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Comment peut-on lutter contre un taux de chômage élevé dans les pays développés à économie de marché ?

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Par   •  15 Novembre 2019  •  Dissertation  •  5 676 Mots (23 Pages)  •  635 Vues

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Peut-on lutter contre un taux de chômage élevé dans les pays développés à économie de marché ?

        La dépression de 1929  est une crise unique de  par son ampleur et sa durée. En effet, elle touche tous les pays industrialisés et tous les secteurs d’activités.  Cette crise financière devient par la suite une crise économique et une crise sociale. En effet, la baisse des investissements entraîne une diminution de la consommation. Parallèlement, les entreprises font faillite et cela entraîne une montée du chômage suite aux licenciements. Un phénomène semblable se reproduit en 2008 En effet, il s’agit de la crise des subprimes qui entraîne une forte augmentation du chômage à partir de 2008. Ce chômage n’a cessé d’augmenter ces dernières années sans percevoir une baisse notable.

Le chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) est la situation dans laquelle un individu est sans emploi  mais effectuant des recherches actives d’emploi au cours des 4 dernières semaines avant la semaine de référence. Cet individu doit être disponible pour travailler. Ces critères font l’objet d’une harmonisation européenne qui se base sur une semaine de référence. Il faut être disponible pour travailler dans un délais de 15 jours.

Cette définition du Bureau International du Travail est pertinente car le sujet s’intéresse aux pays développés du monde. Or, la plupart des pays se réfèrent aux critères établis par cet organisme. La mesure du chômage est réalisée par l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques). Il s’agit du taux de chômage qui correspond au pourcentage des personnes faisant parties de la population active mais qui sont au chômage. Le chômage touche notamment les pays développés. Par exemple la France, est un pays développé qui se caractérise par l'engagement d'un processus, sur les plans économiques et sociaux afin de relever le niveau de vie de ses habitants en développant davantage les secteurs de l’industrie, l’enseignement, la santé par exemple.

La France se caractérise également par une économie de marché qui correspond à l’économie dans laquelle la coordination des activités passe par le marché, notamment le marché du travail. Par ailleurs, le chômage est un sujet d’actualité présent depuis plusieurs années puisque le chômage n’a cessé d’augmenter ces derniers temps, et notamment depuis la crise des subprimes de 2008. En effet, le chômage est plutôt élevé dans les pays européens. Selon l’OCDE (Organisation de Coopération de Développement Économique) , au second trimestre de 2019, le taux de chômage est de 8,4 % tandis que pour l’Italie, il s’élève à 9,9 %. Les taux de chômage de l’Allemagne et l’Irlande sont eux nettement plus bas avec respectivement 3,2 % et 3,7 %. Il serait donc intéressant de demander si la lutte contre le chômage de masse, dans les pays développés à économie de marche, est efficace.

Quels sont les mesures mises en place pour lutter contre un taux de chômage élevé ? Les politiques mises en œuvres sont-elles efficaces ? Quelles sont les difficultés rencontrées par ces politiques économiques ? Y-a t’il une remise en cause de l’intervention de l’état dans la lutte contre le chômage ?

Tout d’abord, nous montrerons qu’il existe des politiques efficaces de lutte contre le chômage élevé avant de voir dans un seconde partie, que ces mesures sont remises en cause car elles ne s’avèrent pas toujours performantes.

                                        

                                

        Dans cette première partie, nous montrerons qu’il existe des politiques efficaces de lutte contre le chômage élevé dans les pays développés. En effet, des dispositions sont mises en place à la fois pour lutter contre le chômage conjoncturel mais aussi le chômage de longue durée, dit « structurel ».

