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Peut-on lutter contre l’injustice ?

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Par   •  9 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 235 Mots (5 Pages)  •  1 066 Vues

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Peut-on lutter contre l’injustice ?

Dès son plus jeune âge et avant même de pouvoir définir ce qu’est la justice, l’être humain est capable d’éprouver le sentiment d’injustice. Notre système judiciaire se déclarant juste, c’est-à-dire conforme aux valeurs morales de l’Homme, il devrait alors en théorie supprimer ce sentiment, or ce n’est pas forcément le cas. On peut alors s’interroger s’il est possible d’échapper à l’injustice ?

Nous verrons dans un premier temps que la justice est le reflet de nos valeurs, permettant ainsi de lutter, au possible, contre l’injustice. Par la suite, nous en déduirons que la justice comporte nécessairement une part d’injustice, ne serait-ce que par la nature même de l’homme ou notre besoin de maintenir l’intégrité de la société.

Hegel considère la possibilité d’une justice dès lors que l’humanité sort de sa primitivité et entre dans la civilisation, ce qui se définit par la mise en place d’un sytème judiciaire. Est considéré injuste toute action qui est en désaccord avec nos valeurs morales, ainsi, afin de rendre la justice juste, les institutions judiciaires s’appuient sur des lois : des règles débattues et décidées en comité qui sont donc censées refléter la volonté et la morale de la population. Si l’on se réfère au principe de Kant selon lequel la conscience morale est commune à tous, alors les lois, approuvée par des êtres dotés de cette morale universelle, devraient être juste aux yeux de l’intégralité de l’humanité. C’est en partant de ce principe que les philosophes des lumières émettent l’idée de lois universelles et instaurent en 1789 la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Les lois permettent donc une même justice pour tous.

Notre système judiciaire se veut impartial afin que la peine soit la plus juste possible. Pour cette raison, bien que la loi s’applique à tous, chaque affaire est prise au cas par cas. Cela permet ainsi de prendre en compte tous les éléments et tous les aspects du crime : on peut ainsi citer les crimes dits passionnels. Le principe même de nos institutions permet de lutter contre les inégalités : «  Innocent jusqu’à preuve du contraire », tout le monde a droit à une défense, même un criminel a droit à un avocat afin de plaider sa cause. Le jugement quant à lui est prononcé par plusieurs juges, il résulte de plusieurs opinions, diminuant ainsi la possibilité s’une quelconque partialité. Les institutions sont construites de manières à lutter contre les risques d’injustice.        

Si l’on se réfère une nouvelle fois aux idées de Kant, la conscience universelle se manifeste de plusieurs façons chez l’homme : respect de la loi morale, observation, menace et possiblement punition. Si la conscience était maître de l’homme, elle l’empêcherait de désobéir à sa morale, mais en réalité il subsiste une certaine part de liberté chez chaque individu qui fait que l’on peut désobéir à sa conscience : c’est ce que l’on appelle communément un criminel. Chez les personnes chrétiennes, la conscience est remplacée par les textes sacrés et une telle personne est considérée comme un pécheur. Mais que cette conscience soit personnelle ou bien religieuse, il est impossible d’y échapper. Comme le dit Balzac : « la conscience est un juge infaillible. », ainsi même si une justice publique, sociale, n’est pas rendue ( dans le cas d’un crime dont on n’aurait pas arrêté le coupable), la justice personnelle en revanche, qui se traduit par des remords et des regrets, est une fatalité.

        Le système judiciaire tente de lutter contre l’injustice au possible en tentant de supprimer toutes partialités et inégalités. Mais ces institutions sont inadaptées à l’individu et ne permettent donc pas une réelle justice.

Une justice idéale serait conforme à la morale universelle des hommes, au droit dit naturelle, indépendamment de la société dans laquelle elle s’inscrit. Or, nos sociétés sont complexes et le maintien de l’ordre social et de la paix nécessitent que la justice se conforme aux croyances, histoires et coutumes de celles-ci. On peut notamment citer le cas de l’homosexualité, considérée normale durant l’Antiquité mais contre nature par la religion catholique, cette religion étant majoritaire en France, cela a mené à une loi interdisant tout acte homosexuel (dépénalisé dès 1791). Ainsi au lieu de prôner l’égalité entre les Hommes, la justice prône l’intérêt général de la population, comme le dit Goethe : « Il vaut mieux une injustice qu’un désordre. ». On retrouve un exemple de ce cas de figure dans Antigone : Etheocle et Polynice ont tous deux nuit à l’ordre de la cité et en sont mort, mais Créon se doit de maintenir la paix et va donc commettre une injustice ; il désigne l’un des frères coupables et l’autre héros, laissant pourrir la carcasse du « criminel » à la vue de tous. Il préfère une injustice à une insurrection. De ce fait, la justice est inadaptée à l’humain car elle a pour rôle de préserver la société : elle est légitimement injuste.

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