LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Dissertation SES

Dissertation : Dissertation SES. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 253 Mots (10 Pages)  •  320 Vues

Page 1 sur 10

Gonnon Sohann                                                                                          T°A

DISSERTATION

        La pandémie liée au COVID-19 en 2020 a mis en évidence les fragilités du libre-échange, par une vulnérabilité des chaînes mondiales d’approvisionnement et les tensions commerciales allant de ce fait. Ainsi, à l’inverse du libre-échange, un système dans lequel les échanges commerciaux entre États sont libres, le protectionnisme vise à protéger l’économie nationale contre la concurrence avec de multiples taxes douanières et une valorisation des entreprises nationales. Cette pratique commerciale a nettement évoluée dans de nombreux pays suite à la crise, malgré ses nombreuses limites. Ainsi, on peut toutefois s’interroger pour savoir si l’utilisation du protectionnisme s’explique toujours aujourd’hui dans les pays. Nous verrons que cette politique est de plus en plus présente dans la reconstruction économique des pays, mais que celle-ci présente de nombreuses limites.

        Aujourd’hui, le recours au protectionnisme reste essentiel aux économies pour de nombreux points, dont celui de protéger certains de ses secteurs économiques. Intéressons-nous dans un premier temps au protectionnisme mis en place entre les USA et la Chine. Pour lutter contre le déficit commercial, les États-Unis ont l’idée de réduire les importations chinoises, notamment dans le domaine informatique pour rééquilibrer la balance commerciale entre les deux pays. Comme le préconise l’économiste List, les USA utilisent le principe du protectionnisme éducateur, dans le but de se protéger de la concurrence Chinoise le temps que son industrie ait acquis une compétitivité égale à la Chine dans le domaine informatique par exemple. Cependant, le protectionnisme mis en place par les États-Unis conduit à une augmentation du protectionnisme en Chine. En effet, comme nous le montre le document 1, un graphique de la CNBC paru en 2019 les USA et la Chine sont confrontés à une guerre commerciale sur la valeur des taxes douanières. On peut effectivement constater que le niveau moyen des droits de douane entre les deux pays ont nettement évolués entre 2018 et 2019. Par exemple, en Janvier 2018, le taux moyen des droits de douane Américains sur les biens Chinois était proche de 3,1 %. cependant, seulement un an et demi après, en septembre 2019, le taux moyen s’est enflammé, étant proche de 21,2 %, soit une augmentation de 18,1 points. On constate le même phénomène dans le sens inverse. En effet, en Janvier 2018, le taux moyen des droits de douane chinois sur les biens américains était proche de 8 %, et ont considérablement évolués, pour passer à 21,8 % en septembre 2019, soit encore une augmentation de 13,8 points en un an et demi. Ainsi, le désir des deux pays de protéger certains de leurs secteurs  économiques se fait à travers l’utilisation du protectionnisme.

        

        

        La hausse considérable du protectionnisme dans les pays est aussi en partie expliquée par les problèmes croissants que génère la politique du libre-échange dans les économies. En effet, le libre-échange est une doctrine qui prône la liberté de circulation de tous les biens et services entre les nations, avec notamment une suppression de tous les obstacles aux échanges commerciaux.  Cependant, le libre-échange génère des échanges commerciaux inégaux, qui peuvent conduire à des déséquilibres entre les nations, en particulier entre les économies avancées et les pays en développement. L’article l’État de l’économie écrit par Sterdyniak du document 3 nous montre que les pays développés sont soumis à une concurrence des pays à bas salaires qui provoque ainsi une disparition des industries de main d’œuvre et une réduction de l’emploi des travailleurs non-qualifiés. En effet, les pays en développement tels que la Chine et l’Inde ont une main d’œuvre à un prix très inférieur à celle de la France par exemple. Les faibles prix de rémunération des travailleurs en Chine et en Inde conduit de nombreuses entreprises nationales Européennes à se délocaliser dans ces pays. En France, on estime que 45 % des grandes entreprises de plus de 1 000 salariés délocalisent leurs activités dans les pays en développement, au détriment de l’économie française, mais avant tout de ses travailleurs non-qualifiés, qui « doivent accepter des baisses de rémunération et de conditions de travail ou bien se retrouvent au chômage ». Ainsi, le libre-échange présente de nombreux désavantages, ce qui profite à l’utilisation actuelle du protectionnisme.

         De plus, comme on a pu le voir plus haut, le libre-échange conduit à de nombreuses inégalités entre les pays avancés et en développement, conduisant ainsi à un développement du protectionnisme. Cependant, cette inégalité n’est pas la seule cause des limites du libre-échange, la précarité des implantations d’entreprises dans les pays avancés est aussi responsable du rejet progressif du libre-échange. En effet, les entreprises, en particulier les plus grandes (plus de 1000 salariés) sont toujours tentées de délocaliser leurs activités dans les pays en développement, du fait du faible coût de main d’œuvre mais aussi du faible taux de fiscalité imposé à celles-ci. En effet, en France, on estime que le taux d’imposition est proche de 33 %, soit nettement supérieur au taux d’imposition des entreprises en Irlande, proche de 12,5 %. Ces taux pourraient expliquer le document 5, qui montre à l’aide d’un diagramme de Alternatives économiques la stratégie d’optimisation fiscale de Google. On peut observer qu’en France, l’entreprise déclare en 2018 un chiffre d’affaire à 0,31 milliard d’euros, pour près de 54 millions d’internautes. Cependant, on remarque qu’en Irlande, le nombre d’internautes est neuf fois inférieur, avec seulement 6 millions d’internautes, pour un chiffre d’affaires déclaré de 22 milliard d’euros. Ainsi, pour maximiser leurs bénéfices, certaines entreprises internationales on tendance à déclarer leur chiffre d’affaires dans les pays au plus faibles taux d’imposition. Ainsi, comme le montre le document 3, « les États se font entre eux une dangereuse concurrence fiscale pour attirer les entreprises, ce qui pénalise la dépense publique et la redistribution ». Cette limite du libre-échange peut entraîner un ‘‘dumping fiscal’’ et ainsi une tendance des pays à forts taux d’imposition à opter pour le protectionnisme, afin de limiter les stratégies d’optimisation fiscale de leurs entreprises.  

...

Télécharger au format  txt (13.8 Kb)   pdf (64 Kb)   docx (11.8 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com