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Le Libéralisme Et L'affaiblissement Du Pouvoir Politique

Mémoire : Le Libéralisme Et L'affaiblissement Du Pouvoir Politique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2014  •  1 878 Mots (8 Pages)  •  1 015 Vues

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Depuis les années 70, l’économie mondiale a connu de véritables bouleversements. La mondialisation et la financiarisation du capitalisme sont les produits du retour au premier plan du libéralisme, sorti vainqueur d’une guerre idéologique contre le communisme suite à l’effondrement de l’URSS. A travers ce document, Sébastien Guex professeur d’histoire de l’économie, a le mérite de remettre en cause les idées reçues en matière de finances publiques. Au-delà de ça, il pointe du doigt 30 années de libéralisme qui ont conduit à un affaiblissement de l’Etat au profit d’une idéologie. Ainsi, Sébastien Guex nous démontre aussi en quoi la domination du libéralisme dans les modes de pensée ces dernières années tend vers un affaiblissement du pouvoir public. En premier lieu, ce mode de pensée remet en cause une certaine légitimité du politique, pour ensuite favoriser « une politique des caisses vides »se traduisant par un déficit important. Enfin, le libéralisme se base avant tout sur la concurrence au sein d’un système monde réduisant ainsi l’influence de l’Etat.

A partir des années 70, à la sortie de 30 ans de keynésianisme social, certains courants idéologiques remettent en cause l’influence du politique au sein du circuit économique. En effet, en 3 décennies, la situation économique s’est en partie détériorée dans le monde occidental. Ainsi, l’interventionnisme étatique est pointé du doigt à la suite des déficits publics toujours plus importants. Pour cause, contrairement aux années 50,60, la dette des Etats membres de l’OCDE augmentent en moyenne de 0.8% par an à partir de 1970 avant de statuer autour des 3.5% entre 1980 et 1998. Face à cela, le champ politique est jugé responsable de ce constat car celui-ci ne veut pas couper les dépenses du budget utilisé pour acheter des votes affirme-t-on dans un grand quotidien américain. A côté de ça, c’est l’ensemble du système parlementaire qui est visé comme le fait le journal britannique the economist en expliquant que les majorités électorales stables doivent être alimentées, encourageant ainsi la distribution de subsides tous azimuts. Ainsi cela permet au responsables politiques de viser la clientèle la plus importante en volume conclut le plus influent quotidien suisse. Cette démonstration dominante relayée par les médias mondiaux sont en fait le produit idéologique de l’école de pensée public Choice, proche du néo-libéralisme. A partir de là, le champ politique et le champ économique se confondent au sein d’une vision ne fonctionnant qu’à partir des règles du marché. Par conséquent, on assimile les politiciens à des entrepreneurs privés et l’électorat à des consommateurs. Par définition, la concurrence étant de mise, la dépense publique devient une arme de persuasion. Face à cette démonstration, la conclusion est simple. Comme l’affirme J.Buchanan « les déficits publics naissent parce que les politiciens accroissent leurs perspectives de survie politique en augmentant les dépenses et en engendrant des diminutions d’impôts ». Idéologie libérale très présente dans les courants de pensée à partir des années 70, l’école des choix publics détient une force d’influence sur les agents du pouvoir. En guise d’exemple, il suffit d’analyser la construction européenne depuis 30 ans où le pouvoir politique se retrouve sans n’avoir aucune autorité sur la politique monétaire désormais indépendante des Etats démocratiques. En enlevant ainsi ce levier aux parlements nationaux, certains préconisent d’aller plus loin comme l’idée d’une autorité financière indépendante préconisée par the economist ou encore d’une institution budgétaire indépendante défendue par de nombreux politiciens européens retirant ainsi le dernier levier politique permettant aux gouvernements d’avoir une autorité économique. Ce mode de pensé est très ancien puisque en fait dès le xviii ième, Smith et d’autres préconisaient une faible influence du pouvoir public. Cependant, l’analyse va désormais beaucoup plus loin puisqu’elle tend à menacer réellement la démocratie en enlevant au peuple le choix de déterminer les grandes orientations monétaires et budgétaires. Dans la vision de l’école des choix publics, le politicien est moins la représentation de la légitimité populaire qu’un frein au développement économique. Ayant perdu sa légitimité économique et étant l’incarnation d’un système parlementaire dépassé, l’Etat s’en retrouve affaiblit face à ces élites et ces courants de pensée.

Depuis les années 70, le monde est touché de manière plus fréquente dans le temps par des instabilités financières. En effet, les ralentissements économiques deviennent de moins en moins rares et entrecoupés de manière plus fréquente de récessions. Par définition, l’activité économique connaissant un frein, la création et la circulation de richesse diminuant, alors que dans le même temps les dépenses demeurant inchangées, suite à l’héritage étatique des 30 glorieuses, voire augmentant pour faire face aux difficultés économique et soutenir l’activité ne peuvent provoquer qu’un creusement du déficit public. Cependant, ce constat doit être nuancé puisque le PIB n’a cessé de dépasser les records historiques dans la plupart des pays avec une croissance mondiale de 3% par an en moyenne entre 1974 et 2000. Ainsi cette explication n’est pas suffisante pour expliquer la situation financière et doit relever alors de certains choix idéologiques qui ont ou sont faits dans de nombreuses régions du monde. Tout d’abord, le tournant libéral au fil des dernières années s’est traduit par une remise en cause d’acquis sociaux et par conséquent d’un ensemble de contre-réformes permettant de favoriser le capital et l’offre au détriment parfois du travail et de la demande. Par conséquent, les recettes de l’Etat ont baissé alors que les dépenses continuaient d’augmenter se concluant ainsi par l’aggravation des déficits publics. En effet si les recettes fiscales suivent une pente ascendante entre 1960 et 1990 en passant de de 25.4% à 34.1% du PIB, nous assistons à un tournant à

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