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Etude de cas Huawei

Dissertation : Etude de cas Huawei. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Juillet 2019  •  Dissertation  •  1 615 Mots (7 Pages)  •  892 Vues

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Au IV ème siècle av. J.-C, Sparte, puissance dominante qui règne sur la Grèce depuis plus d’un siècle a vu son hégémonie menacée par l’émergence de sa sœur Athènes. Cette rivalité a mené à la guerre de Péloponnèse. En effet, tel que théorisé par Graham Alisson le « Piège de Thucydide[1] » s’est répété seize fois au cours des cinq derniers siècles et a mené à douze confrontations armées. De nos jours, cette polémologie peut s’apparenter à la situation entre l’hyperpuissance étatsunienne et sa rivale chinoise.

En outre, du fait des avancées technologiques sans précédent réalisés au cours des dernières années, les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) sont devenus un enjeu central pour les nations, voire un « Cassus belli ».

Huawei, fleuron de la technologie chinoise se retrouve au cœur de ces passes d’armes. Cette dernière est devenue en 2017 le premier équipementier télécom. Ainsi, au cours de la dernière décennie, sa croissance (à l’image la chine) a été fulgurante. Cela a entre autres été possible grâce au dévouement et à la culture du sacrifice de ses salariés. Aujourd’hui c’est un acteur incontournable dans des technologies de pointe tel que la 5 G. Néanmoins, l’entreprise fondée à Shenzhen est très décriée par les gouvernements occidentaux, car elle est soupçonnée d’espionnage et de vol de propriété privée au profit de la Chine.

        De ce fait, nous nous poserons la question suivante : quels sont les enjeux qui sont mis en lumière par les actions des gouvernements occidentaux face à Huawei ?        

Nous verrons dans une première partie les enjeux politiques et géopolitiques que cela implique. Puis, dans une deuxième partie les répercussions économiques. Enfin, dans une troisième partie nous proposerons une synthèse ainsi qu’une réflexion.

        Tout d’abord, il serait important de rappeler brièvement les faits concernant cette problématique. Ainsi, en 2017, la Chine a mis en place une loi qui oblige les entreprises nationales (public ou privé) à « coopérer et collaborer » avec les autorités. Quelque temps plus tard (2018), les États-Unis adoptent une loi similaire, le « cloud Act » qui contraint les entreprises de télécommunication américaine à fournir les informations demandées par les services de renseignements. De plus, le président Trump signe un décret qui interdit aux firmes américaines d’acheter ou de vendre des « TIC » a des organisations « possédés, contrôlés ou soumis à la juridiction d’un adversaire étranger ». Huawei a été la première entreprise mise sur la liste noire. Le but étant de protéger les citoyens américains contre une intrusion étrangère. Ce rôle de l’État a notamment été défini par Smith. De ce point de vue, nous pouvons également évoque la « domination légale » du sociologue Weber qui confère au pays un pouvoir de coercition sur ses agents économiques.

        Ainsi, comme nous l’explique Adam Segal nous assistons à l’émergence d’une « guerre froide technologique » entre les deux plus grandes puissances mondiales. En effet, l’utilisation en Chine de « WeChat plutôt que Facebook, Weibo à la place

Twitter… » nous montre l’existence de deux systèmes antagonistes et concurrents. En plus, l’annonce de Google de priver Huawei du système d’exploitation « Android » va pousser la compagnie à créer son propre système. De ce fait, chacun des protagonistes, tel un « homo-economicus » tente d’affaiblir son adversaire afin de récupérer ces parts de marché. Cette stratégie est très machiavélienne et peut être décrite comme de la realpolitik. L’objectif étant d’acquérir et de préserver son pouvoir.

        Cependant, cet affrontement ne peut pas être comparé avec la guerre froide que le monde a connue au sortir de la Seconde Guerre mondiale. En effet, à cette époque les échanges commerciaux entre les Soviétiques et les Américaines s’élevaient à peine à deux milliards de dollars (us) par année. A contrario, les échanges entre l’empire du Milieu et l’oncle Sam sont de l’ordre de six cents milliards de dollars (us) par an. Il existe donc une interdépendance et une imbrication non négligeables.

        Aussi, cette «  guerre » n’est pas seulement conscrite à ces deux nations, mais concerne le monde entier. Les nations hébergeant des installations militaires américaines sont sommées de ne pas installer des équipements de télécommunication chinoise. L’Australie et la Nouvelle-Zélande en d’ores et déjà annonce leur désengagement avec Huawei. En d’autres termes, comme à l’époque de la «guerre froide » ces dernières doivent choisir leur bloc. Pour diverses raisons, il existe une forme d’obéissance de la part de ces derniers, mais aussi d’une crainte de représailles de la part de Trump. Comme le stipule Machiavel, «il vaut mieux être craint qu’aimé ».

Après avoir exposé les enjeux stratégiques et géopolitiques dans cette première partie, nous proposerons dans cette prochaine partie les implications d’ordre économique.

Tout d’abord, cette situation est très préjudiciable, et ce pour plusieurs acteurs. Premièrement, les répercussions seront très importantes pour Huawei. En effet, cette dernière «  compte 33 fournisseurs américains » qui ne pourront plus l’approvisionner. Cela va donc perturbe sa chaîne de valeur, mais aussi celle de ces prestataires. Deuxièmement, les clients de la firme auront nécessairement des répercussions. Que ce soit les utilisateurs de smartphone lambda qui n’ont plus accès au système d’exploitation « Android », ou les opérateurs téléphoniques qui dépendent de cette dernière afin d’avoir les installations nécessaires. Par exemple en Corée du Sud, en Allemagne ou au Canada (entre autres), les opérateurs ont misé sur Huawei afin d’implémenter la prochaine génération de réseau internet (5 G). Troisièmement, certaines universités telles qu’Oxford ont décidé de suspendre leur coopération avec cette dernière. Cette situation est désavantageuse pour la firme parce que cela limite son développement en R et D, mais également pour les écoles qui auront moins de fonds afin de faire avancer les technologies.

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