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L'analyse Socioéconomique De La rémunération Des Dirigeants

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Par   •  30 Avril 2014  •  4 658 Mots (19 Pages)  •  695 Vues

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Sociologie économique

Responsable : Prof. Philippe STEINER

Sujet : L’analyse socioéconomique de la rémunération des dirigeants en rapport avec le fait social économique chez Durkheim

L’analyse socioéconomique de la rémunération des dirigeants

Avec l’arrivée de la crise financière mondiale, le sujet de la rémunération des dirigeants a attiré l’attention du pouvoir politique et de l’opinion publique. Ce sujet d’actualité, auquel il faut agir « tout de suite » pour régulariser la situation, a incité le débat au sein des politiciens qui cherchent des solutions afin d’équilibrer la réalité économique actuelle avec celle des dirigeants des grandes entreprises. La médiatisation des sommes que touchent les dirigeants ont également choqué l’opinion publique surtout pendant cette période de crise qui représente une deuxième cause de la régulation sociale par le pouvoir politique. Ainsi, les politiciens sont responsables non seulement de la « juste » partage de la valeur et des profits dans le cadre de l’entreprise pour balancer l’économie nationale, européenne et internationale mais sont également chargés de rassurer le peuple en matière de la justice économique et sociale. La question de la justice économique soulève en même temps la question de la valeur sociale du travail des dirigeants qui est mise en question. D’après le diagnostic, les indemnités d’arrivée et de départ, les parachutes dorés et les stock-options sont, en effet, des bonus et des

garanties qui n’incitent pas les dirigeants à une gestion plus responsable de la société. De ce fait, la performance des dirigeants fait défaut comparé aux indemnités qu’ils touchent tout au long de leur carrière. La prise des risques est aussi un critère d’évaluation sociale que les dirigeants n’assurent pas non plus. C’est alors sur ces points cruciaux que la valeur sociale de leur travail est mise en question par le pouvoir politique et l’opinion publique.

Évidemment, l’étude de ce phénomène nécessite une analyse et une réflexion d’autant sociologique qu’économique puisque nous utilisons les termes de « la valeur sociale », de l’« évaluation sociale » et de la « justice économique » en abordant le sujet. La lecture socioéconomique de ce phénomène se fera en prenant comme références les considérations de Durkheim sur la question. L’hypothèse de Durkheim est que les faits économiques entrent sous la catégorie des faits sociaux. Selon Durkheim, l’opinion, qui est le mot d’ordre des sciences sociales est en même temps celui de l’économie politique puisque la valeur d’une « chose » dérive de l’opinion que nous avons d’elle. Donc, l’économie politique dépend partiellement de la sociologie même si l’objet de l’économie : « les choses » semblent en apparence objectives et indépendantes de l’objet de la sociologie : l’opinion. Par contre, les faits économiques ne sont pas encadrés comme les faits sociaux par des lois juridiques et morales qui font que la

discussion sur la rémunération des dirigeants ouvre un nouvel questionnement sur une nouvelle législation des rémunérations. Sans oublier le point de vue de Durkheim sur la question, qui est celui de la construction et de l’appréhension du social par le moral. Pour Durkheim, puisque le social est étroitement lié à la morale, les faits économiques sont également liés à la morale parce qu’ils entrent sous la catégorie des faits sociaux. Quant à la question de lois juridiques, en effet, l’encadrement des rémunérations des entreprises non aidées par l’État s’agit des recommandations qui n’ont pas de valeur juridique contraignante. Ces recommandations sont présentées sous une règle anglo-saxonne « appliquer ou s’expliquer » qui incite l’entreprise à appliquer l’encadrement des rémunérations. La proposition de l’application de cette règle provient de la faute de transparence au public et du manque de précision sur les indemnités des sociétés cotées qui sont soupçonnées des comportements abusifs. Sur ce point, la considération des faits économiques dans la sociologie de Durkheim nous renvoie à envisager le fait économique comme un fait social parce qu’il prend un caractère moral et revêtit une forme institutionnelle. Nous pouvons alors dire, pour le cas des rémunérations des dirigeants, que l’investigation est morale dans le sens où on cherche à savoir si les sommes perçues par les dirigeants sont justes ou pas. Nous pouvons également parler des formes

institutionnelles de ce phénomène puisqu’il existe déjà dans la société des organisations qui sont responsables d’analyser et de réguler les faits économiques. En même temps, il est tout aussi question de constituer un conseil d’administration élu par l’Assemblé générale.

A partir de cette investigation, on cherche plus fondamentalement à conserver la cohésion sociale entre les membres d’une même société qui se traduit chez Durkheim comme la théorie de la socialisation. Le second processus de la théorie de la socialisation nous intéresse ici fortement parce qu’il concerne le sujet de la régulation de la valeur et des profits dans des entreprises tout en nous renvoyant directement à la question de la légitimité de la place occupée par les dirigeants, de leur responsabilisation et globalement à la question de l’harmonie des comportements individuels qui constitue la problématique du débat socioéconomique. Nous constatons également que la critique de Durkheim envers l’utilitarisme de H. Spencer, qui conçoit la solidarité sociale comme l’accord spontané des intérêts individuels et la relation économique comme les relations sociales débarrassée de toute règlementation, est reprise concrètement par le pouvoir politique en matière de l’encadrement et de suivi des rémunérations. Par ailleurs, l’énoncé de Durkheim quant à l’impossibilité d’une relation d’échange basée sur le seul intérêt passager rejoint la stratégie du Sénat qui pousse les entreprises à adopter la

règle de l’encadrement en vue de les inscrire dans des relations économiques à moyenne terme. L’hypothèse de Durkheim est alors confirmée parce qu’en effet, « les recommandations » suffisent à sous-entendre aux entreprises que si elles veulent exister dans le marché, elles doivent assurer une cohésion sociale en matière de la rémunération et une relation économique et sociale continuelle qui ne peut se baser que sur la simple recherche de l’intérêt. Alors, elles acceptent, de peur de perdre la confiance du marché économique

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