Altadis Maroc Refuse De Payer Ses Factures De Marquage

L’héritière de la Régie des Tabacs, Altadis Maroc, filiale d’Imperial Tobacco, a été lynchée, en début de semaine, par le directeur général de l’administration des douanes et des impôts indirects. Cause de la colère de Zouheir Chorfi : la supposée fuite d’information organisée par Altadis Maroc pour faire pression dans le dossier du marquage fiscal.

Et la colère de Chorfi est justifiée dans la mesure où les informations publiées par un confrère de la place dénaturent la réalité. En effet, selon des sources dignes de foi, « Sicpa a arrêté la fourniture de timbres fiscaux car Altadis Maroc refusait de régler la facture afférente au marquage fiscale ». Cette correction change tout et la version de la rupture de timbres fiscaux était un canular (réel et non pas imaginé à tort) tendu à une presse en maque de scoop.

Conformément à la loi des finances, l’administration des douanes a installé le marquage fiscal en usant d’un procédé qui n’a pas l’aval des opérateurs. Au lieu de plaider pour une TIC majorée pour en verser l’excédant au prestataire du marquage, l’administration des douanes a choisi l’option la plus douloureuse, celle de faire payer directement la prestation du marquage par les opérateurs soumis à ce contrôle fiscal et ce, sans négocier les tarifs des timbres. Les opérateurs, dont Altadis Maroc, se sont trouvés, du jour au lendemain, soumis à des prix de marquage jugés exorbitants.

Dans le cas d’Altadis Maroc, le marquage fiscal génère un coût additionnel de 400 millions de DH, soit des factures à régler à Sicpa, la société en charge du marquage, de plus de 30 millions de DH par mois. Le management d’Altadis Maroc, qui changera dans les jours qui viennent (Imperial Tobacco a nommé un Irlandais pour remplacer Larbi Bellaha), a trouvé le moment opportun pour demander des augmentations des prix des cigarettes. Raison invoquée : trouver le moyen de faire face à la facture du marquage.

Toutefois, l’augmentation souhaitée par Altadis Maroc ne concerne pas toutes les marques. D’ailleurs, celles de Philip Morris, dont Marlboro, ne sont pas concernées par la demande de la hausse. Une résistance du producteur américain dictée par l’entrée sur le marché de JTI (Japan Tobacco) qui offrirait des produits de la gamme supérieure à des prix compétitifs. Le Japonais a déjà entamé des contacts avec des distributeurs éventuels qui tentent d’intéresser le réseau des détaillants.

Quant à Altadis Maroc, elle a maladroitement impliqué Salaheddine Mezouar, ministre des finances, dans une polémique qu’il aurait souhaité éviter, surtout en ces temps de crise. Et selon nos informations, Altadis Maroc pourrait être contrainte à faire un démenti. Tout dépendra de la pression de Zouheir Chorfi et de sa tutelle.

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