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Rapport Les Internationnalisation Des Banques

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Par   •  16 Janvier 2014  •  7 271 Mots (30 Pages)  •  1 221 Vues

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LA STRATÉGIE D’INTERNATIONALISATION DES INSTITUTIONS FINANCIÈRES

Philippe d’Arvisenet

Directeur des Études économiques, BNP Paribas

Céline Choulet

Economiste au département Economie Bancaire

La composante internationale de l’activité bancaire

L'exposition internationale des systèmes bancaires des pays industriels s’accroît depuis dix ans. Selon la BRI, les créances internationales (1) des établissements bancaires situés dans les économies industrielles ont augmenté, en moyenne annuelle, de 11,5 % entre 1977 et 2006. Depuis dix ans, leur progression s’est accélérée, avec une croissance dépassant les 18 % en 2006. Ces créances auraient représenté l’équivalent de 50 % du PIB mondial en 2006 et une part conséquente des actifs totaux des systèmes bancaires des économies développées (les avoirs à l’étranger consolidés des établissements bancaires français comptaient pour 32 % de leurs actifs totaux). D’après les communications financières des établissements, cette stratégie d’expansion internationale serait globalement bénéfique. En 2006, plus de la moitié des revenus des vingt plus grandes banques européennes auraient ainsi été réalisés en dehors de leur marché national.

Certains marchés émergents, présentant un fort potentiel de développement, se caractérisent par un degré de pénétration élevé. Selon la BRI, en 2006, la part des crédits bancaires étrangers (prêts transfrontières ou par l’entremise d’une présence locale) dans le total des prêts au secteur non bancaire s’échelonnait de 10 % (en Asie) à 50 % (en Europe centrale et orientale) (2).

Si les banques ont pu s’implanter à l’étranger par la voie d’une croissance organique, les opérations de fusions et acquisitions transfrontières ont constitué le vecteur décisif de leur stratégie d’internationalisation ces dix dernières années. Les mouvements internationaux ont été tels que, sur certains marchés nationaux, même développés, les actifs bancaires totaux sont, pour une large part, en mains étrangères (par exemple, au Royaume-Uni où près de 50 % des actifs bancaires étaient détenus par des banques étrangères en 2006, dont la moitié par des banques non européennes), voire sous contrôle étranger dans les pays émergents ou en transition (c’est le cas du Mexique – 83 % en 2001 – et de certains pays d’Europe centrale et orientale). L’expansion internationale n’est pas l’apanage des banques des pays avancés, comme en témoigne l’émergence de nouveaux acteurs bancaires, en provenance de Chine en particulier (ICBC, Bank of China ou China Construction Bank Corporation), dans les opérations de fusions-acquisitions transfrontières d’envergure.

Les diverses modalités de l’internationalisation bancaire

Bien que les établissements expérimentent des stratégies variées, quelques points communs (zones géographiques d’implantation, stratégies d’entrée, degrés d’internationalisation des métiers) émergent du processus d’internationalisation bancaire.

L’internationalisation des banques s’opère largement en direction de la première économie mondiale, les États-Unis, mais elle est également très imprégnée par les liens historiques entre zones géographiques et dépend du potentiel de croissance des zones cibles (par exemple, l’Amérique latine pour les banques espagnoles, l’Asie pour les banques britanniques, le bassin méditerranéen et l’Europe centrale pour les banques françaises).

Depuis le milieu des années 1990, les établissements privilégient de plus en plus une présence locale effective plutôt que les opérations transfrontières à partir du pays d’origine. Selon la BRI, la part des prêts étrangers acheminés localement dans le total des créances des banques étrangères s’élevait à près de 60 % en 2006 aux États-Unis et en Amérique latine (3). On assiste, en outre, à une mondialisation progressive de l’activité bancaire, en ce sens que le financement des créances locales se fait, de plus en plus, à partir des fonds collectés sur le marché étranger et non plus seulement sur le marché national (Saïdane, 2007) (4). Dans les pays industriels, ces financements représentaient en moyenne 80 % des créances locales en monnaie locale en 2006, 60 % dans les pays émergents et en transition, selon les estimations de la BRI.

Le degré d’internationalisation des activités bancaires varie fortement d’un métier à l’autre. Si les activités de banque d’investissement et de gestion d’actifs sont les premières concernées par le mouvement d’internationalisation, impulsé par l’élargissement des marchés et des clientèles, les activités de banque de détail montrent plus de difficultés à dépasser les frontières légales ou culturelles.

Les déterminants de l’internationalisation des banques

■ Les fondements théoriques

Les travaux portant spécifiquement sur les stratégies d’internationalisation des banques demeurent peu nombreux. Les modèles utilisés sont principalement empruntés aux théories relatives aux entreprises multinationales (5). L’expansion transfrontière des activités se fonde sur les avantages spécifiques à l’entreprise et à son savoir-faire (expertise managériale, technologie, expérience, différenciation des produits, accès aux inputs…), sur l’existence de coûts de transaction (inhérents aux défaillances des marchés de biens et de capitaux) et sur les bénéfices liés à la localisation (coûts des inputs, fiscalité, perspectives de croissance économique, contexte social, risque politique...).

Ces approches méthodologiques ont servi de base à la modélisation des déterminants et gains de l’internationalisation bancaire, et notamment des opérations de fusions et acquisitions bancaires transfrontières. Théoriquement, ce processus trouve ses justifications tant dans la traditionnelle recherche de synergies de revenus et de coûts que dans la résorption de surcapacités (Boyer et Choi, 2007).

Les gains d’efficience attendus portent sur la réalisation de synergies de revenus, d’économies d’échelle et de gamme, une meilleure connaissance des nouveaux produits et marchés, une diversification du portefeuille d’actifs, une valorisation de marché plus élevée. Divers facteurs conditionneraient la maximisation de ces gains, tels que l’environnement légal (l’avancée des politiques de déréglementation, la transparence descommunications financières

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