Analyse socio-éducative

La situation dont je vais vous faire part s’est déroulée au foyer le logis, c’est une maison d’enfants à caractère social qui dépend de la Sauvegarde de l’Enfance 44. Elle accueille 12 jeunes de 12 à 18 ans confiés par l’Aide Sociale à l’Enfance principalement dans le cadre d’une mesure judiciaire prononcée par le juge des enfants ou d’une mesure administrative avec l’accord des parents.

Les principaux motifs de placement sont liés à une problématique familiale et sociale. A cela, souvent, s’ajoutent des carences affectives associées à un manque de repères éducatifs. Pour certains d’entre eux, ils ont également pu être victimes de violences physiques, psychologiques ou d’abus sexuel.

Dans un premier temps, je vais vous exposer la situation. Et dans un second temps, je tacherais d’apporter des hypothèses de compréhension et d’analyser ma pratique.

Détails concernant l’usager :

La jeune dont je vais vous parler se prénommera Adeline, c’est une jeune fille de 15 ans en classe de 3ème SEGPA, elle est arrivée au foyer en septembre 2011.

Elle est placée depuis l’âge de 5 ans, Adeline a vécue dans un climat de violence.

Elle bénéficie d’une assistance éducative dans le cadre d’une mesure judiciaire.

Adeline voit sa mère tous les week-ends et quelques jours pendant les vacances scolaires, son père est absent et n’a pas d’autorité parentale. Elle est la cadette d’une fratrie, elle a un grand frère et une grande sœur.

1) SITUATION

Déroulement des faits :

La situation a eu lieu le mercredi 20 novembre 2013 vers 21h.

Après le dîner Adeline et un autre jeune Yoann descendent dans la salle de jeux au sous-sol.

Rejoint par deux autres jeunes, je vais les voir afin d’organiser avec eux la soirée et voir ce qu’ils ont prévus.

A ce moment là, Adeline propose à Yoann de l’accompagner faire un footing, Yoann dit qu’il en a pas envie.

Bien qu’ayant entendu le souhait d’Adeline, je lui rappelle la règle : il n’y a pas de sortie non accompagnée après le repas. Je lui propose donc l’alternative de courir dans le jardin.

Adeline m’écoute et ne dit rien.

Je remonte, ils font de même peu de temps après sauf Adeline.

Je suppose donc qu’elle a décidé d’aller faire son footing seule.

Au bout d’un moment à mon grand étonnement, Adeline n’est toujours par rentrée.

Je décide donc d’aller voir dehors si je la vois, je ne la trouve pas.

Je rentre et je vais voir dans sa chambre, elle n’y est pas.

Je retourne de nouveau dehors et la cherche avec plus d’insistance (je fais le tour du jardin…), je ne la trouve toujours pas.

Et soudain, j’entends des gens parlés sur le trottoir, je vais voir et c’est alors que j’aperçois Adeline avec 2 jeunes garçons méconnus du foyer.

Je dis à Adeline de rentrer immédiatement, sur ce elle me dit d’attendre deux minutes je m’éloigne un peu, voyant qu’elle ne me suivait pas, je réitère de façon plus insistante et lui demande de rentrer immédiatement.

Sur ce elle me rétorque de nouveau : « oui j’arrive deux secondes », pressée je vais la chercher pour qu’elle rentre au plus vite.

Adeline est venue assez facilement et n’a rien dit, contrairement à ses deux amis.

Arrivée dans le foyer, j’interroge Adeline dans le bureau sur ses intentions, je lui demande de m’expliquer pourquoi elle a agit de cette façon :

- Pourquoi a-t-elle menti ?

- Pourquoi n’a-t-elle pas respecté la règle et écouté ce que je lui ai dit ?

Afin de permettre l’échange avec Adeline, je lui signifie qu’arrivant depuis peu sur le foyer et se connaissant peu (tant elle que moi), j’ai confiance en sa parole.

C’est alors qu’Adeline me dit : « je t’aurais dit la vérité, tu m’aurais dit non ! »

Je demande à Adeline de me dire qui sont les deux garçons qui étaient avec elle.

Dans un premier temps, elle me répond avec un petit sourire en coin, que c’est des voisins.

Je lui dis clairement que je ne la crois pas et là elle finit par m’avouer que c’est deux garçons de son collège.

Avant de clôturer, je lui rappelle que l’évènement sera repris en équipe et que dorénavant je serais plus vigilante.

Après cela, Adeline sort et rejoint les autres jeunes sur le canapé devant la TV.

J’informe très rapidement une de mes collègues de ce qui vient de se passer.

Ma collègue surprise de cela, observe un peu plus Adeline durant le film et elle constate qu’elle a les yeux rouges et étirés.

Elle interpelle Adeline pour qu’elle la rejoigne dans le bureau et lui demande ce qu’elle a fumé, Adeline répond : « j’ai fumé un joint ».

Le lendemain soir, l’évènement est repris avec la référente d’Adeline, Adeline et moi.

De nouveau Adeline adopte la même attitude, elle répond facilement aux questions.

Le lendemain en réunion d’équipe une décision de mise à l’écart pour Adeline est prise, en l’absence du chef de service une note lui est envoyée pour l’alerter de l’évènement.

Le chef de service reçoit Adeline le lundi (25 novembre) suivant et l’informe qu’elle sera éloignée (mise à l’écart) une nuit dans un autre foyer.

« Mettre à l’écart est une sanction éducative si l’objectif n’est pas d’exclure mais de permettre à l’enfant de faire un retour sur soi.»

« La sanction est d’autant plus efficace qu’elle est en rapport avec l’acte commis. Elle donne corps à la règle. »

Réaction d’Adeline suite à la sanction prise :

Le lundi 25 novembre, une des éducatrices accompagne

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