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L'inflation est elle un mal ?

Cours : L'inflation est elle un mal ?. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  29 Novembre 2022  •  Cours  •  3 036 Mots (13 Pages)  •  158 Vues

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M1. P1.

Section 2 : Monnaie et financement de l’économie :

Chapitre 1 : Formes et fonctions de la monnaie :

C’est à travers la monnaie qu’on comprend le capitalisme, c’est elle qui structure l’économie et les sociétés. Elle sert au financement du capital.

I - La monnaie : perspective d’anthropologie économique :

  1. La monnaie avant le marché :

Pendant longtemps, ce que certains appellent une « fable économique » est l’idée selon laquelle les sociétés anciennes auraient pratiqué le troc. Le marché et les échanges auraient amené la monnaie, la volonté de cette fable est de dire que la monnaie est un outils technique neutre qui permet les échanges. C’est cette fable qui est très mise en avant par les théoriciens de la monnaie neutre (issus de l’école libérale) : il y a les échanges et après il y a la monnaie comme outils technique, elle ne produit rien en elle-même.

Cette fable est discutée et certains mettent en avant que la monnaie serait avant le marché, il y aurait des signes monétaires dans les sociétés anciennes, bien avant le capitalisme du XVIIIème siècle. Dire ça, c’est évidemment voir dans la monnaie autre chose qu’un objet technique neutre et la voir comme un phénomène social structurant des groupes humains. Derrière, on va voir l’idée que principalement, la monnaie est trois choses :

  • La monnaie est ce qu’on appellerait « une dette », une dette au sens d’obligation à l’égard d’autrui. C’est un système de crédit et de dette avant toute chose. M.MAUSS dans son Donner-Recevoir-Rendre, met en avant le principe de l’obligation, qui est le principe du crédit et de la dette au fondement de toutes les sociétés. Ce n’est pas valable seulement sur les biens mais aussi sur les personnes. Cette idée est aussi reprise avec D. GRAEBER dans La dette, 5000 ans d’histoire. La première dette c’est la dette de vie : nous devons quelque chose à nos parents, à Dieu... Le lien social a au fondement de lui-même la dette. Elle est incommensurable, on ne peut pas la calculer, l’obligation morale c’est « rendre aux mêmes ». Elle ne peut donc pas être si mauvaise que ça. La monnaie est un grand système de dette en elle-même, elle est la promesse d’un don futur. La monnaie crée la dette et donc l’échange peut être compris comme cela constamment. Selon GRAEBER, la dette dure sur les personnes, on leur doit quelque chose qui en même temps fait une partie du lien social. L’endetté devient peu à peu le dominé et le créditeur se retrouve dans les puissants. Tout finit donc par se vendre, on monétise les rapports sociaux.

  • La monnaie est « un signe », on retrouve ça chez G. SIMMEL : les gens sont orientés vers un désir commun à tous, ils ont un même objet du désir. C’est un signe au sens où la monnaie va hiérarchiser dans la société l’obtention du désir ou de l’objet du désir. On va accumuler l’argent comme étant un signe de notre puissance dans notre capacité à avoir des objets de désir. On est près de ce qu’appelle MAUSS le «pot lach ». A ce niveau, la monnaie permet d’accumuler sans savoir trop pourquoi car on a largement notre objet de désir et on devient inopérant par rapport à la quête du désir. KEYNES, en reprenant FREUD va avoir une conception beaucoup plus large de la monnaie qui a beaucoup plus de sens que le simple objet technique. On peut vouloir accumuler des richesses pour le simple fait de les accumuler en elle-même. Il y a un rapport psychologique très fort et on a l’idée d’épargne, épargne de précaution, en rapport direct avec la dimension de l’accumulation de la monnaie.
  • La monnaie est « une institution ». La monnaie institue le groupe, au même titre que la langue (E. RENAND). Très vite nous est arrivée l’idée d’une souveraineté, où la monnaie serait frappée par le Roi. Changer de monnaie pose le problème de changer de groupe. Elle pose une confiance entre les individus. La monnaie existe avant le marché parce que le marché a besoin de la monnaie. C’est elle qui donne de la valeur, dans le cadre du capitalisme, une valeur marchande par exemple à une activité qui peut être utile socialement. Loi de GRESHAM : il a observé que la mauvaise monnaie chasse la bonne.

Ce sont ces trois interprétations qui vont nous aider à la comprendre. Référence à P-N. GIRAUD (notes du 18/10). On en fait un outil technique alors qu’en fait c’est un outil politique au fondement des sociétés. On oubli cette fable du troc, elle est déjà là, dès que les groupes humains sont nés ils ont organisé des échanges autour du crédit et de la dette. L’un des grands principes de la dette c’est que sans elle, il n’y a pas d’investissement, on n’a pas de richesses sans dette, c’est pour ça aussi que l’on parle de capitalisme : ce capital produit des richesses. Tout dépend à quoi elle va servir : si c’est pour financer l’accumulation du capital, ce n’est pas grave.

Le plus souvent, on s’endette auprès de la famille. La dette est bien au fondement de la société d’une part et elle est aussi au fondement économique de l’investissement.

Exemple : Tramway à Angers, il y a d’autres moyens que la dette : pour 250 millions, on peut augmenter les impôts. En 2015, si on décide de faire un tramway dans une ville, économiquement le prix est le même quel que soit le moyen entreprit pour le financer. RICARDO a fait un théorème de l’équivalence. Les 250 millions d’euros sont à payer maintenant mais avec la dette, le coût est étalé sur plusieurs années (2015-2045) : chaque année on prend une partie des impôts pour payer la dette. Pourquoi faire payer le tramway qu’au gens de 2015 qui ne seront pas les seuls à utiliser ce tramway ? Il faut faire payer le tramway pendant 30 ans à tous ceux qui vont l’utiliser. Aujourd’hui avec un ticket à Paris, on paye le fonctionnement et éventuellement l’investissement.

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