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L'Économie Islamique

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Par   •  31 Mai 2015  •  1 859 Mots (8 Pages)  •  598 Vues

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L'Économie Islamique[modifier | modifier le code]

La finance islamique se représente comme une branche de l'Économie Islamique, visant à établir un ordre économique conforme à l'Islam. Le fondateur et principal théoricien de l'économie islamique est le théologien fondamentaliste pakistanais, Sayyid Abul Ala Maududi. Dans sa contribution principale, The Economic Problem of Man And Its Islamic Solution6 il avance une troisième voie, entre le capitalisme et le communisme, visant à établir un ordre économique juste. Pour cela, il défend qu'il est nécessaire de se conformer à la Loi Révélée de l'Islam, la Chari'a.

L'économie islamique est restée encore en grande partie à un stade théorique. Deux courants de pensée s'affrontent, l'un défendant sa spécificité et son applicabilité, l'autre critiquant l'absence d'une réelle alternative économique (voir la page détaillée sur la Doctrine économique islamique. L'une des réalisations majeures de l'économie islamique est le développement de la finance islamique.

Le développement de la finance islamique[modifier | modifier le code]

La finance islamique est l'un des champs d'applications majeurs de l'Économie Islamique. La première institution s'approchant d'une banque islamique a été une caisse locale malaysienne pour financer l'organisation du Hajj : la Perbadanan Wang Simpanan Bakal-Bakal Haji, fondée en 1956.

La première banque islamique, octroyant des prêts sans intérêt, recevant des dépôts et ayant un fonds Zakat est née en Égypte en 1963, à Mit Ghamr. Fondée par Ahmad El Najjar, elle intégrait clairement le référentiel religieux. Elle fut fermée en 1968 par le régime nassérien et remplacée en 1972 par la banque sociale Nasser en 1972, qui appartient à l'État7.

En 1970, L'Organisation de la Conférence Islamique est créée et relance l'idée d'une banque islamique en 1974 en adoptant un texte commun allant en ce sens (Institution of an Islamic Bank, Economics and Islamic Doctrines). En 1975, suite à ce texte, la Banque Islamique du Développement, organisme publique de financement, est créée. Des initiatives privées apparaissent, telles la Dubaï Islamic Bank, la Kuwait Finance House en 1977 ou encore la Dar Al-Maal Al-Islami en 1981.

En 1983, la Malaisie se dote de l'Islamic Banking Act, cadre légal promouvant la finance islamique. Il permet notamment à l'État d'émettre des titres de dette charia-compatibles, les Government Investment Certificates (GIC). La même année, la Bank Islam Malaysia Berhad est créée. En 1984, le Parlement étend ces dispositions au secteur de la mutuelle islamique, le takaful (Islamic Takaful Act, 1984). En 1984, le Soudan et en 1985 l'Iran convertissent leur secteur bancaire en un système islamique. En 1984, le Pakistan islamise son secteur bancaire avec la Companies Ordonnance. En 1994, la Faysal Bank est créée.

En 1992, l'Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions est créée à Alger, puis déplacée à Bahraïn. Cet institution joua un rôle fondamental dans le développement de la finance islamique en mettant en place des normes légales et comptables communes au secteur.

La Malaisie fut l'un des pays pionniers en finance islamique et poursuivi ses avancements8. En 1994, la Banque Nationale de Malaisie instaure un marché interbancaire islamique (Islamic Interbank Money Market (IIMM)) En 2002, la Malaisie fut le premier émetteur souverain de sukuk9.

Les principes[modifier | modifier le code]

Dans chaque banque islamique, il y ce que l'on appelle un Sharia Board qui vérifie si l'opération est conforme au principe de la loi religieuse10.

Prohibition de l’intérêt[modifier | modifier le code]

La prohibition de l’intérêt se situe dans le Coran : « [...] Cela, parce qu’ils disent : "Le commerce est tout à fait comme l’usure" Alors qu’Allah a rendu licite le commerce, et interdit l’usure. [...] » (Coran 2:275).

Le Coran prohibe tout particulièrement le ribaa. Cette forme d'intérêt date de l'époque pré-islamique et a un fonctionnement tout particulier : en cas de défaut de paiement de l'emprunteur, celui-ci doit rembourser au prêteur une somme plus élevé que son emprunt initial, en guise de sanction du non-paiement. Cet intérêt est donc largement favorable au prêteur et peut mettre l'emprunteur dans des difficultés considérables. À l'époque du prophète Mohammed, le développement du riba créait des situations de quasi-esclavage des emprunteurs n'ayant pu rembourser. C'est cette forme unique d'intérêt que le prophète visait en tout premier lieu à interdire, c'est-à-dire, ainsi que l'établit le Coran, le riba11.

Afin d’expliciter ce verset, un hadith12 expose les règles du commerce légal. Ce hadith a une portée générale parce qu’il vise six produits dits « ribawi » : or, argent, blé, froment, dattes, sel. Tout échange de produit identique (or contre or, blé contre blé) avec un avantage pour une personne constitue une opération interdite, sauf en ce qui concerne les avantages résultant de l’échange de produits de nature différente (or contre blé).

En matière d’échanges de monnaie (argent contre argent), tout surplus tiré d’une transaction non basée sur des actifs réels et préalablement possédés par le vendeur est illicite (haram). Entrent dans cette catégorie les contrats de prêt. Concrètement, les crédits bancaires – qu’il s’agisse des crédits à la consommation ou des crédits aux entreprises – ne respectent pas cette exigence.

Les mécanismes pour une transaction financière sans l'introduction d'intérêt[modifier | modifier le code]

Pour rester dans la légalité islamique, les banques islamiques et les filiales islamiques des banques conventionnelles ont développé des mécanismes juridico-financiers pour contourner l'interdiction du prêt à intérêt (hiyal) et rémunérer l'apporteur de capitaux. Ces derniers se fondent sur des concepts nommés moudaraba, mousharaka, mourabaha, ijara.

La moudaraba permet à un promoteur de mener un projet grâce à des fonds avancés par des apporteurs de capitaux dont la clé de répartition des gains et des pertes est fixée dans le contrat. Les apporteurs de capitaux supportent entièrement les

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