        Le gouvernement met en place des mesures efficaces de lutte contre le chômage conjoncturel, crée par les fluctuations économiques. Tout d’abord, le chômage conjoncturel résulte des variations de la croissance économique, et donc de la production qui vient expliquer les variations de l’emploi et qui entraînent des variations du chômage. Le taux de croissance économique est donc un déterminant fondamental des variations de l’emploi et donc du chômage. En effet, il peut correspondre à une baisse de l’activité économique globale d’un pays. Ainsi, en période de crise la consommation a tendance à baisser et la production s’en ressent, provoquant alors une hausse du chômage. C’est au début du XXe siècle, que John Maynard Keynes, grand économiste britannique tente d’expliquer l’existence de ce chômage conjoncturel en créant le concept de « demande effective ». Selon lui, la demande effective correspond au niveau de demande anticipée par les entreprises. Cette demande correspond à la consommation des ménages, aux investissements des entreprises et aux dépenses publiques. Ce niveau de demande détermine le niveau de production, qui détermine le niveau d’emploi et qui un impact réel sur le niveau de chômage. Si la demande effective est faible, il y aura une faiblesse de la production, le niveau d’emploi sera faible et le chômage augmentera. Si la demande effective est importante, il y aura une augmentation de la production, le niveau d’emploi sera élevé et le chômage diminuera. De ce fait, étant donné que l’avenir n’est pas connu avec certitude, les entreprises doivent anticiper l’activité économique future, afin de prévoir leur production future. Pour Keynes, il est donc important que les entrepreneurs investissent et prennent des risques avec leurs anticipations. En effet, s’ils ne le font pas, c’est toute la dynamique de l’économie qui sera cassée, d’où le rôle central de « la demande effective », créée par Keynes, appelée plus tard « demande anticipée ».

Par exemple, il est indispensable pour des grosses entreprises comme Renault ou Airbus d’anticiper leur production et la consommation des agents car le processus de production est long. A l’inverse, un boulanger, lui fait des prévisions du jour au lendemain en les adaptant à la consommation actuelle des ménages pour éviter un surplus de la production ou au contraire un manque de production.

