siècle, le repaire des aventuriers en tout genre, des trafiquants d’armes et des hors-la-loi.

Certains d’entre eux profitèrent de la situation pour expédier les premiers ballots de cannabis en Europe, via Marseille, où les drogues exotiques comme l’opium d’Asie avaient déjà trouvé leurs adeptes.

Les banques anglaises qui avaient ouvert leurs officines dans la baie de Tanger en assuraient le change.

Le protectorat français avait mollement décrété la prohibition du cannabis appliquant en cela sa législation métropolitaine datant de 1916 à ses colonies, mais l’Espagne, qui occupait le Rif y a été encore plus tolérante.

Durant les cinq ans pendant lesquels Abdelkrim maintint dans la région un Etat proto-indépendant (1921-1926), la production de cannabis diminua notablement. Ce chef de guerre berbère (dont la reddition aux Français, en 1926, mit fin à la lutte anticoloniale dans le Rif) considérait que la consommation de cannabis était contraire aux préceptes de l’islam.

Après sa défaite, les autorités espagnoles consentirent, pour amadouer les tribus récalcitrantes d’Al Hoceima, à la culture du cannabis autour du noyau initial du village de Kétama.

En 1926, les Français décidèrent de permettre la culture du cannabis dans une zone limitrophe de Fès. Cette expérience, qui ne dura que trois ans, entrait dans le cadre de la politique du général Lyautey (premier résident général du protectorat français au Maroc) visant à isoler l’expérience révolutionnaire d’Abdelkrim.

Elle cherchait, à l’instar de l’initiative espagnole qui l’avait précédée, contenter les tribus qui, voisines des régions en rébellion, avaient accepté la soumission à l’administration française.

En 1954, la France étendit l’interdiction de la culture et de la consommation du cannabis à tout le Maroc encore sous son protectorat de manière plus sévère.

Le Rif appauvri organise la «filière marocaine»

A l’indépendance du royaume en 1956, l’interdiction devait être maintenue.

Cette décision fut très mal accueillie par les milliers de petits cultivateurs qui avaient jusqu’alors bénéficié de la tolérance espagnole.

Le gouvernement marocain décida donc d’autoriser la culture de la plante bannie dans un périmètre restreint, situé exclusivement autour du village d’Azilal, au pied du mont Tiddighine.

En outre, il décida d’acheter toute la récolte aux paysans pour procéder

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