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Le revenu universel

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Par   •  28 Mars 2017  •  Dissertation  •  2 109 Mots (9 Pages)  •  3 061 Vues

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Khôlle d’économie :

Le revenu universel

Introduction :

        Depuis plusieurs siècles, avec la mise en place du salariat dans nos sociétés, les possibilités carriéristes revêtaient principalement 2 formes : Un emploi à vie ou Femme au foyer ; avec un système de redistribution fait pour répondre à ça : études, ascension dans l’entreprise et mise en place de garanties de survie en cas d’accidents c’est à dire: les allocations chômage, retraites, pension d’invalidité etc.

Aujourd’hui les choses ont changé : société est prise dans une crise durable de l’emploi, chômage fort, précarisation du travail. On ne peut donc durablement garder les mêmes outils sociaux qu’auparavant et qu’il faut instaurer de profondes réformes en phase avec la situation d’aujourd’hui. L’une des propositions les plus novatrice est l’instauration d’un revenu de base.

Ce revenu universel est une somme versée mensuellement d’une manière fixe et pour tout le monde, sans aucune autre condition que celle d’exister (et de posséder la nationalité du pays). Cette somme est, selon les horizons politiques, fixés entre 300 et 1500 € mensuels. Un des intérêts majeurs serait la baisse voire l’éradication de la pauvreté, la possibilité pour les individus d’accéder à plus d’égalité et de liberté.

Concernant le remplacement des revenus versés à certaines personnes, le revenu inconditionnel ne saurait remplacer le système assurantiel, dont les prestations ne visent pas simplement à protéger de la pauvreté, mais aussi à garantir le maintien du niveau de vie. En revanche, il peut remplacer les aides sociales auxquelles il viendrait se substituer parfaitement et avantageusement. Enfin, pour qu’il le soit, le montant de ce revenu inconditionnel devrait être au moins égal à celui de la prestation supprimée — comme l’actuel revenu de solidarité active (RSA) ou les bourses étudiantes. Par contre, pas question de supprimer la couverture-maladie universelle ou l’allocation aux adultes handicapés, qui ont des objets bien spécifiques.

Nous allons d’abord voir en quoi ce revenu universel peut être une thèse sociale pour certains, puis quel est l’intérêt qu’il présente pour les libéraux. Et enfin nous verrons une alternative au revenu universel, le salaire à vie.


  1. Une thèse sociale pour certains

Dans les versions de gauche, on imagine un montant proche du salaire minimum, assez élevé pour couvrir les besoins de base (autour de 1 000 euros). Le revenu de base devient ainsi le moyen de refuser les emplois sous-payés ou privés de tout sens social (ceux que l’anthropologue américain David Graeber appelle les « bullshit jobs », littéralement « les emplois de merde  »)

Il s’agit de reconnaître les diverses formes que peut prendre la contribution de chacun à la société : travail rémunéré ou non (en prenant l’exemple des tâches ménagères, du bénévolat, des services rendus à des proches etc.), formation, investissement associatif, création (J.K Rolling vivait des aides sociales du Royaume-Uni lorsqu’elle écrivait le premier tome de Harry Potter) etc. Pourquoi confiner ses bénéficiaires à leur canapé, alors que le revenu de base pourrait favoriser une reconversion professionnelle ou le démarrage d’une activité plus utile socialement Certains estiment par exemple que son instauration aboutirait à « décupler les installations » en agriculture biologique.

L’un des défenseurs actuels de cette version en France, Baptiste Mylondo, l’associe à des mesures drastiques de réduction des inégalités : impôt sur le revenu fortement progressif, taxe sur le patrimoine, instauration d’un revenu maximum (il défend un rapport de 1 à 4).

Le financement d’une telle réforme peut être distingué en trois grands projets. La redistribution, la création monétaire et l’approche par le bien commun. Il considère que nous disposons des ressources suffisantes pour garantir à chaque individu 1 276 euros si l’on décidait d’opérer un partage strictement égalitaire. En cas de financement par création monétaire, la réduction des inégalités espérée pourrait ne pas avoir lieu. Surtout si celle-ci était généreusement confiée aux banques par le biais d’un grand emprunt — l’une des options proposées, par exemple, par l’économiste Yoland Bresson. Il faut encore trouver d’autres ressources. Plusieurs options peuvent être envisagées : l’introduction de nouvelles taxes ciblées, une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée, ou des impôts sur le revenu ou le patrimoine.

Certains impôts ont pour but d’orienter les comportements individuels grâce à des dispositifs incitatifs ou pénalisants. Ainsi, les écotaxes, la taxe Tobin sur les transactions financières, la taxe Keynes sur les transactions boursières, le plafonnement des rémunérations et des revenus (donc salaire et revenu maximums) sont parfois avancés comme des pistes de financement du revenu universel. Ils présentent en effet deux avantages notables. D’une part, l’écrasante majorité des contribuables n’y seraient pas ou peu assujettis. D’autre part, ils sanctionnent des comportements que l’opinion réprouve : nuisances écologiques, spéculation boursière, rémunérations obscènes et inégalitaires.

Toutefois, il serait hasardeux de miser sur des comportements que l’on souhaite voir disparaître. Ainsi, si l’on se proposait de financer pour partie le revenu inconditionnel grâce à une taxe Tobin (3), son maintien dépendrait de la voracité des spéculateurs. Le problème est le même avec les écotaxes : c’est un peu comme si l’on décidait de financer l’éducation nationale grâce aux recettes des contraventions routières, en comptant sur l’irresponsabilité des automobilistes...

Par rapport aux réticences liées à une incitation à arrêter de travailler, on peut opposer que certaines activités (la recherche par exemple) ne sont pas souvent rentables à court terme en termes de production pour une entreprise, mais étant bénéfiques pour la société à long terme, elles ne sont pas stimulées par la loi de l'offre et la demande.

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