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Est ce que la réduction des inégalités freine la croissance économique ?

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Par   •  17 Octobre 2012  •  4 233 Mots (17 Pages)  •  1 748 Vues

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Le gouvernement Raffarin projette d’instaurer une amnistie des capitaux sortis de France illégalement : en payant une taxe légère , les ménages pourraient rapatrier leurs capitaux qu’ils avaient placé à l’étranger . L’objectif de cette mesure serait d’accroître la quantité de capitaux prêts à être investie en France . Pour être efficace , elle devrait être couplée avec une autre stratégie : la réduction de l’imposition des plus riches . Dans le cas contraire , il ne paraît guère intéressant de rapatrier ses capitaux pour qu’ils soient taxés fortement , alors que l’objectif initial était justement d’éviter cette taxation . Cette option gouvernementale semble donc être dans la logique libérale , puisque l’augmentation des impôts des plus riches engendre une fuite de l’épargne et une réduction de l’investissement et de la croissance . Cette stratégie engendrerait certes des inégalités , que l’on peut définir comme des différences se traduisant par des avantages ou des inconvénients , mais elles seraient bénéfiques pour tous .

Les inégalités seraient positives car elles favoriseraient la croissance économique . En effet « le capitalisme est un jeu à somme positive où la coopération des entrepreneurs et des salariés peut améliorer le sort de tous » ( doc 6 ) .

Le problème est alors de définir quelles inégalités sont acceptables et positives . Or , la caractéristique des inégalités est d’être protéiforme . Certes , il y a aujourd’hui un consensus pour refuser les inégalités de chances au départ : tous les individus doivent être traités de la même manière au départ , ensuite leurs revenus dépendront leurs efforts . Seulement , il est impossible d’obtenir une égalité réelle au départ : en effet , les inégalités ne sont pas seulement quantitatives ( revenu , patrimoine ) , elles sont aussi qualitatives ( école , culture , santé ) .

Certaines inégalités sont donc injustes. Cela ne pose pas de difficultés aux libéraux dans la mesure où les inégalités créent de la richesse supplémentaire qui se traduit par une augmentation du revenu de tous . Pourtant, les études statistiques reliant inégalités et croissance ne montrent pas de relation automatique entre des deux variables . Car les libéraux oublient les effets pervers de la hausse des inégalités sur la demande et sur la productivité des travailleurs .

I- SELON LES LIBERAUX , LA REDUCTION DES INEGALITES FREINE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

D'après l'analyse libérale, les inégalités sont justes car elles rémunèrent des efforts différents et efficaces car elles permettent la croissance économique . Au contraire, réduire les inégalités débouche, comme on 1' a vu dans la plupart des PDEM dans les années 80 , par une perte d'efficacité économique . En effet , les mesures visant à réduire des inégalités limite la droissance extensive , obtenue par l’augmentation des facteurs de production et la croissance intensive résultant de l’augmentation de la productivité des facteurs de production , c’est-à-dire de la production d’une unité de facteurs de production .

A – LES MOYENS UTILISES POUR REDUIRE LES INEGALITES

La réduction des inégalités qu’elles soient quantitatives ou qualitatives nécessite une forte intervention de l’Etat . Celui-ci va opérer une redistribution verticale en prélevant les plus riches pour donner des revenus aux plus pauvres . Deux conséquences apparaissent alors . La première est l’augmentation de la progressivité de l’impôt . Comme le but des prélèvements obligatoires n’est pas seulerment de financer l’action de l’Etat , mais de réduire les inégalités , il faut que plus le revenu augmente , plus la part d’impôt payé soit forte .

La seconde est le versement de revenus indépendantS de l’activité productive : l’Etat-Providence apparaît qui considère que l’individu n’est pas totalement responsable de son sort et doit recevoir des aides , même s’il ne participe pas à la production en apportant du travail ou du capital .

Ces deux facteurs génèrent la même conséquence : la réduction de la croissance , qu’elle soit extensive ou intensive .

B - LA REDUCTION DES INEGALITES EST NEFASTE

1 – LES CONSEQUENCES DES AIDES SOCIALES

On note , en effet , une corrélation forte entre aides sociales et croissance économique ( doc 2 ) : plus le poids des transferts sociaux dans le PIB est élevé , moins le PIB réel par tête augmente rapidement . Au Japon où les transferts sociaux représentent 12 % du PIB , le PIB par tête au augmenté en moyenne de 5 % par an entre 60 et 92 ; en revanche , en Suède , 25 % du PIB est destiné aux transferts sociaux et le PIB réel par tête n’a augmenté que de 2 % par an en moyenne .

Les aides sociales sont donc un frein à la croissance . En effet, d’après l’analyse libérale , avant de déterminer leur quantité de travail, les ménages font un arbitrage entre temps de loisir et temps de travail . Les individus sont rationnels et avant d'agir , vont faire un calcul coût-bénéfice de leur action . Ils vont comparer ce qu'ils gagnent à travailler ( le salaire) avec ce qu'ils perdent ( les loisirs ) . Le système de redistribution va être désincitatif au travail pour les plus pauvres . Car « l’erreur commune des socialistes est de ne pas tenir compte de la paresse naturelle aux hommes , de leur tendance à la vie passive » ( doc 6 ) . Ainsi , « dans le système d’Etat-Providence , l’argent n’est pas le fruit du travail de l’homme ( … ) . Protestation et revendication remplacent diligence et discipline comme sources de revenus » ( doc 6 )

Les plus pauvres ne voient donc plus l’intérêt de travailler pluisqu’ils gagnent autant en ne travaillant pas . Cela pousse aussi certains ménages à arrêter de travailler . Ainsi « rien qu’à New York , le chiffre des ménages nécessiteux est passé de 320 000 en 1960 à 1 300 000 en 72 . On est tenté de conclure que plus l’Etat intervient pour remédier à la pauvreté , plus cette pauvreté augmente » ( doc 6 ) .

Cette désincitation au travail se retrouve aussi pour les plus riches , mais elle résulte d’un autre déterminant : l’augmentation des prélèvements obligatoires .

2 – LES CONSEQUENCES DE L’AUGMENTATION DES PRELEVEMENTS OBLIGATOIRES

On remarque que plus le poids des prélèvements obligatoires dans le PIB est élevé , moins la croissance du PIB / tête

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