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                                             Freiderich List

Freiderich List est présenté parmi les ardents défenseurs du protectionnisme éducateur, son ouvrage  « le système national d’Economie Politique » contient des ébauches théoriques  extrêmement actuelles en matière de développement économique. Préoccupé par le retard de l’Allemagne, sa patri, par rapport à la GB, List va analyser ce retard et chercher les meilleurs moyens pour les dépasser. Ce qui veut dire qu’il va déterminer le chemin que l’Allemagne doit suivre pour arriver au stade de la GB. A son avis, suivre les constructions de Smith et Ricardo va juste rendre l’Allemagne dépendante de la GB. De ce sens, il s’est livré de réviser les doctrines de son époque, et de construire son économie politique par l’opposition entre l’économie nationale et l’économie cosmopolite des classiques. List va détruire les fondements théoriques classiques, et fonder les siennes de nouvelles bases pour former sa doctrine.

F.List ne croit pas aux vertus du libre-échange, car pour lui ces derniers nient complètement la situation inégale qui se trouve entre les nations. Selon List, l’erreur ou l’hypocrisie des économistes, c’est de croire que les relations économiques internationales peuvent se comparer aux régimes d’échanges économiques entre deux régions d’un même pays, alors que les relations interétatiques ne peuvent pas être gérer dans le même contexte dans un monde non-coopératif  où la guerre est toujours possible. Ainsi,  un état qui dépend de l’étranger dans ses approvisionnements stratégiques est dans une situation fortement dangereuse.

F.List a remit en cause la conception de la richesse et de l’individu. La conception abstraite de l’individu adopté par les classiques est inacceptable pour List, parce que dans sa culture, il est impossible de généraliser les enseignements tirés d’un individu, isolément, à l’ensemble de la société, il n’y a pas donc d’individu mais d’une nation. Quant à la conception classique de la richesse, List la considère statique et limitée. Elle est limitée, parce qu’elle ne considère dans sa définition que les biens matériels, en oubliant les biens immatériels (savoir, formation, institutions), et statique car elle se limite aux biens existants et ne tient pas compte des potentialités, pour lui, ce n’est pas la richesse qui est importante, mais comment cette richesse est obtenue. La richesse dépend donc de l’ensemble des forces productives, que List a lié à la théorie de la richesse et la valeur.

• La théorie des forces productives : la notion de forces productives est dite pour tous les biens matériels et immatériels qui entrent dans la production de la richesse. Selon List, ce n’est pas la richesse qui est importante, mais sa création et la capacité de continuer à la créer. Ces forces sont regroupées dans : les forces sociales, les forces intellectuelles, les forces de travail, les forces naturelles. Les forces productives ne sont pas dépendantes mais interdépendantes, alors pour une nation qui désire se développer, elle est appelée à combiner ses forces productives.
• La division du travail : la notion de division du travail développé par Smith est incomplète pour List, car elle se limite à la fabrique alors qu’elle doit être généralisée  dans toute l’économie. Il adjoint la notion de division du travail à celle des forces productives
• En dépit de cette combinaison, List insiste sur le rôle de l’industrie car c’est elle qui permet d’augmenter la productivité générale du travail et réduit l’étroitesse du marché.

La nécessité du protectionnisme

La grande idée qui restera de List est le protectionnisme, qui est le principe qui permettra aux jeunes nations de se développer. List est donc contre le libre-échange, qui le considère comme masque d’impérialisme de la GB à l’époque, qui tire avantage des échanges avec les nations qui sont moins développés. Selon lui, un Etat pour se développer passe par des étapes : l’état sauvage à l’état pastoral, à l’agriculture, à l’agriculture-manufacturé à l’agriculture-manufacturé-commercial, qui marque le développement ultime d’une nation. Pour arriver aux stades des deux dernières phases, il faut répondre à deux conditions : le protectionnisme et une taille optimale de la nation. L’Etat doit intervenir pour instaurer un protectionnisme transitoire, qui permettra le développement des usines naissantes hors concurrence étrangère. Ce protectionnisme doit être instauré dans un contexte de nation viable et des instituions favorables au développement. De ce sens, les pays vulnérables sont appelés à s’unir pour former une nation qui pourra avoir une place dans le jeu économique. List soutient le projet d’union douanière et d’autre part avoir des institutions favorables au développement de l’initiative privée et veillé à ce que les intérêts privés ne soient au détriment des intérêts de la nation. Il faut que cette nation se protège en appliquant le protectionnisme, mais ce n’est pas un protectionnisme total, mais un protectionnisme qui permettra le développement de l’industrialisation basé sur le marché interne, car c’est le seul moyen qui permet à une nation qui est en retard de s’industrialiser. List est un libéral et protectionniste par nécessité, pour lui le protectionnisme n’est que temporaire jusqu’à ce qu’on obtient un niveau de développement des forces productives et de l’industrialisation qui pourra surmonter la concurrence étrangère, et on pourra par la suite adopter le libre-échange prescrit par les classiques.

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