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Les murs invisibles - Guy Di Meo

Fiche de lecture : Les murs invisibles - Guy Di Meo. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Octobre 2017  •  Fiche de lecture  •  1 691 Mots (7 Pages)  •  1 197 Vues

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Grille de lecture :

Les murs invisibles.

Femmes, genre et géographie sociale.

Guy Di Méo


Thématique générale de l'ouvrage

Cet ouvrage, Les murs invisibles. Femmes, genre et géographie sociale, évoque la thématique du genre et plus précisément le genre féminin. On peut le qualifier comme une sorte de « livre-enquête » car il repose sur des entretiens réalisés avec des habitantes de Bordeaux âgées de vint ans et plus. Il a pour but de penser l'espace géographique à travers le prisme du genre. Comment les femmes se représentent-elles et vivent-elles la ville ? En fonction de quels critères, motivations, nécessités, précautions se déplacent-elles ? L'auteur tentera de répondre à ces questionnements, entre autres, en utilisant les descriptions des représentations que les femmes  interrogées se font de l'espace urbain mais en se basant également sur leurs pratiques spatiales. Le livre tente plus particulièrement une approche prudente des murs invisibles qui représentent les limites qui s'imposent aux femmes ou que s'imposent les femmes. L'auteur se demandera si ceux-ci existent, quelle est leur nature, est-ce que les femmes les vivent et si oui comment, etc. Di Méo s'intéressera également aux relations que les femmes tissent entre leur logement et l'extérieur.

Présentation de l'auteur

Guy Di Méo est un géographe français né en 1945. Il est spécialiste de la géographie sociale et culturelle. Directeur juqu'en 2010 de l'Unité Mixte de Recherche Aménagement, Développement, Environnement, Santé et Sociétés, il est actuellement professeur à l'Université de Bordeaux.  Di Méo a écrit plusieurs ouvrages sur l'espace, la société et le territoire. On peut notamment citer L'homme, la société, l'espace (1991); Les territoires du quotidien (1996) ; Géographie sociale et territoires (1998), L'espace social : Lecture géographique des sociétés (2005) ou encore l'ouvrage présenté dans cette grille de lecture, Les murs invisibles. Femmes, genres et géographie sociale (2011) qui constitue son dernier ouvrage publié.

Principaux apports de l'ouvrage

  1. Une opposition entre « femmes d'intérieur » et « citadines extraverties ».

Il s'agit ici de présenter les représentations et les pratiques spatiales des bordelaises étudiées. D'une part les femmes captives de l'intérieur, d'autre part, les femmes exploitant un maximum de  ressources offertes par la ville.

  1. Des femmes d'intérieurs, minoritaires.

Parmi les femmes interrogées, Di Méo a distingué un groupe précis : les femmes étant des « femmes d'intérieur », celles qui sont enfermées dans leur intérieur qu'il soit réel ou représenté. Plusieurs raisons expliquent cela.

Premièrement, le travail salarié au domicile. Ce sont des femmes qui sont gardiennes d'immeubles  et qui ne quittent donc pas leur lieu de résidence pour travailler.  Elles utilisent peu la ville et quand elles le font, elles se cantonnent aux alentours de leurs logements. Deuxièmement, le handicap et l'âge. Ces deux éléments réduisent les possibilités de déplacement donc les espaces fréquentés. Enfin, un certain mal-être. Célibat tardif, involontaire, une vie de couple mal vécue, un sentiment d'une vie manquée peuvent engendrer des effets menant à se renfermer sur l'intérieur. Di Méo a constaté qu'une amélioration de ces conditions atténue ou supprime cette introversion des femmes.

2) Des « citadines extraverties », consommatrices de la ville.

Ce sont des femmes  peu attachées à leur logement et qui consomment la ville. Dans l'échantillon de Di Méo, deux fois plus de femmes sont tournées vers l'extérieur. (17 contre 8).  Il distingue trois situations.

Premièrement, des femmes jeunes, célibataires, accordant peu d'intérêt à leur logement. Leur vie se passe ailleurs. Elles recherchent un logement, un intérieur de passage, fonctionnel, confortable et protecteur. Ces femmes sont mobiles mais vivent essentiellement à Bordeaux et ont peu d'expériences géographiques.  Pour elles, la ville et tout ce qu'elle offre est source de bien être. Cependant,  il convient de noter que certains freins à circuler librement et un sentiment de malaise est tout de même parfois présent chez celles-ci, notamment la nuit.

Deuxièmement, des femmes, actives ou au chômage mais soucieuses d'exercer un travail. Elles se saisissent de la ville comme une ressource et partent à sa découverte. Elles apprécient l'opportunité d'exercer un travail rémunéré qui leur fournit des ressources et des contacts sociaux. Mais en contre partie, un certain manque de temps libre pour elles peut être observé. Le rapport à la ville peut en être affecté au point qu'une large gamme de lieux urbains échappent à leurs pratiques.

Troisièmement, des femmes s'efforçant de tirer le meilleur parti de la ville même avec de faibles capitaux sociaux, économiques ou culturels.

Ce n'est pas uniquement l'appartenance de genre  qui permet la compréhension des pratiques et des représentations spatiales. Ce sont également la condition sociale et économique, les capitaux culturels, l'âge et les circonstances de la vie. Les pratiques des femmes sont très variées. Certaines ont des pratiques timides, restreintes alors que d'autres ont un usage intense de la ville quasiment sans limite de lieux. La plupart des femmes ne se déplacent pas par nécessité domestique ou familiale et vivent la ville comme une ressource  culturelle.

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