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La finance et le développement économique

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Par   •  4 Août 2012  •  9 303 Mots (38 Pages)  •  901 Vues

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La finance et le développement économique

Cet article est une traduction de :

Finance and Economic Development

Ugo Panizza

Résumé | Index | Plan | Texte | Bibliographie | Notes | Illustrations | Citation | Auteur

Résumé

Français

Cet article traite de la littérature sur la finance et le développement économique. Il propose tout d’abord une description des rôles de la finance, ainsi qu’une définition de l’efficacité financière. Il poursuit avec une discussion autour de la question suivante : les pays peuvent-ils présenter des secteurs financiers « trop importants » pour la taille de leur économie nationale ? L’article décrit ensuite plusieurs indicateurs du développement financier, puis examine la littérature traitant de la relation entre développement financier et croissance économique. Cet examen de la littérature aborde en détail des indicateurs récents prouvant que la contribution marginale du développement financier à la croissance du PIB devient négative lorsque le crédit au secteur privé atteint 110 % du PIB. L’article propose pour terminer des conclusions politiques à l’intention des pays en développement.

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Entrées d'index

Mots-clés thématiques :

coopération internationale, croissance, globalisation financière, pays émergents, gouvernance, crise financière, crédit au secteur privé, banque

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Plan

1. Introduction

2. Pourquoi la finance est-elle importante ?

2.1. Les rôles de la finance

2.2. Qu’est-ce qu’un système financier efficace ?

2.3. Le côté obscur du développement financier

3. Que disent les données ?

3.1. L’évaluation du développement financier

3.2. Développement financier et croissance économique

4. Leçons pour les pays en développement

5. Conclusions politiques

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Texte intégral

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Je voudrais remercier Mackie Bahrami, Gilles Carbonnier et le comité de rédaction de la Revue internationale de politique de développement pour leurs suggestions et commentaires précieux. Cet essai s’appuie sur les travaux menés avec Jean-Louis Arcand et Enrico Berkes (Arcand et al., 2011) et sur un article complémentaire non publié préparé pour le chapitre 3 du Rapport sur le commerce et le développement, 2009 (UNCTAD, 2009). Il peut donc y avoir des chevauchements entre les sections 2.2, 3.2 et 4 de cet article, Arcand et al. (2011) et UNCTAD (2009). Les opinions exprimées dans cet article me sont propres. Elles ne reflètent pas et ne doivent pas être considérées comme les opinions des Nations unies. Les réserves habituelles s’appliquent.

« Si un tel homme [un banquier] est très occupé, c’est un signe que tout n’est pas pour le mieux. C’est signe alors qu’il s’occupe de détails que des employés traiteraient mieux que lui […], ou qu’il se lance dans la spéculation. »

Bagehot (1874, 150)

« La leçon que je tire de cette expérience n’est pas que la réglementation et le contrôle financiers sont inefficaces pour contrôler les risques émergents, mais que leur exécution doit être meilleure et plus intelligente. »

Bernanke (2010)

1. Introduction

1Dans une tribune libre parue le 26 juillet 2011, Alan Greenspan a critiqué les réformes en matière de réglementation visant à accroître les marges de capital dans le secteur financier. L’ancien président de la Réserve fédérale américaine y soutenait que ces politiques provoqueraient une accumulation de « ressources dormantes qui pourraient être utilisées pour produire des biens et services », mais qui sont au lieu de cela consacrées à la « lutte contre des crises qui ne surviennent que tous les cinquante ou cent ans », entraînant par là même un « excès de marges aux dépens de nos niveaux de vie » (Greenspan, 2011).

1 L’étude la plus complète est celle de Kose et al. (2006). Rodrik et Subramanian (2009) critiquent (...)

2Cette tribune d’Allan Greenspan a déclenché un débat autour des marges de capital : doivent-elles être considérées comme des ressources dormantes ou peuvent-elles rendre le système plus sûr sans avoir d’impact négatif sur la disponibilité de crédit (p. ex. Krugman, 2011 ; Cowen, 2011) ? A ma connaissance, le débat n’a en revanche pas abordé une autre hypothèse implicite suggérée par la théorie d’Allan Greenspan, à savoir que des secteurs financiers plus importants sont toujours bons pour la croissance économique et que les politiques qui entraînent une réduction du total des prêts peuvent avoir un impact négatif sur les niveaux de vie. Cet article critique a pour objectif de vérifier cette hypothèse. Par contre, il ne traitera pas des coûts et bénéfices liés à la globalisation financière et à la libéralisation des comptes de capital. Il existe en effet une vaste littérature empirique sur le sujet et un semi-consensus sur le fait que la libéralisation des comptes de capital n’a pas d’effet statistiquement important sur la croissance économique1.

3Le message principal de cet article est que, même si le développement financier est généralement bénéfique à la croissance économique, il existe un seuil à partir duquel la finance commence à avoir un rendement négatif, en raison, peut-être, de l’accroissement de la volatilité macroéconomique qu’elle induit. Comme la plupart des pays en développement se situent au-dessous de ce seuil, ils pourraient tirer parti d’une intensification financière. Toutefois, ces pays se doivent de rester prudents lorsqu’ils mettent en œuvre des réformes visant à libéraliser leurs systèmes financiers. En effet, des changements rapides peuvent altérer les motivations des banquiers et des organes

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