Ensuite, le chômage peut s’expliquer par les variations de l’emploi à court terme avec la flexibilité. Il s’agit de la relation de causalité entre la croissance économique et la croissance de l’emploi qui dépend de l’évolution de la productivité à court terme. La productivité mesure le degré de contribution d’un ou plusieurs facteurs de production à la variation du résultat final dégagé par un processus de production. Autrement dit, cela est le fait d’être productif ou pas. Ainsi, en période de ralentissement économique, les entreprises licencient plus et embauchent moins. En effet, la productivité s’accélère dans les phases de reprise et elle va se réduire lors des phases de ralentissement économique. Ainsi, lorsque les entreprises sont touchées par une phase économique de ralentissement soit de reprise de longue durée, les entreprises vont ajuster le volume de leurs effectifs aux besoins de la production. C’est ce qu’on appelle la flexibilité du travail. Il existe différentes formes de flexibilités du travail. En effet, on distingue la flexibilité externe qui peut être quantitative ou qualitative. Par exemple, si l’entreprise fait de la flexibilité externe quantitative, elle pourra jouer sur le nombre d’heures. Celle-ci pourra également avoir recours aux emplois temporaires tels que les contrats à durée déterminée (CDD) ou encore les emplois intérimaires. Ensuite, il existe également le flexibilité interne qui consiste à réorganiser ses services. Elle peut par exemple jouer sur la polyvalence de ses employés. La flexibilité peut donc se traduire par une certaine agilité qu’ont les entreprises à remettre en cause l'organisation du travail. Elle permet de s'adapter aux évolutions et aux contraintes du marché tout en impliquant dans sa flexibilité l'ensemble des ressources de l'entreprise et plus particulièrement ses ressources humaines. Le salarié est donc placé au cœur de cette révolution. Puis, les études économiques permettent de mettre en évidence un autre type de chômage, que l’on appelle le chômage catégoriel. En effet, le chômage touche certaines catégories de la population en particulier. Par exemple, selon l’INSEE, le chômage touche davantage les jeunes que les personnes plus âgées. En effet, en France, au trimestre 4 le taux de chômage des moins de 25 ans s’élève à 9,9 % tandis que le taux de chômage des 25 à 49 ans atteint 23,9 %. Il y a donc une différence de 14 points de pourcentage. Cela s’explique par le taux de chômage des jeunes qui sera plus sensible à la conjoncture économique que les autres tranches d’âges. En effet, les jeunes sont les nouveaux arrivés sur le marché du travail et ce sont les premiers à souffrir du « gel économique » en cas de ralentissement économique. De plus, les jeunes, débutants sur le marché du travail sont aussi très souvent employés en contrats temporaires tels que l’intérim ou encore des contrats à durée déterminée. Par la suite, ces contrats ne seront parfois pas renouvelés en cas de ralentissement économique. Les travailleurs peu qualifiés sont également les plus touchés parmi les catégories socio-professionnelles. En effet, selon l’INSEE, les cadres sont moins touchés par le chômage que les ouvriers. Ainsi, en France en 2014, le taux de chômage pour les cadres s’élève à 4,4 % tandis que celui des ouvriers atteint 14,3 %. Il y a donc une différence de 9,9 points de pourcentage. Cela montre bien que les moins-qualifiés sont plus vulnérables que les autres en cas de ralentissement économique. Cela signifie que les entreprises les licencient plus facilement d’autant plus qu’ils n’ont pas de compétences rares et précieuses. Ces travailleurs peuvent être victime d’un effet d’éviction. En effet, en cas de ralentissement économique, un certain nombre de travailleurs qualifiés vont accepter des emplois peu-qualifiés mettant de côté les travailleurs peu-qualifiés. Pour l’économiste, Richard SALAIS le chômage est un phénomène de « file d’attente » au bout de laquelle on relègue les jeunes et les moins diplômés ». Pour pallier ce chômage catégoriel, différentes politiques peuvent être mises en place. En effet, le gouvernement peut par exemple, réduire le chômage en pratiquant une formation plus adaptée. Ainsi, les formations théoriques pourraient s’accompagner d’immersions en entreprise qui permettraient aux jeunes d’acquérir de l’expérience avant d’atterrir sur le marché du travail. Cela inciterait davantage les entreprises à embaucher des jeunes. En effet, on le voit à travers la rentabilité des différents cursus scolaires. La rentabilité du Bac+2 qui correspond à un BTS est meilleure sur le marché du travail par rapport à un Bac+3 qui correspond à une licence générale. Cela se traduit par un taux de chômage plus élevé chez les BAC+3 que chez les BAC+2. En effet, selon l’INSEE, le taux de chômage à la suite d’un Bac+ 2 s’élève à 6 % tandis que le taux de chômage des diplômes supérieures atteint 6,5 %. Cela s’explique notamment par le fait que les BAC+2 sont davantage compétents sur le marché du travail puisqu’ils ont effectué de nombreux stages lors de leur cursus scolaire. A l’inverse, les BAC+3 ou BAC+5 qui se généralisent bien plus tard au cours de leur cursus scolaire effectuent moins de stages et de ce fait, ils acquièrent moins d’expérience et intéressent moins les employeurs. Il existe également des politiques de baisse du coût du travail qui incitent les entreprises à embaucher des travailleurs peu qualifiés. En effet, ce phénomène est apparu depuis les années 90. Cette baisse du coût du travail consiste à diminuer les charges patronales et à donner des subventions à l’emploi. Les politiques mises en place par le gouvernement pour lutter contre le chômage conjoncturel sont efficaces. Cependant, les politiques de relance des 30 glorieuses et notamment à la suite des chocs pétroliers n’ont pas réussi à lutter totalement contre le chômage. Ainsi, certains économistes réfléchissent et définissent un nouveau chômage dit « structurel », se caractérisant par sa longue durée.

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