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La participation de la diaspora à l’institutionnalisation de la gouvernance électorale au Cameroun

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Par   •  28 Mai 2013  •  9 290 Mots (38 Pages)  •  958 Vues

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La participation de la diaspora à l’institutionnalisation de la gouvernance électorale au Cameroun.

Par TALA WAKEU Augustin,

Doctorant en Sciences Politiques à la Faculté des Sciences Juridiques et politiques

de l’Université de Dschang

Depuis le retour du multipartisme dans les années 90, le Cameroun n’a cessé de connaître l’intrusion d’un conglomérat d’acteurs dans son processus démocratique. L’objectif de ces acteurs étant de participer au perfectionnement du processus électoral camerounais. Ainsi, à côté de cette multitude d’acteurs hétérogènes qui en pénétrant la gouvernance électorale tissent de facto des liens d’interdépendances et d’interactions parfois complexes, la diaspora camerounaise est aux premières loges. Son implication telle qu’observée dans la vie politique camerounaise et plus précisément dans le processus électoral, s’inscrit dans la dynamique d’institutionnalisation de la gouvernance électorale. En effet, parce que, la lutte politique est une opposition d’idées-forces et que la force même de l’idée réside dans la force du groupe qu’elle peut mobiliser , la participation de la diaspora à l’institutionnalisation de la gouvernance électorale s’inscrit dans une logique de jeu, qui met en évidence une pluralité de joueurs, jouant de façon antagoniste pour des enjeux divergents. En fait, la participation de la diaspora à l’institutionnalisation de la gouvernance électorale s’inscrit dans un «Système d’action concret», c’est-à-dire dans un ensemble de jeux structurés entre acteurs interdépendants, dont les intérêts peuvent être divergents voire contradictoires . La gouvernance électorale suppose donc un environnement virtuel et en constant mouvement .

Dès lors, parce que le rapport entre «diaspora» et «institutionnalisation de la gouvernance électorale» émerge d’une interaction, il est nécessaire de faire le point de ce qui s’y joue en essayant de tracer les contours qui s’opèrent entre les deux, vu qu’il y a de l’universel dans l’institution . Ainsi, étant donné que les motifs se réfèrent généralement aux besoins qui l’inspirent , l’intersubjectivité entre la diaspora et les autres acteurs de la gouvernance électorale s’inscrit dans « un processus de coordination de l’action de groupes d’intérêts et d’institutions en vue d’atteindre des objectifs qui ont été collectivement débattus et définis dans des milieux incertains et fragmentés ». D’où la coordination des actions des acteurs pour l’instauration des élections régulières, libres, honnêtes et pour l’universalisation du suffrage. C’est en effet l’argumentaire qui sous-tend l’implication de la diaspora camerounaise dans la gouvernance électorale. Elle démontre par là qu’être hors de l’Etat n’implique pas nécessairement être hors de la nation . D’autant plus que, le recours au terme de « diaspora » se joue non seulement dans la conquête d’une identité recomposée et hybride, mais aussi dans la revendication d’une place de choix dans les destinées du pays d’origine .C’est le fait d’« Intellectualiser sa position ». De toute évidence, la participation de la diaspora à l’institutionnalisation de la gouvernance électorale s’inscrit dans une dynamique d’« actions sensées », qui amène parfois les autorités camerounaises à entreprendre de façon incrémentale la réforme du cadre électoral, afin de mieux répondre aux nécessités d’interdépendances, de responsabilité, légitimité, représentativité et de viabilité . La gouvernance électorale est donc un cadre d’interdépendances complexes où se jouent les phénomènes multipolaires, même si la configuration peut parfois laisser croire à une certaine bipolarité. Malgré la tentative de sa mise à l’écart, à cause de sa multi-appartenance qui semble-t-il s'accommode mal de l'unité nationale , l’implication de la diaspora dans l’institutionnalisation de la gouvernance électorale ne cesse de produire des effets. Ces résultats, quoique parfois controversés, sont le fruit de l’usage des répertoires d’actions importés et du maintien d’une sensibilité à la vie politique du pays d’origine notamment par l’intermédiaire des médias. Cette influence réciproque entre les acteurs de la gouvernance électorale se joue sous forme de « Modèle d’interpénétration non normalisée», qui veut que chaque coup détermine celui de l’autre et vice-versa . On ne peut alors comprendre les actions, les projets et les objectifs de chaque acteur que si l’on tient compte des contraintes réciproques qu’elles exercent l’une sur l’autre en tant qu’adversaire . Quoi qu’il en soit, depuis 2011, à la suite de la loi du 13 Juillet portant sur le vote des Camerounais de l’étranger, l’implication de la diaspora dans l’institutionnalisation de la gouvernance électorale s’est inscrite dans une perspective dynamique et contingente, entraînant « un nouveau paradigme » au sens de Luc Sindjoun.

Au regard de tout ce qui précède, nous formulerons notre problématique de la façon suivante : comment la diaspora participe-t-elle à l’institutionnalisation de la gouvernance électorale et qu’elles sont les incidences socio-politiques de cette participation? A cette interrogation, nous pouvons a priori répondre que, la diaspora camerounaise participe à l’institutionnalisation de la gouvernance électorale en misant sur un certains nombre d’enjeux et en usant d’un répertoire d’actions variées, ce qui produit inévitablement des impacts socio-politiques parfois mitigés.

L’étude de l’intrusion de la diaspora dans la gouvernance électorale, nous permet alors de convoquer comme instrument d’analyse la théorie de la gouvernance. En effet, cette théorie suppose un environnement inondé d’une multiplicité d’acteurs, disposant chacun à des degrés divers et de façon plus ou moins formelle, d’un pouvoir de décision . C’est-à-dire qu’elle se caractérise par une interaction entre acteurs qui ont des intérêts contradictoires, mais qui sont suffisamment indépendants les uns des autres pour qu’aucun d’eux ne puisse imposer une solution à lui seul, tout en étant suffisamment interdépendant . Ainsi, l’emploi de la théorie de la gouvernance nous permettra de mettre en évidence la dynamique institutionnelle qui renvoie aux règles, et la dynamique organisationnelle qui prend en compte l’action collective et la dimension stratégique des acteurs qui y interviennent. Ceci même si, cette théorie risque de réduire la démocratie aux groupes actifs,

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