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L’école joue-t-elle encore un rôle dans la mobilité sociale ?

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Par   •  11 Avril 2015  •  1 359 Mots (6 Pages)  •  1 104 Vues

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L’école joue-t-elle encore un rôle dans la mobilité sociale ?

L’un des grands principes de l’école depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale est de promouvoir la méritocratie, signifiant que seul le mérite et non l’origine sociale doit permettre de justifier la mobilité sociale. L’expression « mobilité sociale » désigne globalement les changements de statut social que peuvent connaitre les individus dans une société donnée. La plupart du temps, ils s’observent dans les transformations de la répartition des statuts sociaux d’une génération à une autre (c’est la mobilité intergénérationnelle). Les Trente Glorieuses ont entrainé la massification de l’accès à l’éducation, permettant non seulement de répondre à un besoin croissant en main d’œuvre qualifiée mais aussi à une volonté de poursuivre la démocratisation de l’école, ce qui l’a rendu garante de l’égalité des chances. Désormais l’école fut rendu accessible au plus grand nombre, à toutes les classes sociales. Au-delà des progressions du niveau de vie, la dynamique du progrès social était portée par la possibilité des enfants de connaitre une mobilité sociale essentiellement à travers l’école.. Cependant, certaines études sociologiques ont montré que la démocratisation de l’enseignement était convenable à nuancer car il est apparent que de nombreuses inégalités sociales subsistent. Cela nous emmène à nous poser la question suivante : l’école est-elle un facteur de mobilité sociale, ou justifie-t-elle les inégalités de chances ? Nous verrons d’abord que l’école est en effet un instrument nécessaire a la mobilité sociale, mais qu’ensuite son rôle est à remettre en cause.

La société française repose sur des idéaux auxquels les individus sont fermement attachés. L’un d’entre eux est, comme le disait A. de Tocqueville, « la passion pour l’égalité », qui est au cœur de nos sociétés. L’école, qui suppose l’égalité des chances, semble constituer la meilleure institution pour répondre à cette passion, puisqu’elle ouvre à tous une redistribution des positionnements sociaux dans une logique de promotion sociale intergénérationnelle. Ceci grâce à l’obtention d’un diplôme quelconque, qui est devenu aujourd’hui le moyen d’accéder à l’emploi. Le début du document 3 le mentionne rapidement, avec « aujourd’hui encore, les jeunes diplômés s’insèrent mieux dans l’emploi que ceux qui n’ont pas de qualification scolaire. » En effet, sa suprématie est si importante que l’école apparait comme la seule voie de la réussite, ce qui fait qu’il y a une généralisation de la préoccupation scolaire quel que soit le milieu social d’origine. Auparavant, cette préoccupation était réservée aux catégories supérieures. Le document 1, table de destinée, qui, pour chaque catégorie socioprofessionnelle, indique comment se repartie la génération suivante dans les différentes catégories, nous montre que sur la totalité de fils d’agriculteurs exploitants, 37% sont devenus ouvriers et 17% professions intermédiaires. De même nous pouvons voir que 79% (100/21) des fils d’artisans commerçants et chefs d’entreprises ne restent pas dans cette même classe sociale. On relève donc des situations de mobilité ascendante intergénérationnelle pouvant s’expliquer par le prolongement des études et l’obtention de diplômes.

La création de nouveaux diplômes permet de répondre aux besoins croissants de l’appareil productif en main d’œuvre qualifiée : l’école accompagne alors la mobilité structurelle. Par exemple, si les destins sociaux des fils d’agriculteurs exploitants (AE) et d’artisans, commerçants, et chefs d’entreprise (ACCE) sont relativement ouverts, c’est parce que les parts de ces deux catégories socioprofessionnelles dans la population active ont nettement diminué entre les deux générations : de 16 % à 4 % pour les AE et de 12 % à 9 % pour les ACCE. Ces mobilités ascendantes nous montrent que l’école participe donc à la fluidité de la société, qu’elle facilite les possibilités de mobilités liées à l’évolution de la structure socioprofessionnelle d’une génération à l’autre.

Par sa démocratisation, l’école permet donc à des jeunes d’origine populaire d’accéder à un niveau d’études supérieur à celui de leurs parents, comme le diplôme est devenu le principal déterminant de la position sociale occupée. Des jeunes des classes populaires, diplômés, peuvent ainsi connaitre une ascension sociale par rapport à leurs parents, quand des jeunes de milieux plus favorisés peuvent eux être déclassés et connaitre

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